Après avoir fait une entrée fracassante dans la OHL la saison dernière, Samuel Mayer a de nouveau su élever son jeu d’un cran lors de la suivante. Pour une deuxième saison de suite, l’espoir de L’Orignal a reçu l’Usher’s Trophy, soit le prix remis au défenseur de l’année chez les Petes de Peterborough, le 28 mars dernier.
« C’est sûr que c’est le fun d’avoir la confiance des joueurs, des coachs et de l’organisation. Avec tous les efforts que je mets, d’être récompensé comme ça, ça me permet d’être moi-même encore plus en confiance », confie le défenseur franco-ontarien.
Cette saison, le #2 des Petes a été une figure de constance et de progression à la ligne bleue. Statistique à l’appui, il a de nouveau pris part aux 68 rencontres de son équipe, mais a vu sa récolte offensive passer de 37 à 48 points à 19 ans. Au sein d’une équipe devenue comme lui « plus mature », son différentiel a triplé, allant de +8 à +24.
Mayer c. Mayer
Pour obtenir du succès, la recette de Mayer n’a pas changé d’une année à l’autre : « effort et travail », simplement. C’est ainsi qu’il s’était taillé une place chez les Petes, qu’il s’était rendu au camp des Sharks de San José et qu’il a cette année connu la meilleure saison de sa carrière.
« C’est sûr à 100% que je me vois comme un des meilleurs défenseurs de la ligue. Du monde en doutait encore et mon point était de leur prouver que je pouvais encore améliorer ma game, autant offensive que défensive », raconte le polyvalent défenseur qui voulait d’abord prouver ce « point » à lui-même, plutôt qu’aux 32 équipes qui l’ont ignoré lors du dernier repêchage de la LNH.
« Maintenant, je me vois vraiment comme un bon two-way defenceman. Un gars qui peut jouer dans tous les rôles, peu importe la situation », complète le défenseur gaucher, quant à son évolution.
Jamais en doute
Si la saison « COVID » de 2020-2021 a été difficile pour bien des hockeyeurs, l’ancien capitaine des Hawks U18 AAA lui donne crédit pour l’avoir amené au niveau supérieur à l’aube de son éclosion dans la OHL.
« J’ai juste continué à pousser. En prenant avantage de ça pour devenir plus fort, ça m’a permis d’être en confiance lorsque l’opportunité s’est présentée », raconte l’athlète format géant, du haut de ses 6’3″ et plus de 200 livres.
À Hawkesbury, où il s’entrainait avant de faire le saut à Peterborough, le discours est le même : « c’est un gars acharné à se développer en travaillant fort. On savait qu’il avait les outils pour aller plus haut, que s’il pouvait les mettre ensemble, il y connaitrait du succès et c’est vraiment ce qu’il est en train de faire là-bas », a indiqué l’entraineur-chef des Hawks, Marc Berniqué, à l’époque entraineur-adjoint.
Pleins feux sur les séries
Bien que « monter » plus haut demeure l’objectif, Mayer ne pense pas trop au prochain repêchage, qui se tiendra à Nashville en juin, ni même aux camps professionnels qui le suivront : « rendu là, on va y aller au feeling avec qui démontre le plus d’intérêt », répond-il simplement.
Non, actuellement, toute son attention est sur la tâche à accomplir à Peterborough, soit les séries. La saison dernière, le parcours des Petes s’était arrêté au premier tour, mais cette année, la réalité est différente et les attentes plus élevées.
« Je focus vraiment sur le présent ; une série à la fois. Mais c’est sûr qu’on pense à la Memorial Cup, la vibe est tellement bonne autour de la chambre qu’on sait que si on joue ‘ensemble’, on a l’équipe pour se rendre jusqu’au bout », affirme-t-il, soutenant son argument avec l’acquisition de vétérans comme Gavin White, Avery Hayes, Brennan Othmann et de l’espoir du Canadien de Montréal, Owen Beck.
Ayant lui-même un rôle de premier plan à jouer, dès la joute d’ouverture de la danse printanière, Mayer a obtenu une aide sur le but gagnant d’Avery Hayes, récoltant ainsi son premier point en carrière en séries. Son équipe n’a ensuite plus regardé derrière, inversant complètement son sort de l’année précédente, en éliminant ainsi les Wolves de Sudbury en quatre petites rencontres, le 5 avril dernier. Les Petes auront maintenant rendez-vous avec les 67’s d’Ottawa, dans une série qui de demi-finale de l’Est qui débutera le 14 avril.
Du garage à la glace
Sur la scène sportive, une des belles histoires de cette année fut celle d’Arber Xhekaj, ce défenseur du Canadien de Montréal qui travaillait dans un Costco pendant ses parcours juniors. Samuel Mayer, qui faisait face aux Bulldogs d’Hamilton de Xhekaj la saison dernière, connait bien cette réalité, lui qui revient chaque été pour travailler à l’atelier de petits moteurs de son oncle, l’A.T Shop de Hawkesbury.
« Il y a beaucoup de gars qui n’ont jamais travaillé de leur vie, qui jouent au hockey et qui se fient à papa et maman pour le reste. Moi, j’ai la chance de le faire, et c’est une chance, vraiment, parce qu’avoir un job, ça t’apprend ‘bin’ des affaires », souligne-t-il.
« Ça aide à doser le caractère, c’est sûr. Un boss c’est comme un coach, alors là, même si c’est mon oncle, s’il demande de faire quelque chose, je dois le faire. Vraiment, c’est comme sur la glace, parce que si ça ne marche pas du premier coup, tu dois persévérer et travailler plus fort », dépeint l’espoir des Petes, rêvant de remporter la précieuse Memorial Cup, notamment pour la ramener chez lui, où « tellement de gens » l’ont aidé à cheminer depuis ses débuts.