Qui sait ce que l’année 2024 nous réserve? Les observateurs conscients analysent les données et détectent les tendances avec plus de succès. Mais quel est le plus grand indicateur de succès pour l’individu?
Comment prédire la réussite? Quel est l’élément le plus important; l’intelligence, le talent, les répétitions ou l’hérédité?
La réponse de plus en plus en vue en psychologie est le « GRIT ». Ce terme a détrôné la croyance populaire voulant que le quotient intellectuel est le meilleur indicateur de succès. Le grit est un élément non cognitif qui s’appuie sur un mélange de persévérance consciente et de passion pour un but à long terme.
Mylanka Brassard de Hawkesbury, semble être tombée dans le chaudron plein de grit, car le parcours de vie de la jeune fille en aurait découragé plusieurs.
L’athlète de 17 ans a récemment accepté une offre du Missouri Valley College pour y étudier et jouer au volleyball en 2024-25.
Une autre étape vers son grand but, qui est de jouer pour une université américaine dont le programme de volleyball fait partie de la NCAA en division 1.
La jeune femme, qui était de passage à Hawkesbury pour le temps des fêtes, est maintenant de retour en Floride où elle joue au volleyball et termine sa douzième année à l’école Academy of Central Florida de Orlando.
Mylanka raconte qu’en 7ième année, elle avait décidé de participer aux essais de l’équipe de volleyball de l’école Le Sommet, et ce, malgré son peu d’expérience : « J’étais poche, mais j’apprends vite. Deux mois après, je jouais avec les plus vieilles de l’école. »
La jeune fille a par la suite développé ses habiletés de joueuse de volleyball avec les Pumas de Casselman, puis avec les Mavericks à Ottawa.
Elle a toujours aimé les sports d’équipe raconte sa mère, Sheila Roy : « Elle a toujours fait 2-3 sports en même temps, hockey, soccer, football ou volleyball. Mylanka a joué au hockey avec l’équipe de l’école Béatrice-Desloges, et malgré qu’elle était la seule qui ne jouait pas à un niveau compétitif hors de l’école, elle a été nommée capitaine de l’équipe. »
Un exemple probant de l’efficacité du multisport pour le développement d’un athlète, et la jeune femme ne craint pas de sortir des sentiers battus. À 11 ans elle commence à jouer au football avec les garçons. Le soccer prenait une pause à Hawkesbury et Mylanka est allée voir du côté de St-Lazare pour y jouer. Elle a vu du football sur le terrain et elle a dit à sa mère: « C’est ça que je veux! »
« Tout le monde pensait que j’allais essayer une pratique puis lâcher. » raconte-t-elle en souriant. Le rôle de quart arrière semblait lui être destiné mais elle n’a pas aimé : « J’ai dit, je veux essayer la défense. Le coach a demandé l’autorisation à ma mère, et les deux se disaient que je vais me faire ramasser et que ce sera fini… J’ai fait une drill Oklahoma contre un grand gars. À GO, je l’ai pogné dans les jambes puis boum! J’ai joué sur la ligne défensive par la suite! »
Le parcours sportif de la jeune fille a bien failli s’arrêter en 2020 avec le début des infections au coronavirus. Mylanka y a rencontré un adversaire coriace.
Alors qu’aucun vaccin n’était disponible et que le terme Covid longue n’avait pas encore été inventé, la jeune femme est tombée au plancher.
« Personne ne comprenait… Je tombais endormie partout, comme si je ne contrôlais plus mon corps. Les gens me trouvaient bizarre et personne ne voulait dîner à côté de moi à l’école. Même après être allée à l’hôpital en ambulance avec tous les symptômes d’une crise cardiaque… »
Madame Roy raconte que ce fut difficile de voir sa fille passer au travers de cette longue épreuve alors qu’elle était encore une adolescente : « Tellement de consultations médicales et tellement de tests pour arriver à ne pas savoir vraiment… Oui Covid longue, mais c’est différent pour chacun. Heureusement aujourd’hui c’est presque revenu à la normale, mais elle est encore positive au test des antiphospholipides, ce qui augmente les risques de caillot sanguin. »
Mylanka s’est relevée et a retroussé ses manches pour accueillir le ballon en manchette. L’offre du Missouri Valley College est venue avec beaucoup d’amour. Une bourse d’étude impressionnante et une visite de l’école avec l’entraîneure de l’équipe de volleyball l’ont convaincue de signer le contrat : « Je suis allée là, j’ai visité, et je suis tombée en amour! J’ai eu 17 offres mais la coach du Missouri me voulait vraiment. C’est un bon feeling! J’ai déjà tout l’équipement et les filles de l’équipe me textent déjà. »
C’est un baume pour celle qui a vécu les difficultés du syndrome post-covid, mais aussi plusieurs défis avec des entraîneurs aux méthodes militaires plus que douteuses, qui encore aujourd’hui, utilisent le dénigrement pour motiver.
Mylanka va continuer son parcours avec son grit. On ne peut prédire le futur à 100%, mais les probabilités sont bonnes de la voir atteindre son but un jour.
Celle qui étudie en communication et qui s’intéresse au domaine du journalisme sportif, a le feu dans les yeux : « Ma mentalité est que je vais gagner. Je vais me prouver et je veux monter jusqu’au D1 de la NCAA. »