le Jeudi 30 mars 2023
le Vendredi 9 septembre 2022 12:19 Société

L’église de Carillon, un patrimoine à protéger

S’il n’y a plus de messe célébrée à l’église St-Joseph de Carillon, cela ne veut pas dire que celle-ci reste sans vie. Depuis l’an dernier, le Conseil de sauvegarde de l’église de Carillon (CSEC) œuvre afin de redonner ses lettres de noblesse au bâtiment, notamment en tenant un bazar hebdomadaire afin d’amasser des fonds pour le rénover.

Construite en 1916, l’église St-Joseph de Carillon a été un lieu de culte pendant plus d’un siècle. Malheureusement, comme plusieurs autres bâtiments religieux ces dernières années, une baisse d’achalandage et une hausse des coûts d’entretien ont mené à la fin des messes en 2017.

Cependant, dès l’annonce de la fin des célébrations eucharistiques, des citoyens qui voulaient protéger l’immeuble ont mis la main à la pâte pour sauvegarder l’endroit d’un destin qui ne faisait aucun doute.

«Le patrimoine m’a toujours intéressé et il y a eu de l’inquiétude quand l’église a été mise en vente, raconte Daniel Beaulieu, voisin de l’immeuble et un des premiers à s’être impliqué dans la sauvegarde de celui-ci. Cette église fait partie du lieu historique de Parcs Canada. Et puis, j’avais un peu temps maintenant que je suis à la retraite!»

On a alors commencé à tenir des activités de financement pour rénover l’endroit, notamment avec des spectacles à l’intérieur de l’église, mais la pandémie de Covid-19 a mis un frein à cette façon de faire en 2020.

Qu’à cela ne tienne, en 2021, un projet de bazar a vu le jour dans les murs mêmes de l’église. Parallèlement, le Conseil de sauvegarde de l’église de Carillon (CSEC) est officiellement venu au monde, sous la présidence de Lise Roy, et en novembre 2021, l’organisme a racheté l’endroit du Conseil de fabrique de la paroisse St-Joseph de Carillon pour un dollar symbolique. À noter que l’achat comprenait aussi le terrain voisin, celui où se trouve le monument dédié à Adam Dollard des Ormeaux.

Des fonds pour rénover

Tous les samedis et dimanches, de 11h à 16h, le bazar de l’église de Carillon ouvre ses portes au sous-sol. À l’étage, la nef est devenue une bouquinerie tandis que le chœur et la sacristie accueillent une friperie. À noter que cette dernière et la bouquinerie ne sont uniquement ouverts que les samedis. Monsieur Beaulieu prévoit que l’endroit accueillera des clients jusqu’en octobre alors que durant la saison froide, l’endroit restera fermé pour éviter de devoir dépenser en frais de chauffage.

En effet, l’objectif du CSEC est clair: on veut amasser des fonds pour rénover l’église et la liste des travaux à faire est très longue. «Tous les revenus vont pour les réparations de l’église car elle a été négligée pendant longtemps, explique monsieur Beaulieu. On y va au fur et à mesure. On en a fait beaucoup déjà mais il en reste autant à faire.»

Les drains, la toiture, les murs, le sous-sol, la plomberie et le système de chauffage ont déjà reçu une cure de rajeunissement. Il reste encore le clocher à réparer, comme en font foi les seaux installés sur la tribune pour récolter l’eau qui s’y infiltre, et les fenêtres que le conseil veut rénover tout en gardant les originales.

À plus long terme, monsieur Beaulieu indique que le CSEC voudrait redonner son aspect original à l’église: on pense que le revêtement de bois actuel a été mis directement sur celui d’origine qui était en tôle. Pour preuve: une fenêtre en ogive au-dessus de la porte principale est visible depuis la tribune mais pas de l’extérieur…

Redonner le site à la communauté

Pour l’instant, le CSEC veut finir de rénover l’église. Une fois cela fait, le conseil a déjà quelques idées. «C’est un élément patrimonial. On veut le rendre accessible au public, dit Daniel Beaulieu. On veut installer une exposition permanente sur le patrimoine religieux. On veut aussi faire des infrastructures pour les groupes sociaux pour qu’ils puissent tenir des activités. On pourrait aussi refaire des spectacles mais pas tout de suite. Notre priorité est de régler les problèmes urgents.»

Déjà, grâce à une subvention du programme fédéral Nouveaux Horizons pour les aînés, une terrasse en bois a été construite cet été à côté de l’église. Des activités pourraient y avoir lieu dès l’an prochain. Quant au monument de Des Ormeaux, dont les sculptures de bronze ont été volées il y a une dizaine d’années, il n’est pas exclu qu’il pourrait être revampé dans un avenir plus ou moins lointain.

En attendant, monsieur Beaulieu, qui est secrétaire-trésorier du CSEC, indique que la communauté s’est montrée déjà fort généreuse avec le bazar, la bouquinerie et la friperie. «On a un beau bazar et les gens nous font de bons compliments là-dessus», dit-il. Cependant, il indique que l’organisme manque de bénévoles. Les personnes intéressées à venir donner de leur temps peuvent contacter Daniel Beaulieu au 450 537-3537 ou par courriel au csecarillon@gmail.com

Il est à noter que l’église St-Joseph de Carillon n’est qu’inventoriée au Répertoire du patrimoine culturel du Québec, ce qui signifie qu’elle ne bénéficie pas de statuts juridiques en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.