Cinq mois après sa réélection, le Journal s’est entretenu avec le député fédéral d’Argenteuil – La Petite-Nation, Stéphane Lauzon, pour parler de ses projets, de ses objectifs. Bref, faire un retour sur les derniers mois.
Tel que le veut le métier de député fédéral, monsieur Lauzon se promène régulièrement entre Ottawa et son comté pour pouvoir satisfaire à toutes les demandes. Au cours des dernières semaines, avec la manifestation du « Convoi pour la liberté » la vie à Ottawa n’a toutefois pas été aussi paisible qu’à l’habitude, surtout quand l’on travaille au Parlement.
« C’est sûr que l’accès était plus difficile et la charge de travail était plus élevée », témoigne le député libéral, notamment à cause des heures supplémentaires faites pour adopter la motion de la Loi des mesures d’urgence.
En dehors de cette situation extraordinaire, d’Ottawa à son comté d’Argenteuil – La Petite-Nation, on se prépare pour le budget fédéral 2022. Ainsi, plusieurs rencontres ‘prébudgétaires’ se sont tenues, notamment avec la MRC d’Argenteuil le 24 février, afin d’identifier les besoins de la région pour pouvoir les intégrer au budget.
Un parc touristique à Lachute?
Parmi les points qui ont été soulevés lors de cette rencontre, il y a notamment l’idée de la création d’un parc thématique/touristique à Lachute, qui serait construit en restaurant les immeubles patrimoniaux avoisinants du barrage. Des immeubles comme l’ancienne maison du gardien, qui appartiennent justement à Parcs Canada.
« C’est une situation qui traîne depuis des années même si c’est un patrimoine que l’on doit protéger, de là l’idée d’en faire un parc thématique que les touristes pourraient visiter », indique monsieur Lauzon, alors que pour l’instant ce projet demeure embryonnaire.
Pénurie de main-d’œuvre
En dehors des enjeux précis, comme celui du patrimoine de Lachute, le deuxième mandat de Stéphane Lauzon débute avec une vision bien différente du premier. Son principal objectif est maintenant d’aider son comté à se relever de la pandémie, en s’attaquant à une problématique qui existait pourtant avant la COVID-19, soit la pénurie de main-d’œuvre.
« On a déjà mis en place plusieurs incitatifs d’aide aux employés et aux entreprises visant à former les travailleurs ou à en sortir d’autres possédant déjà une certaine expertise de la retraite », explique-t-il.
Aussi, dans une région rurale comme Argenteuil, l’immigration représente un autre moyen clé pour combler le manque de main-d’œuvre, notamment dans les nombreuses fermes de la région.
« En mettant sur pied le Caucus rural, on a réussi à simplifier le recrutement de travailleurs étrangers. Nos équipes de recrutement ont maintenant plus de liberté sans autant dépendre du pays avec qui elles font affaire », témoigne celui qui est secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique rural, en voulant poursuivre dans cette direction.
Loger même en région
C’est une chose de trouver la main-d’œuvre, mais c’en est une autre de pouvoir l’accueillir. C’est pourquoi monsieur Lauzon rappelle l’importance d’inclure tout le monde dans les discussions, autant le ministère du Travail, que celui de la Famille, des Transports et du Logement.
« Notre gouvernement a déjà investi 72 milliards de dollars en matière de stratégie de logement. On lui a d’ailleurs fait comprendre que l’enjeu du logement ne s’arrête pas uniquement à trouver des logements, mais bien des logements abordables et que cet enjeu est tout aussi important en région », affirme Stéphane Lauzon, citant que Lachute est actuellement l’une des villes les plus prospères du pays en création de logements.
Un train Ottawa-Montréal, en passant par Lachute?
Une fois la main-d’œuvre trouvée et logée, il faut encore qu’elle se rende au travail, de là l’importance de la mobilité et du transport. Stéphane Lauzon travaille d’ailleurs toujours sur l’une de ses plus importantes promesses électorales, soit celle d’une ligne de train reliant Montréal à Ottawa, en passant par les principales villes de la région comme Lachute et Montebello.
« Je travaille à créer des accords avec les MRC, rallier des compagnies au projet. Bref réunir tout le monde pour appuyer la démarche », affirme-t-il.
D’ailleurs, ce projet pourrait non seulement permettre d’attirer la main-d’œuvre, mais aussi d’en conserver davantage.
« On perd beaucoup d’étudiants actuellement à cause du manque de mobilité en région, car certains vont étudier ailleurs, mais ne reviennent pas ensuite. Même pour ceux qui restent en pratiquant le co-voiturage, je crois que ça rassurerait plusieurs parents de savoir que leurs enfants n’auraient pas à prendre la route, parfois même avec des inconnus », témoigne-t-il en prenant l’exemple de sa fille.
Retour sur les élections
Qui dit objectifs différents, dit aussi campagne différente. En 2019, Stéphane Lauzon avait obtenu 37,8% des voix contre 36,3% contre le candidat du Bloc québécois Yves Destroismaisons. Deux ans plus tard, avec 38,3% contre 35,3%, c’est une victoire un peu plus confortable qu’il s’est offert pour son deuxième mandat. Monsieur Lauzon revient donc sur ce qu’il a pu faire de différent dans sa deuxième campagne de septembre dernier.
« J’ai vraiment basé ma campagne sur mes résultats politiques, cite-t-il en nommant la réhabilitation du canal de Grenville et l’avènement d’internet haute vitesse en région, via Fibre Argenteuil, comme étant deux de ses grandes réussites.
Avec des projets comme ceux mentionnés plus haut, il a d’ailleurs les chiffres pour appuyer ce ‘travail accompli’.
« On a réussi à amener près de 400M$ en investissements dans le comté, ce qui ne s’est jamais vu. C’était donc vraiment plus facile pour moi d’aller cogner chez les gens, en leur disant cette fois ‘on a réglé ce que vous demandiez la dernière fois, alors qu’est-ce que je peux faire pour vous maintenant?’ », conclut l’homme politique, se disant homme de terrain, pour conclure cette entrevue visant justement à expliquer le terrain parcouru dans les cinq premiers mois de son nouveau mandat.