Alors que cela fait presque 10 ans que l’entreprise minière Canada Carbon a lancé son projet de la Mine Miller à Grenville-sur-la-Rouge, la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec) a finalement rendu une décision quant à la permission d’exploiter le territoire, exploitation qui devra visiblement attendre.
« C’est en quelque sorte une petite victoire pour nous puisque pour les deux prochaines années, la CPTAQ autorise seulement Canada Carbon à explorer le territoire et non à l’exploiter immédiatement comme ils l’auraient évidemment souhaité », a commenté Jacqueline Richer, porte-parole de l’organisme SOS Grenville-sur-la-Rouge, s’opposant (indépendamment du conseil municipal) au projet.
La décision, remise le 21 juillet dernier, prévoit aussi un délai de 30 jours dans lequel les deux parties concernées pourront recueillir et remettre des « observations écrites » à la commission qui pourront venir quelque peu modifier certains détails de la décision rendue.
Toutefois, la vraie décision se reprendra dans deux ans, alors que Canada Carbon aura terminé son exploration du terrain de 57,88 hectares. Durant cette période, l’entreprise minière de Vancouver pourra apporter de nouvelles informations à amener dans leur prochaine demande, informations qui tenteront notamment de prouver que le projet de la Mine Miller n’est pas dommageable pour l’environnement. Un élément qui est au cœur de l’enjeu selon Jacqueline Richer.
« Ils nous disent que tout sera fait dans les normes, même qu’à la toute fin du projet ils vont tout reconstruire et que les lieux vont être dans une ‘meilleure’ situation environnementale qu’elle ne l’était avant. On est d’accord avec la décision donc on ne va rien ajouter de notre côté, c’est de leur côté que l’on veut des réponses. Que va-t-il arriver avec les érables ou les marais? Tout ce qu’on veut dans deux ans c’est des preuves », indique celle qui représente SOS Grenville-sur-la-Rouge avec passion.
Rassurer tout le monde
Pendant ce temps, Canada Carbon ne baisse pas non plus les bras. Comme l’entreprise l’a expliqué dans un communiqué le 23 juillet dernier, elle compte non seulement utiliser les informations qu’elle recueillera dans les deux prochaines années pour répondre aux questions de la CPTAQ mais aussi pour répondre aux exigences du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) et du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) à qui elle doit aussi rendre des comptes.
Plus encore, Canada Carbon ne doit pas seulement répondre aux exigences de la CPTAQ, du MERN, du MELCC (en plus de faire face à SOS Grenville-sur-la-Rouge). L’entreprise minière doit aussi collaborer avec la municipalité. C’est donc dans cette optique que Canada Carbon a tenu une première réunion (depuis la décision de la CPTAQ) avec cette dernière le 27 juillet dernier.
« Nous pensons que les études complémentaires permettront de rassurer la municipalité sur notre projet. Au fur et à mesure que nous recueillerons davantage de données, nous prévoyons organiser des réunions en personne avec les citoyennes et citoyens de la municipalité pour partager l’information et répondre à leurs préoccupations », a déclaré Olga Nikitovic, PDG par intérim de l’entreprise, dans un communiqué publié le 30 juillet.
De son côté, Tom Arnold, maire de GSRL a quant à lui voulu rassurer la population.
« La municipalité de Grenville-sur-la-Rouge, en tant que gouvernement local, exercera son rôle et son devoir de protection des citoyens et de l’environnement », a-t-il mentionné en demeurant prudent, encore une fois par voie de communiqué.
Ainsi, les pourparlers entre les deux partie vont se poursuivre, et ce, au rythme où ladite exploration va avancer. Une chose est claire, tout le monde aura rendez-vous dans deux ans alors qu’on saura peut-être enfin si après pratiquement dix ans le projet de la Mine Miller verra enfin le jour ou non.