En mai dernier, Agnès Grondin, députée d’Argenteuil, a déposé le projet de loi (793), voulant faire du papillon amiral (Limenitis arthemis) un emblème officiel du Québec, dépôt qui a été accepté à l’unanimité par les autres députés.
« Si tout se passe bien, cela pourrait bien être rendu officiel autour du mois de décembre », a-t-elle mentionné sans pouvoir donner une date exacte.
Tout a commencé en 1993, alors que l’idée d’avoir un insecte officiel a vu le jour. Cinq ans plus tard, en 1998, à l’aide d’un vote populaire organisé par l’Insectarium de Montréal, le papillon amiral devenait (non officiellement) l’insecte emblème du Québec. À l’époque, le papillon en question avait obtenu pas moins de 73 000 votes, devançant ainsi la coccinelle maculée, la demoiselle bistrée, la cicindèle à six points et le bourdon fébrile, dans un concours qui avait tout de même recueilli 230 000 votes.
Par après, en 2017, le député péquiste de Saint-Jean de l’époque, Dave Turcotte, avait déposé un projet de loi semblable mais ce dernier n’avait jamais abouti à cause du déclenchement des élections. Lors de ces élections, Turcotte sera battu par Louis Lemieux de la CAQ mais il approchera tout de même Lemieux ensuite pour mener le projet à bien. C’est d’ailleurs là que Madame Grondin entra en scène.
« Lors du premier caucus caquiste, mon collègue Louis Lemieux a demandé à tout le monde : ‘Est-ce que quelqu’un est intéressé par les insectes ?’. Un peu innocemment, j’ai été la seule à lever la main et c’est comme cela que le projet a repris vie », se rappelle-t-elle.
Celle qui est députée d’Argenteuil depuis 2018 a toutefois immédiatement pris le projet très au sérieux. D’ailleurs, bien avant que son projet de loi soit accepté, en collaboration avec le Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil, elle a décidé de mettre le papillon amiral en valeur dans l’enseigne se trouvant devant son bureau (bien visible en passant sur la rue Principale de Lachute).
Un emblème portant un message beaucoup plus grand
Plusieurs auront tendance à dire : « Cela sert à quoi d’avoir un insecte officiel ? » D’ailleurs, la question est pertinente, surtout en temps de pandémie. Justement, pour y répondre, Madame Grondin fait un parallèle intéressant :
« À travers tous les éléments négatifs, la pandémie nous aura appris une chose : les Québécois aiment et veulent être dans la nature. En revanche, pour que cela demeure, il faut la préserver », mentionne-t-elle.
De ce fait, avec la réalisation de ce projet de loi, c’est non seulement le gouvernement mais aussi l’Insectarium, le Biodôme et toute la société entomologique qui pourront ainsi collaborer pour promouvoir l’importance de la biodiversité et de la nature envers tous les Québécois.
Avoir l’environnement à cœur
Une autre chose que le projet du papillon amiral a pu démontrer est que madame Grondin, qui est d’ailleurs une biologiste de formation, est une véritable passionnée de la nature. Ainsi, lorsque l’occasion se présente, elle ne manque pas sa chance d’utiliser sa plus récente tribune politique pour défendre l’environnement, encore plus quand cela touche sa région.
De ce fait, son parti et elle travaillent actuellement sur la bonification des lois protégeant la faune. Rappelons qu’il y a quelque temps, à Grenville-sur-la-Rouge, un élevage privé de cervidés avait propagé la maladie débilitante chronique (MDC) un peu partout dans la nature avoisinante. Pour contrôler la situation, les territoires de chasse avaient été augmentés, non pas sans créer de l’inquiétude chez de nombreux citoyens. Ainsi, la modification de la loi voudra donner notamment davantage de pouvoir aux agents de la faune, qui pourront ainsi veiller au respect des normes et donc de la nature.
Malgré tout cela, il ne faut pas s’attendre à voir l’ancienne biologiste viser le poste de ministre de l’Environnement, du moins pas tout de suite. Cette dernière se dit satisfaite de son poste de vice-présidente de la Commission des transports et de l’environnement et encore plus de son poste de députée d’Argenteuil.
« Mon but est d’influencer les décideurs le plus possible mais mon travail est aussi de mettre en valeur la région d’Argenteuil. Dans cette optique, je crois que le rôle que j’ai actuellement est idéal puisqu’il me permet de faire les deux », conclut-elle.