Au cours de la dernière semaine et profitant d’un répit dans les barrages de la SQ à la sortie du pont du Long-Sault, LE RÉGIONAL a eu le plaisir de rencontrer Brigitte Bakx, propriétaire du Centre de jardin Bakx de Grenville; nous avons pu discuter avec elle de l’historique de sa famille dans l’univers de l’horticulture, des effets et contre-effets de la pandémie sur une entreprise saisonnière comme la sienne et enfin, des nouveautés offertes sur le marché cette année.
LE RÉGIONAL : Tout d’abord, au nom du Régional, j’aimerais vous féliciter du fait que votre entreprise atteindra cette année un jalon important dans son histoire!
BRIGITTE BAKX : Hé oui, la famille Bakx fêtera bientôt ses 50 ans en horticulture dans la région! Je suis moi-même de la 3e génération et dans le domaine depuis 35 ans; mes deux fils Mike et Nicholas sont aussi actifs dans l’entreprise et constituent la 4e génération, celle de la relève et de l’avenir. Vous savez, les Bakx sont d’origine hollandaise; mon grand-père, Pierre, a immigré au Canada au début des années 1970 et a mis sur pied une petite entreprise horticole sur la rue Telegraph à Alfred; à part ses serres de géraniums, il s’est surtout fait connaitre pour son moulin à vent un peu inusité! En 1978, mon père André s’est établi à L’Orignal sur le chemin de ‘la vieille 17’ où son entreprise horticole a fleuri jusqu’en 2011 à sa retraite; vous avez sûrement entendu parler de son ‘hobby’ à lui, un peu particulier aussi: l’élevage de pigeons-voyageurs! C’est à ce moment que j’ai pris l’entreprise en main; mais puisque j’avais des plans d’expansion, j’ai dû relocaliser l’entreprise : j’ai acheté un terrain à Grenville en 2014 et construit nos locaux actuels en 2017; nous offrons maintenant une gamme complète de produits et de services en horticulture et paysagement!
LE RÉGIONAL : La situation pandémique actuelle a sûrement été très difficile pour les entreprises comme la vôtre dont les produits sont fragiles et d’une durée de vie spécifique, d’autant plus que vous êtes situés dans une zone interprovinciale où les barrages routiers sur le pont du Long-Sault ont sûrement eu des répercussions importantes sur votre clientèle régulière.
BRIGITTE BAKX : Exactement! La fermeture de la frontière interprovinciale nous a frappés fort : quand nous nous sommes relocalisés ici côté Québec, notre clientèle ontarienne nous est demeurée très fidèle, constituant environ les 2/3 de notre clientèle totale, surtout que le moment où la fermeture s’est produite est notre période d’affaires la plus importante de l’année. Par contre, notre clientèle locale et des environs a été formidable et a bien répondu à nos offres de produits et de services et nous a sauvés du désastre. Vous savez, nous sommes considérés comme travailleurs essentiels et j’ai une vingtaine d’employés sous ma responsabilité, tous des gens de la région, Québec et Ontario confondus, aucun employé de l’étranger; alors nous avons dû prendre les choses en main et nous sauver nous-mêmes!
LE RÉGIONAL : Chaque année amène son lot de nouveautés dans le monde horticole : on n’a qu’à penser au kale par exemple qui s’est retrouvé, par hasard ou par bonne campagne de marketing, dans tous les comptoirs de légumes; qu’est-ce que 2021 nous apporte de nouveau? Quelles sont les nouvelles tendances en paysagement?
BRIGITTE BAKX : J’ai noté l’été dernier, et je prévois le même phénomène cette année, que les gens, surtout les jeunes familles, respectent moins les conventions traditionnelles jardin/plate-bandes de fleurs et jardin de fruits/légumes; on allie couramment l’esthétique avec le comestible, par exemple des bleuetiers parmi des pivoines, on utilise rarement des produits chimiques puisqu’on a développé une attitude ‘bio’ en jeune âge; et c’est fantastique de voir les familles participer à la création et à l’entretien d’un jardin familial : la pandémie et le télétravail ont aidé à re-souder les liens familiaux dans des activités de jardinage et c’est super! J’ai remarqué cette année également une forte tendance vers les arbres et arbustes fruitiers, c’est fou!
LE RÉGIONAL : Merci Brigitte de nous avoir reçu dans ton ‘domaine’ et je suis convaincu que ton entreprise connaitra une excellente saison malgré toutes les embûches : le succès n’en sera que plus mérité! Je te laisse le mot de la fin.
BRIGITTE BAKX : J’aimerais simplement ajouter que malgré toutes mes années dans ce métier et malgré les pépins qu’on peut rencontrer en cours de route, je suis toujours aussi passionnée, je suis très fière de mon entreprise, de mes employé(e)s et fière de la fidélité de mes clients. Et je remercie Le Régional, notre journal local, de le reconnaitre!