Lorsque l’on est malade, il est bien de recevoir l’aide de ses proches, que ce soit pour un bol de soupe lorsqu’on a le rhume ou encore pour un accompagnement lors d’une visite chez le médecin. Mais lorsque l’on reçoit des traitements contre le cancer, on peut se sentir un peu seul pendant les longues heures que durent les traitements de chimiothérapie. Les Tuques de l’espoir, une initiative d’une résidente laurentienne, tente d’apporter du réconfort aux malades, une tuque à la fois.

Le Régional vous rapportait il y a quelques semaines que le Cercle des Fermières de Lachute avait fait un don aux Tuques de l’espoir de plusieurs vêtements chauds que ses membres avaient fabriqués. Le 26 octobre dernier, les représentantes de cet organisme sont allées à la rencontre de patients du département d’hémato-oncologie de l’hôpital de Lachute pour leur remettre un sac rempli de cadeaux.

Résidente de St-Hyppolite, Nancy Thibodeau a lancé les Tuques de l’espoir il y a trois ans. Pendant 14 ans, elle a combattu non pas un mais deux cancers. Aujourd’hui en rémission, c’est en recevant un de ses traitements de chimiothérapie à l’Hôpital juif de Montréal que la genèse de son organisation est née.

«Une infirmière m’a donné une veste en laine. Elle était laide, elle piquait et était trop courte… Mais je me suis dit qu’il y avait quelqu’un qui avait pris le temps de tricoter ça même si elle ne me connaissait pas. Je l’ai portée pendant trois ans, jusqu’à ce qu’elle tombe en lambeaux, raconte-t-elle. Je me suis dit que moi aussi, j’allais donner de l’espoir.»

Comme elle le sait pour l’avoir vécu, les personnes qui suivent des traitements contre le cancer perdent souvent leurs cheveux et sont plus frileuses que les gens en bonne santé. Elle a donc eu l’idée, comme cette inconnue qui lui avait tricoté une veste, de fabriquer des tuques à remettre aux personnes atteintes de cancer dans les hôpitaux.

Aujourd’hui, les Tuques de l’espoir sont présentes dans 14 hôpitaux de la province, de Laval à Sherbrooke en passant par Roberval et bien sûr Lachute. Si madame Thibodeau se rend souvent elle-même dans ces établissements pour remettre ses tuques, elle peut aussi compter sur l’appui de bénévoles locaux dans la majorité des régions, comme Nathalie Brazeau, de St-André-d’Argenteuil.

Pas seulement des tuques

Comme on l’a vu précédemment, les Tuques de l’espoir ne remettent plus seulement que des tuques, comme en fait foi le don de vêtements fait par les Fermières de Lachute. Chaque sac contient non seulement des vêtements mais également des gâteries, comme du chocolat.

Le 26 octobre dernier, mesdames Thibodeau et Brazeau sont allées remettre en main propre un sac à chacun des six patients qui étaient présents au département d’hémato-oncologie de l’hôpital de Lachute pour un traitement. À chacun des patients, les deux dames ont pris le temps de discuter avec eux et de les encourager, donnant lieu à des scènes émouvantes.

«Les patients me regardent en sachant que je les comprends, explique madame Thibodeau qui a aussi perdu son conjoint récemment des suites d’un cancer des poumons agressif. Je leur donne des trucs pour qu’ils gardent espoir. Si pendant cinq secondes dans leur journée je peux leur faire oublier leur cancer, je vais avoir gagné!»

Visiblement, les patients rencontrés qui venaient de recevoir leur sac rempli de cadeaux des Tuques de l’espoir étaient émus de recevoir cette délicate attention. Gérald Lebeau, de St-André-d’Argenteuil, recevait son 58^e traitement de chimiothérapie au moment de recevoir son cadeau. «Ça fait vraiment plaisir, ça me touche.»

Son voisin de chaise de traitement, Georges Saunier, de Ripon, abondait dans le même sens. «Ça me touche vraiment, c’est spécial, dit-il. On se trouve souvent isolé, seul avec notre conjointe, mais avec ça, c’est ‘l’fun’!»

Plus loin, Stéphanie Renaud, de Grenville, avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles. «Ça fait chaud au cœur! C’est vraiment gentil», lance-t-elle.

Au total, ce sont 50 sacs qui ont été remis au département d’hémato-oncologie de l’hôpital lachutois. Le personnel du département s’occupera de remettre les sacs à tous les patients à mesure qu’ils viendront subir des traitements.

L’appui de la FHA

Le don des Tuques de l’espoir s’est fait à travers la Fondation de l’hôpital d’Argenteuil (FHA). Selon Marie-Julie Demers, coordonnatrice des activités à la FHA, les dons matériels à la Fondation sont plus rares que les dons monétaires mais ceux-ci ont un aussi gros impact que les dons en argent.

«Ça arrive mais pas assez souvent, avoue-t-elle. On reçoit des fois des dons matériels pour les CHSLD mais on est ouvert à en recevoir plus. Ça fait vraiment une différence dans la vie des patients.»

Par ailleurs, madame Demers tient à remercier les gens qui ont participé au tournoi de golf de la FHA en septembre dernier qui a permis d’amasser près de 21 000$. Elle rappelle qu’une autre activité de financement au profit de la FHA, un encan virtuel, aura lieu du 27 novembre au 3 décembre prochains. Le lien vers les prix sur lesquels le public pourra miser sera mis en ligne le 27 novembre sur le site de la FHA au fhargenteuil.com. Le public peut aussi visiter ce site pour obtenir plus renseignements sur la façon de faire un don.

Pour obtenir plus de détails sur les Tuques de l’espoir, visitez le www.tuquesdelespoir.ca.