Par une température particulièrement clémente en ce 11 novembre, plusieurs cérémonies du Jour du Souvenir ont eu lieu à travers le pays, notamment au parc des Vétérans de Brownsburg-Chatham. Une centaine de personnes ont assisté à l’événement organisé par la Légion royale canadienne #71.
Pour Sheila Park, présidente de la Légion de Brownsburg, cette cérémonie revêt une importance capitale pour se rappeler ce que les soldats canadiens ont enduré à travers les époques dans les différents conflits dans lesquels ils ont été impliqués.
«On veut que ça continue à être important pour les gens, dit-elle. On souligne le sacrifice des soldats qui ont donné leur vie et ceux qui sont actuellement dans les Forces armées canadiennes. On a besoin de continuer de se souvenir pour ne pas oublier ce que ces gens ont donné pour que nous, on puisse vivre en paix.»
Parmi les personnes qui ont assisté à la cérémonie, on notait la présence d’Aldo Gauthier, commandant du district des Laurentides pour la Légion royale canadienne. Membre des Forces armées canadiennes pendant 36 ans, monsieur Gauthier s’est retiré de l’armée avec le grade de sergent après une carrière qui l’a mené notamment dans la protection de systèmes informatiques.
«Le Jour du Souvenir, il faut que les gens s’en rappellent. Il y a des soldats qui ont payé de leur vie et d’autres qui sont revenus lourdement handicapés pour défendre notre liberté, rappelle-t-il. De nos jours, bien des gens prennent ça pour acquis mais sans ces soldats, on parlerait peut-être allemand ou japonais aujourd’hui.»
Si aujourd’hui le Canada déploit ses soldats surtout pour des missions de maintien de la paix, monsieur Gauthier souligne que ces missions sont toutes aussi importantes que celles sur des théâtres de guerre.
«Quand moi j’allais en mission à l’étranger, on emmenait l’espoir de la liberté, notamment pour les enfants qui pouvaient espérer apprendre à lire et écrire au lieu d’avoir une arme dans les mains, illustre-t-il. Hier, j’ai donné une conférence dans une école pour adultes et une jeune Afghane, arrivée ici il y a cinq ans, pleurait quand j’expliquais ce qu’était le Jour du Souvenir. Elle est venue me remercier après en me disant comment elle pouvait désormais espérer une vie meilleure.»
Monsieur Gauthier déplore cependant qu’au Québec, dans les écoles francophones, le Jour du Souvenir est quasiment ignoré contrairement à ce qui se fait dans les écoles anglophones. «Ce n’est pas enseigné dans les écoles françaises. Pourtant, on veut juste que durant la semaine précédant le 11 novembre, on puisse expliquer c’est quoi. Du côté anglophone, ça fait partie de leur rituel!»
Cérémonie particulière
Pour Sheila Park, cette cérémonie du Jour du Souvenir aura été la dernière qu’elle aura présidée puisqu’elle quittera ses fonctions de présidente de la Légion de Brownsburg. Cet événement était aussi une occasion pour elle de rendre hommage à son mari, le Capitaine Trevor Holmes, décédé en avril dernier. Celui-ci, après une carrière dans les Forces armées, a été impliqué pendant 55 ans dans la Légion royale canadienne de Brownsburg ainsi qu’une trentaine d’années auprès des cadets.
«C’était sa vie. Il a tellement eu de plaisir à faire ça. Il a donné beaucoup de son temps et il était des plus heureux lorsqu’il était entouré de membres de la Légion, se souvient madame Park. C’était merveilleux et très touchant pour moi, cette cérémonie, puisque ce sera ma dernière année en tant que présidente. Je remercie tous ceux qui se sont déplacés.»
On aura également eu droit à une première: madame Park, qui a un passé de chanteuse, a pour la première fois entonné le God Save the King au lieu du traditionnel God Save the Queen. Était-elle nerveuse de se tromper dans les paroles après avoir aussi longtemps chanté la précédente version?
«Un peu! On était tellement habitué avec la Reine mais ça m’a fait plaisir de chanter God Save the King!», conclut-elle.