le Samedi 14 septembre 2024
le Vendredi 22 avril 2022 13:00 Société

Démystifier l’enjeu de la santé mentale par la musique

Démystifier l’enjeu de la santé mentale par la musique
00:00 00:00

Le projet Un pas dans ta brumea officiellement lancé sa première chanson le 31 mars dernier. Un projet artistique et sociocommunautaire qui compte utiliser la musique pour sensibiliser la population aux problèmes de santé mentale.

« En 2020, la pandémie a un peu été l’élément déclencheur du projet […]. C’est qu’en reprenant ma guitare, j’ai réalisé que je chantais surtout des chansons ‘tristounettes’ […]. Je voyais aussi les artistes de la région qui, comme tout le monde, étaient plus isolés que jamais et j’y ai vu une opportunité de les aider à se faire connaitre, et surtout, de démystifier des enjeux sociaux  comme la santé mentale »,raconte Émilie Lavigne, auteure-compositrice-interprète.

Si la santé mentale est un enjeu du quotidien, il est prouvé que la pandémie l’a exposé et empiré encore plus. Selon un sondage Léger, commandé par la MRC d’Argenteuil en décembre 2020, auprès de 314 jeunes âgés entre 15 et 29 ans, 38 % d’entre eux évaluaient négativement leur santé mentale durant la pandémie, comparativement à 21 % avant la pandémie. De plus, près de la moitié des jeunes ne sauraient pas où trouver les ressources disponibles en santé mentale pour leur venir en aide, si le besoin se présentait.

« Un pont entre les arts et la santé mentale »

L’idée du projet, c’est de partager une chanson « tous les deux mois », jusqu’à environ une quinzaine. Chacune de ces chansons sera associée à un organisme d’Argenteuil lié à la santé mentale.

« On veut aider les organismes à se faire connaitre le plus possible. Leur but premier est de venir en aide aux gens et donc pas de faire de la promotion, mais en leur donnant une vitrine, ils pourront rejoindre plus de gens qui en ont besoin », indique l’orthopédagogue de profession, qui est épaulée par Benoit Aubin, Maxime Hébert, Andrée-Anne Lefebvre, Chantal Ranger, Robert Simard et Julien Viau-Petit, membres du comité organisateur du projet et tous bénévoles.

Le Centre aux Sources d’Argenteuil

Le premier organisme associé à la première chanson du projet est le Centre aux Sources d’Argenteuil. Il s’agit d’un organisme basé à Lachute depuis près de 30 ans, dont la mission est « d’offrir un lieu pour briser l’isolement des personnes adultes ayant ou ayant eu un problème de santé mentale ». Un choix logique selon l’initiatrice du projet.

« C’est un organisme qui organise différentes activités, comme des discussions où les personnes qui consultent ne se font pas mettre d’étiquette. […]. Ils apprennent d’abord à connaitre la personne, sans la définir par son problème et ensuite, quand elle est prête à en parler ils discutent de santé mentale avec elle. […]. Souvent, c’est ça le problème avec la santé mentale, contrairement à la santé physique, les gens disent ‘tu as l’air d’aller bien’, ce qui rabaisse volontairement ou non comment tu te sens, au lieu de te demander comment tu vas », explique Émilie Lavigne.

Un pas [à la fois] dans ta brume

Pour découvrir la première chanson qui porte aussi le nom du projet, le public peut se rendre sur la page Facebook Un pas dans ta brume. En plus d’Émilie Lavigne, les artistes Guillaume Jabbour (réalisateur artistique, guitariste et chanteur), Bill Gossage (contrebassiste) et Zeneli Codel (violoniste et choriste) ont aussi participé à cette première création.

Le Centre aux Sources d’Argenteuil a lui aussi une page Facebook à son nom et peut être rejoint pour information et soutien au (450) 562-0673 ou au ctauxsources@videotron.ca.

Pour la suite, la chanson est maintenant entre les mains de l’organisme qui peut l’utiliser comme il le veut pour faire des ateliers ou de la sensibilisation. Il y a quelques années une étude menée par l’Université McGillavait démontré qu’écouter de la musique était bon pour la santé autant mentale que physique. L’idée de sensibiliser et d’en parler reste toutefois la clé, car la santé mentale n’est pas un enjeu qui peut simplement se « régler » et les gens derrière le projet en sont conscients.

« On veut trouver des solutions, mais on veut surtout créer un boom collectif pour en parler et trouver ces solutions ensemble. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain et c’est pour ça qu’on dit humblement faire le projet ‘un pas à la fois’ », conclut Émilie Lavigne avec espoir.