Le Carrefour Jeunesse-Emploi d’Argenteuil (CJEA) a annoncé son tout dernier projet en février dernier, soit celui de la Bob Mobile. Une initiative qui permettra de venir en aide aux jeunes de la région dans leurs déplacements liés à leur cheminement communautaire et professionnel.
« Ce n’est pas un service de taxi, explique Robert Simard d’entrée de jeu. On veut l’utiliser pour nos jeunes qui ont besoin de se déplacer à une rencontre avec leur intervenant ou d’un accompagnement en lien avec leur cheminement », ajoute celui dont le projet est nommé en son nom.
En plus de l’enjeu du transport, le projet touche aussi l’enjeu économique, dans un contexte où se déplacer en taxi n’est pas accessible pour tous. De ce fait, les déplacements seront offerts gratuitement, alors que la seule chose demandée en retour par le CJEA sera l’implication de ses usagers.
« C’est sûr que son utilisation est sporadique, mais on l’a déjà utilisé quelquefois cet hiver pour notre ‘Escouade neige’ qui allait déneiger les entrées de personnes âgées à mobilité réduite du coin », raconte Robert Simard.
Aller à la vitesse des jeunes
Au-delà du volet pratique et économique, il y a aussi le volet humain, un aspect à ne pas négliger dans le projet de la Bob Mobile.
« On remarque qu’il y a toujours une certaine proximité durant une ‘ride de char’. Les jeunes semblent toujours plus ouverts à se confier sur leurs inquiétudes ou sur n’importe quoi dans un contexte moins ‘officiel’ comme celui-là que par exemple dans un bureau », avoue le principal intéressé.
Au sens plus large, « aller à la vitesse des jeunes », c’est un peu l’objectif du CJEA, ne visant pas nécessairement à trouver un emploi à ces jeunes, mais bien à les encadrer et à les accompagner pour qu’ils soient en situation de réussite lorsqu’ils seront prêts à en avoir.
« Un jeune peut se trouver un emploi et le perdre ensuite en se disant ‘ce n’est pas grave, je vais en trouver un autre’ (encore plus dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel), mais le mettre en position d’échecs répétés ne l’aidera pas à faire la paix avec son passé et à être au bon endroit mentalement pour avoir un emploi stable », affirme l’initiateur pédagogique du CJEA.
Cette manière de penser est d’ailleurs partagée par Johanne Dumouchel, directrice générale du CJEA.
« Cela pourrait sembler exagéré, mais en fait, on est vraiment une grande famille, parce que notre but est de créer un réseau autour du jeune, et à ce niveau-là, on dépasse vraiment le mandat qui est demandé par ceux qui nous financent », explique celle qui dirige l’organisme faisant affaire avec près de 200 jeunes adultes de 16 à 35 ans par année. Le tout en ajoutant que même une fois à l’emploi, le CJEA garde contact avec plusieurs d’entre eux.
L’histoire derrière la Bob Mobile
Pour en revenir à la Bob Mobile, l’idée est venue du plan d’action de CJEA de se munir d’un deuxième véhicule pour pouvoir offrir ce service. En fait, il s’agit du troisième véhicule si on inclut la ‘boîte à savon’ exposée fièrement dans les bureaux du CJEA et fabriquée par les jeunes du CJEA quelques années plus tôt.
Bref, c’est ensuite Simon Bonenfant, l’agent de projet de l’organisme qui a aussi proposé l’idée de mettre la « face » de Robert Simard sur la camionnette, notamment pour donner de la visibilité à ceux qui la croiseraient sur la route puisqu’il est une figure très connue dans la région. Pour ce qui est du financement, elle a été payée par les coffres du CJEA, mais a été offerte à « bon prix » par Lachute Ford, qui s’est aussi occupé de sa décoration. Quant au nom « Bob Mobile », il provient du surnom de l’ancienne camionnette de Robert Simard, défunte depuis peu, mais dont l’héritage est maintenant au service des jeunes.
Pour la suite, ce sera sur les routes d’Argenteuil que se déroulera le reste de l’histoire.