Après une performance historique lui offrant une 6eplace aux Jeux de Beijing, le 10 février dernier, la planchiste Elizabeth Hosking est de retour à la maison et s’est entretenue avec le Journal pour revenir sur ses Jeux et sa saison.
« C’était très bien, très le fun, même si c’était différent, explique-t-elle, de retour à Mille-Isles pour la première fois en plusieurs semaines. Normalement, les gens restent surtout toute la durée des Jeux pour visiter, mais là, avec la COVID-19, je crois qu’à peu près tout le monde avait hâte de rentrer et voir leurs proches », explique celle qui était au Colorado et ensuite à Calgary avant son passage olympique de Beijing.
C’est toutefois la tête haute qu’elle est rentrée chez elle, après avoir surmonté les montagnes russes d’émotion des qualifications, pour revenir avec une ‘6eplace qui vaut de l’or’.
« J’étais très stressée au début, parce que je me mettais beaucoup trop de pression pour accéder à la finale, mais ça c’est vraiment replacé après la première descente, où j’ai vraiment réalisé que je devais me concentrer sur une chose à la fois », raconte l’athlète des Laurentides.
Ensuite, une fois en finale, le reste appartient à l’histoire.
« J’étais déjà la première athlète canadienne de l’histoire à faire un 1080°, mais de l’atterrir deux fois en finale des Jeux olympiques c’était vraiment un tout autre exploit », indique la planchiste, en ajoutant qu’en étant accompagnée de Brooke D’Hondt, c’était aussi la première fois de l’histoire olympique que deux Canadiennes accédaient à la finale.
Deux Jeux, deux mesures
À PyeongChang en 2018, Elizabeth Hosking avait terminé en 19eposition, quatre ans plus tard, elle termine en 6eposition. Au-delà de la nette amélioration de ses performances, la différence majeure entre ses deux participations était selon elle l’état d’esprit avec lequel elle a débarqué en Chine.
« Cette fois, je n’avais plus du tout le syndrome de l’imposteur et je n’étais pas là que pour gagner en expérience, j’étais là pour compétitionner et montrer au monde entier que je faisais partie des meilleures. Je suis aussi plus connue sur le circuit qu’il y a quatre ans, donc j’étais beaucoup plus à l’aise. Les gens me reconnaissaient, venaient me saluer et je n’étais pas non plus gênée d’aller leur dire ‘allo’ à mon tour », affirme celle qui était entourée de légendes de son sport comme Chloe Kim ou même Shaun White durant le tournoi olympique.
D’ailleurs, pour revenir à Brook D’Hondt, l’athlète de Calgary a atteint la finale à seulement 16 ans, âge qu’avait Elizabeth Hosking à PyeongChang en 2018. Ce qui l’a fait réaliser à quel point les choses peuvent changer rapidement.
« C’est sûr que j’étais vraiment concentrée sur ma compétition, mais Brian [Smith], mon entraîneur l’a davantage mentorée (puisque l’entraîneur de l’équipe nationale n’était pas là en raison de la COVID-19). C’était surtout spécial pour moi sachant qu’en 2018, j’étais la plus jeune sur l’équipe de près de 10 ans et que quatre ans plus tard, je suis une des plus vieilles », avance l’athlète qui n’a seulement que 20 ans.
En parlant de longévité, une autre performance a retenu l’attention dans ce tournoi olympique remporté par l’Américaine Chloe Kim, soit celle de l’Espagnole Queralt Castellet. Cette dernière a remporté la médaille d’argent et ainsi un premier podium olympique à l’âge de 32 ans et à ses cinquièmes Jeux. Une performance qui en a inspiré plusieurs, notamment Elizabeth Hosking.
« C’est super encourageant, tout le monde était extrêmement content pour elle. Queralt c’est une athlète qui travaille très fort et c’est impressionnant de voir à quel point on peut perfectionner son art avec des années d’expérience », témoigne la planchiste en quête du même rêve.
Et maintenant?
En quittant les Jeux, Elizabeth Hosking concluait la meilleure saison de sa carrière, atteignant la finale à chacune des compétitions à laquelle elle a participé. Sachant qu’en tant qu’athlète, la perfection n’existe pas, son objectif est déjà très clair en ce qui concerne la saison prochaine.
« C’est de grimper sur les podiums », répond avec confiance la planchiste qui termine la saison 2022 au 9erang du classement de la Coupe du monde de demi-lune.
Cet objectif devrait s’entamer avec le début de la saison 2023, en décembre prochain, à Copper Mountain au Colorado. Normalement, une autre coupe du monde se tient avant cela, en août, en Nouvelle-Zélande, mais la COVID-19 a forcé l’annulation de ses plus récentes éditions.
En attendant, après plusieurs semaines loin de chez elle, Elizabeth Hosking peut finalement se permettre un peu de repos en compagnie de ses proches à Mille-Isles, où son retour a été chaleureusement accueilli.