Lorsqu’elle a fait l’acquisition de l’Église Saint-Gilles, en juin 2020, Nathalie Bélanger, ne se doutait pas des défis que pouvait représenter la création d’un organisme en pleine pandémie. C’est pourtant à travers ces défis qu’elle navigue, en tant que directrice de l’Espace culturel Saint-Gilles, depuis maintenant près d’un an et demi.
Il est vrai que personne ne semblait prédire que la pandémie se ferait sentir aussi longtemps. Après avoir acquis l’ancienne église (construite en 1830), Nathalie Bélanger a évidemment dû faire d’importantes rénovations afin de pouvoir adapter l’immeuble en une salle de spectacle de 125 personnes qui respecte toutes les normes de la Régie du bâtiment du Québec. C’est finalement en automne 2020 qu’elle a pu ouvrir les portes de l’Espace culturel Saint-Gilles au public.
Pandémie oblige, même si l’organisme à but non lucratif (OBNL) existe depuis moins de deux ans, il a déjà obtenu son lot de fermetures et d’ouvertures. La première était en décembre 2020, seulement quelques mois après la grande ouverture, alors que la MRC d’Argenteuil passa en « zone rouge ». La dernière est encore une fois en décembre, cette fois 2021, alors que le gouvernement du Québec a ordonné la fermeture de toutes les salles de spectacles.
Persévérance
Malgré cela et même si elle a dû repousser l’ouverture de sa programmation 2022 au mois de mars, la directrice de l’OBNL refuse d’abandonner.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que les spectacles ont été repoussés et non annulés. Je garde vraiment bon espoir de pouvoir rouvrir avant mars et d’aller de l’avant, car il faut aller de l’avant », indique-t-elle avec détermination.
Avec sincérité, celle qui est infirmière de profession admet toutefois que ce n’est pas simple de se « partir en affaire » en pleine pandémie et que l’aide ne se bouscule pas à la porte.
« C’est difficile, car je ne bénéficie pas des programmes d’aide liés aux ‘fermetures COVID’ puisque j’ai ouvert après mars 2020. Je ne bénéficie pas non plus des principaux programmes voués aux OBNL, car la plupart exigent au moins deux ans d’existence », déplore-t-elle.
Toutefois, cette situation la rend d’autant plus reconnaissante de ceux qui l’épaulent depuis l’ouverture.
« La seule subvention que j’ai eue est venue de la MRC, sans que ce soit une immense somme, cela représente une grande aide par rapport à leur budget lié à la culture », souligne-t-elle.
Aussi, sans que ce soit nécessairement un soutien financier, elle souligne le soutien de la municipalité de Brownsburg-Chatham. Notamment, de Jean-François Brunet, auparavant directeur du développement et de l’aménagement du territoire et maintenant directeur général, qui lui a assuré tout au long du processus que l’Espace culturel Saint-Gilles représentait exactement ce dont a besoin la municipalité en matière d’urbanisme.
Enfin, c’est non seulement pour son organisme qu’elle se bat depuis 2020, mais aussi pour la cause de la culture.
« Je crois que la culture en soi, c’est de ne pas toujours mettre l’accent sur ce qui va mal et c’est de continuer à vivre. La culture, c’est une question d’identité, c’est fondamental et cela vaut donc tous les efforts qu’on doit y mettre ces temps-ci », conclut-elle.
Bref, pour découvrir l’Espace culturel Saint-Gilles, sa programmation musicale variée et ainsi encourager un organisme qui se bat pour la culture contre une pandémie depuis 2020, le public peut se rendre sur le site web de l’OBNL, soit au « espaceculturelsaintgilles.com ».