Jusqu’au 18 septembre, le Centre d’art d’Argenteuil (autrefois connu comme la Galerie-boutique de la Route des arts) présente une exposition qui mènera les visiteurs dans le passé. Si les croquis à l’encre de Normand Laurin seront autant de façons de voir des lieux d’Argenteuil sous un autre jour, au notera surtout que le public pourra enfin découvrir les œuvres du projet Les Fantômes d’Argenteuil de l’artiste Jessica Peters.
Le Régional avait présenté le projet Les Fantômes d’Argenteuil au cours de l’été 2021. Bénéficiant d’une aide financière totale de 20 000$ de la part de la MRC d’Argenteuil et du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ), l’artiste de Brownsburg-Chatham Jessica Peters s’était engagée à créer dix tableaux portant sur des lieux historiques de Lachute. Une reproduction de chacune de ces œuvres devrait être installée sur les lieux représentés de manière permanente, avec l’aide de la Ville de Lachute, créant ainsi un circuit artistique dans les rues de la ville. Un code QR joint à chaque oeuvre permettra également d’avoir accès à une vidéo montrant les coulisses de la création de celle-ci ainsi que l’histoire du site. L’historien Robert Simard et le vidéaste Maxime Hébert ont participé à ce volet.
La pandémie ayant évidemment provoqué un certain retard, ce sera finalement cet automne que les œuvres seront installées sur les sites choisis. Cependant, le public peut dès maintenant découvrir quelques-unes de ces dernières au Centre d’art d’Argenteuil. Sept des dix œuvres du projet sont ainsi exposées, allant de l’hôtel de ville lachutois au parc Richelieu en passant par l’ancienne Église unie et l’ancien palais de justice, qui abrite maintenant la MRC d’Argenteuil. Elles ont toutes été créées dans le même style par l’artiste, en utilisant une technique mixte de collage et de peinture.
«Ça fait des mois que je travaille là-dessus. De les voir accrochées et de savoir que les capsules vidéos sont en train d’être montées, je suis fébrile. J’ai hâte de présenter tout cela au public. Je suis pas mal contente!», lance Jessica Peters lors du vernissage de l’exposition.
«Les sites que je représente ici sont des endroits qui ont eu un impact sur moi, raconte-t-elle. J’ai travaillé avec Robert Simard qui m’a beaucoup aidée. Il y a plein de petites références cachées dans les tableaux qui viennent des histoires de Robert. Mais ce sont des œuvres fictives: j’ai utilisé les éléments qui m’inspiraient le plus dans chacune d’elles.»
Pour ce projet, l’artiste a cependant dû se limiter à des lieux situés à Lachute. Elle aimerait cependant étendre le projet des Fantômes d’Argenteuil à la grandeur de la MRC, à condition bien sûr de recevoir des subventions en ce sens.
«J’aimerais beaucoup ça! Il y a plein d’endroits intéressants dans la MRC qui mériteraient d’avoir son œuvre.»
En attendant, outre les tableaux exposés au Centre d’art d’Argenteuil, le public peut visiter le site web www.lesfantomesdargenteuil.com pour en savoir plus sur le projet.
Quelques traits pour Argenteuil
Parallèlement à l’exposition des Fantômes d’Argenteuil, le Centre d’art présente également l’exposition Argenteuil en quelques traits de Normand Laurin. Celle-ci regroupe une cinquantaine de croquis à l’encre de paysages de la région, réalisées au cours des 40 dernières années. On y verra ainsi l’église de Shrewsbury, détruite par un incendie il y a quelques années, ou encore la rue Principale de St-Philippe, avant que plusieurs maisons modernes n’y soient construites.
«L’histoire est très importante pour moi. Lachute est devenue ce qu’elle est grâce à ça!», nous a lancé monsieur Laurin, tout en désignant ses œuvres qui représentent souvent des endroits qui ont été transformés au fil des ans.
Le résident de Lachute est né à Chute-à-Blondeau, de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Dans sa jeunesse, l’art prenait déjà une place importante dans sa vie.
«Très tôt, j’ai eu des contacts avec Argenteuil: je traversais souvent la rivière en canot, raconte celui qui continue à peindre à 84 ans. L’art est une passion qui est venue d’elle-même. À 9-10 ans, on était deux ou trois dans le village qui dessinaient tout le temps!»
C’est une visite au début de l’adolescence au Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa qui le pousse de façon permanente dans les arts. «J’y ai vu une esquisse de Tom Thomson… Ça m’a bouleversé, la simplicité de l’œuvre m’a marqué!, dit-il. J’ai tout essayé comme style dans les années 60 et 70 mais dans le fond, j’étais toujours le petit garçon qui était attaché à la nature.»
«Je suis quelqu’un qui aime communiquer avec les gens à travers mes œuvres. Je veux que ce soit accessible à tous», poursuit-il tout en ajoutant qu’il aimerait que l’existence du Centre d’art d’Argenteuil soit mieux connue du public local.
Les expositions Les Fantômes d’Argenteuil et Argenteuil en quelques traits se poursuivent jusqu’au 18 septembre au Centre d’art d’Argenteuil (76, rue Clyde, Lachute).