Madame Nature et Monsieur Météo jouent au yoyo avec les milliers d’adeptes de motoneige de la région, dont la fébrilité se transforme souvent en impatience et déception au fur et à mesure que l’hiver s’écoule sans qu’il leur soit possible de se retrouver sur les pistes; on les comprend! Ceux et celles qui comme eux sont des fans de neige sont compatissants à leur frustration, et celles qui ‘haïssent’ littéralement ce qu’ils s’amusent à surnommer ‘de la m**** blanche’n’ont aucune sympathie. C’est ça la vie cependant : des pour et des contre, le yin et le yang, et on n’y peut rien. Les plus compétents météorologues et climatologues canadiens avaient pourtant prévu pour l’Ontario un hiver meilleur que les précédents, en fait, le meilleur depuis longtemps : tous les signes avant-coureurs dans la nature l’indiquaient!
Même le célèbre Almanach du fermierle confirmait et prévoyait ‘un hiver glacial et enneigé, le tout entrecoupé de tempêtes’ : chutes de neige supérieures à la moyenne au nord de la province et températures plus froides au sud; ‘Backroad’ Bill Steer, un renommé naturaliste, affirmait de son côté que tous les éléments étaient en place pour un hiver de motoneige idéal: le départ précoce des oiseaux migrateurs, un début hâtif de dormance des plantes, les castors qui accumulaient leurs provisions plus tôt que normal et leurs huttes recouvertes d’une moindre épaisseur de boue, signes d’un hiver plus doux, les oies sauvages volaient plus haut dans le ciel, les ours s’approvisionnaient plus que d’habitude, les moineaux nous avaient quittésvers le sud plus tôt, les geais bleus, passant l’hiver parmi nous, étaient plus fringants et bruyants que d’habitude, les pins avaient perdu beaucoup plus d’aiguilles, signe qu’ils étaient prêts pour un printemps précoce; bref, tout ça pour affirmer que les motoneigistes pourraient compter sur ‘un hiver précoce ainsi qu’une accumulation de neige qui favoriserait l’ouverture des pistes avant les fêtes de fin d’année’. Tout ça pour dire que, malgré tout le respect dû aux prévisions et connaissances des experts, les choses ne se sont pas passées comme prévu chez nous, ici, pour nos motoneigistes locaux. Et qu’ils attendent toujours la tombée miraculeuse du ciel de cette merveilleuse substance blanche!
Dommage, car les ventes de motoneiges et la recrudescence du nombre de motoneigistes ont atteint des niveaux records depuis les dix dernières années : la résurgence de ce sport bien-aimé est une bénédiction pour les années à venir, surtout considérant que de nouvelles générations de motoneigistes ont joint les rangs des différents clubs en nombre record. Chez les concessionnaires, de longues attentes sont à prévoir pour acquérir le véhicule désiré ou obtenir les pièces de remplacement; mais rien à voir avec la neige!
Les résidents du secteur Hawkesbury/Champlain/Grenville ont la possibilité de se joindre à deux clubs régionaux : le Club de motoneige de l’est de l’Ontarioet le Club de motoneige d’Argenteuil. Le club ontarien compte tout près de 2000 membres et est responsable de l’entretien et de la signalisation de plus de 435 kilomètres de pistes, la plupart d’entre elles à double largeur; le club possède quatre dameuses qui, dans des conditions idéales de surfaçage, peuvent opérer à vitesse maximale de 12 km/h et pourront damer l’entièreté des pistes en 72 heures (soit 18 heures par machine); une inter-connection au réseau pan-ontarien est possible à partir de sept points d’entrée (sud et ouest), ainsi qu’au réseau pan-québécois à partir de cinq points d’entrée (nord et est) donnant accès aux 37,000 kilomètres de sentiers de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Dans la région, il est ainsi possible de transiter via plusieurs beautés naturelles et sites exclusifs comme la tourbière d’Alfred, la forêt Larose, le parc Voyageur, la rivière des Outaouais. Les haltes-relais (services de restauration, d’hébergement et de carburant) qui s’échelonnent aux abords des pistes de village en village sont présentement sujettesaux restrictions sanitaires imposées par le Bureau de santé de l’est ontarien.
Depuis un accord de principe intervenu le 9 novembre 2021 entre Via Rail Canada et la Corporation du Sentier récréatif de Prescott-Russell, les pistes du sentier récréatif sont disponibles aux motoneigistes en hiver, de Hammond en ouest à St-Eugène en est, soit sur une distance de 72 kms, pistes qui doivent cependant être partagées avec les raquettistes et skieurs de fond. Ce sentier, dont le défrichage a été entrepris en 2002 sur un ancien corridor ferroviaire du Canadien Pacifique abandonné depuis 1980, est le fruit d’un visionnaire, André Roy, qui a vendu sa ‘vision’ aux Comtés unis de Prescott-Russell et à d’autres partenaires, jusqu’à la création de l’organisme à but non lucratif qui le gère aujourd’hui, au profit de l’épanouissement physique des résidents et de leur ressourcement dans la nature.
Pour joindre le club ontarien, rendez-vous directement sur leur site web ou leur site Facebook : toutes les procédures à suivre et les conditions d’adhésion y sont indiquées. Vous y remarquerez la tenue prochaine de deux événements prévus auxquels les membres sont invités à participer : l’un tenu à Plantagenet et l’autre à Treadwell. Quant au club québécois, qui regroupe pour sa part plus de 800 membres, sa page Facebook n’indique aucune activité prévue pour l’instant. Bonne saison à tous et prudence sur les pistes!