Ce texte a été originellement publié dans notre édition papier du Régional, Édition Argenteuil, en juillet 2020. Il est donc fait référence à la cérémonie d’intronisation qui devait avoir lieu le 16 novembre 2020 mais qui a finalement été reportée d’un an, au 15 novembre dernier. Nous republions ce texte dans son intégralité puisqu’il n’avait pu être mis en ligne à l’époque.
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Il aura fallu 22 ans à Kevin Lowe pour recevoir un appel qui l’a lui-même surpris: l’ancien défenseur de la LNH natif de Lachute a été intronisé au temple de la renommée du hockey le 16 novembre prochain. Pour le principal intéressé, il s’agira d’un autre fait saillant à mettre à une feuille de route déjà impressionnante.
«J’ai été très surpris lorsque j’ai su la nouvelle, admet monsieur Lowe lorsque Le Régional l’a joint par téléphone à Edmonton. Je n’en reviens pas du nombre de personnes qui m’ont appelé depuis l’annonce. Je me considère comme ayant été chanceux tout au long de ma carrière et ça, c’est la cerise sur le gâteau!»
Choisi en première ronde, 21e au total, du repêchage de 1979 de la Ligue nationale de hockey par les Oilers d’Edmonton (devenant du même coup le tout premier joueur sélectionné par cette équipe dans la LNH), Kevin Lowe a eu la chance d’évoluer dans une équipe comprenant de très grands noms du hockey. Avec ses coéquipiers Mark Messier, Jari Kurri et un certain Wayne Gretzky, Lowe a remporté pas moins de cinq Coupes Stanley avec les Oilers dans les années 80. Il en a décroché une sixième avec les Rangers de New York en 1994.
En 1990, il a aussi reçu le Trophée King-Clancy, remis à un joueur ayant démontré du leadership dans sa communauté ainsi que sur la glace, en plus d’être nommé sept fois au Match des étoiles de la ligue. Il détient le record du plus grand nombre de matchs disputés avec les Oilers en saison régulière (1037) et en séries (172).
À l’international, il faut ajouter une médaille de bronze au Championnat du monde de hockey en 1982 et la Coupe Canada de 1984.
Malgré cette feuille de route impressionnante, celui qui agit désormais comme vice-président des Oilers n’a pas nécessairement des statistiques personnelles mirobolantes avec 84 buts et 432 points en 1254 matchs de saison régulière. Ceci pourrait expliquer pourquoi il lui aura fallu attendre 22 ans après avoir joué son dernier match pour que l’appel du temple de la renommée se fasse entendre.
«Le comité de sélection change avec les années et, par le fait même, les critères sur lesquels ils se basent pour choisir les joueurs évoluent aussi, croit-il. Mais je regarde Doug Wilson (NDLR: qui sera intronisé en même temps que lui) qui était tout un défenseur à mon époque et pourtant, ça lui a pris cinq ans d’attente de plus que moi. Ça me console et même temps, en vieillissant, c’est encore mieux: mes enfants sont plus vieux et ils pourront vivre ça avec moi.»
Souvenirs de Lachute
Malgré une carrière parsemée de moments forts, lorsqu’on le questionne sur le souvenir qu’il chérit le plus, Kevin Lowe n’hésite pas de parler de ses jeunes années de hockeyeur lachutois, lui qui a évolué jusqu’au niveau Midget à Lachute.
«Il y a trop de souvenirs mais les moments passés au vieil aréna de Lachute, à côté de la laiterie Lowe, puis le déménagement au nouvel aréna Lions dans les années 60 sont importants, dit-il. J’ai eu la chance d’avoir à Lachute plein de bonnes personnes d’influence dans mon entourage, notamment mes entraîneurs, qui m’ont aidé au fil des ans. Je me souviens de mon équipe Pee-Wee avec l’entraîneur Jean Labelle et de mon cousin Cameron: on avait gagné le tournoi de Donaconna, un de mes plus beaux souvenirs en tant que jeune joueur. Ça m’avait donné le goût de ce que c’était que de gagner.»
Il se rappelle aussi de ses années passées avec les Remparts de Québec dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, une organisation qu’il considère comme prestigieuse dans une excellente ville.
Cependant, il admet que cela fait très longtemps qu’il n’est pas venu faire un tour dans sa ville natale, lui qui passe la belle saison à sa résidence d’été en Colombie-Britannique. «Toute ma famille immédiate habite l’ouest canadien mais je suis dû pour revenir faire un tour bientôt!»
Son fils Keegan a suivi les traces de son père en devenant lui aussi un défenseur. Il évolue actuellement avec les Condors de Bakersfield dans la Ligue américaine de hockey mais le paternel admet qu’il ne pourrait pas lui prodiguer des conseils sur son jeu. «Le sport a trop évolué mais je me permets de lui rappeler qu’un bon défenseur doit jouer physique autant que possible!»
Celui qui vient de devenir grand-père confirme qu’il aura une petite pensée pour sa ville natale le 16 novembre prochain lors de la cérémonie d’introduction au Temple de la renommée du hockey, si la COVID-19 ne vient pas gâcher les plans.
«J’ai été assez chanceux de gagner des Coupes Stanley en tant que joueur et d’être membre de la direction d’équipes qui ont gagné l’or aux Olympiques. Ça ne fait donc qu’aller en s’améliorant! Ça serait bien que la prochaine fois, ce soit les Oilers qui gagnent la Coupe.»
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Il est à noter que depuis la publication de ce texte en juillet 2020, Kevin Lowe a reçu un nouvel honneur de la part des Oilers d’Edmonton alors que son chandail numéro 4 a été retiré lors d’une cérémonie tenue au Rogers Place le 5 novembre dernier, juste avant un match opposant les Oilers aux Rangers de New York, les deux équipes pour lesquelles Lowe a joué. Le natif de Lachute a aussi été récipiendaire de l’Ordre du hockey au Canada en juin dernier, un honneur remis par Hockey Canada qui souligne la contribution d’un individu au développement de ce sport au pays.