le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 28 avril 2023 8:57 Culture

Marilou Leblanc renoue enfin avec son public

La lecture de L'Appel du lac aura lieu le 20 mai à l'Espace culturel St-Gilles.
Marilou Leblanc renoue enfin avec son public
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Gagnante du concours de l’Égrégore l’an dernier, Marilou Leblanc poursuit sur la lancée que lui a procuré son texte L’Appel du lac: après l’avoir présentée  en France à l’automne dernier, la Lachutoise d’origine pourra finalement présenter cette pièce de théâtre chez elle, dans Argenteuil, alors qu’une lecture dynamique en sera faite le 20 mai prochain à l’Espace culturel St-Gilles de Brownsburg-Chatham.

Originellement nommée Le Projet du lac, la pièce a valu à Marilou Leblanc de remporter le Concours intercollégial d’écriture dramatique Égrégore au printemps 2022, ce qui s’accompagnait d’une mise en lecture par des comédiens professionnels lors de l’Intercollégial de théâtre et lors du Festival du Jamais Lu à Montréal. En cours de route, la pièce a été renommée La Paix du lac pour finalement devenir L’Appel du lac, son titre définitif.

Cette tragédie rurale raconte l’histoire d’une jeune femme qui va vivre à Montréal pour réaliser son rêve de quitter sa ville natale, en région, avec laquelle elle entretient une relation amour-haine. À son départ, elle laisse son amoureuse de jeunesse, qui a choisi de rester là-bas pour reprendre la compagnie familiale. En ville, elle rencontre un homme trans et queer qui lui fera vivre et connaître une toute nouvelle relation. La jeune femme demeurera toutefois hantée par sa région.

Au moment de remporter le prix de l’Égrégore, Marilou Leblanc, qui se décrit elle-même comme une femme queer de région, avait expliqué au Régional comment ce texte était inspiré de sa propre vie. «C’est 100% inspiré des gens de ma vie, de tous les gens qui ont été influents dans ma propre quête identitaire. C’est de l’auto-fiction mais super romancé», nous avait-elle expliqué.

Faire du chemin

Depuis un an, L’Appel du lac a donné tout un élan à la  carrière de la jeune femme. En novembre dernier, VLB Éditeur a publié la pièce, la rendant disponible dans toutes les bonnes librairies. Qui plus est, une lecture en a été faite lors du Festival du Jamais Lu de Paris.

«C’était vraiment chouette: en août, j’ai reçu un appel de la directrice artistique du festival de Montréal pour me dire que les organisateurs du même festival à Paris avaient eu un coup de cœur pour ma pièce, raconte la Lachutoise. J’ai été à Paris et ce fut génial!»

Elle admet que cette publication par VLB Éditeur lui a fait un petit velours. «C’est vraiment flatteur! Juste le fait que des gens me disent qu’ils l’ont vue dans une librairie, c’est vraiment ‘fun’!», clame-t-elle.

Quant à la présentation de la pièce à Paris, en octobre dernier, ce fut pour elle une expérience inoubliable et formatrice.

«Le public est vraiment différent qu’ici. Au Québec, on a une manière d’aborder le politique dans l’intime tandis qu’eux, c’est plus engagé et militant. C’est plus viscéral, confie-t-elle. Mais la réception de ma pièce a été vraiment bonne. Les thèmes que j’aborde, comme la ruralité, c’est toujours un peu exotique pour les gens de la ville. Les enjeux queers que j’aborde aussi sont venus chercher le public. Il y a des femmes assez âgées qui sont venues me voir après la pièce pour me dire qu’elles étaient lesbiennes. J’ai vécu une relation assez intime avec le public parisien.»

Elle dit maintenant travailler pour que la pièce parte en tournée dans les vieux pays.

De retour chez soi

Selon Marilou Leblanc, c’est l’Espace culturel St-Gilles qui aurait approché le Festival du Jamais Lu de Montréal afin de connaître des pièces théâtrales qui pourraient être lues sur sa petite scène du chemin des Outaouais, sans savoir que Marilou venait elle-même de la région.

«J’ai contacté l’Espace culturel pour me présenter et leur dire que j’aimerais revenir doucement dans le coin et que je voulais m’y impliquer culturellement, explique-t-elle. J’ai l’impression que dans les Basses-Laurentides, il y a un mouvement culturel qui s’est mis en branle. J’ai envie d’être impliquée dans ce mouvement.»

Le 20 mai prochain, lorsque L’Appel du lac sera lue sur scène dans Argenteuil, il s’agira d’un rêve réalisé pour Marilou Leblanc. «J’ai toujours voulu que ma pièce soit présentée dans la région depuis le début, dit-elle, confirmant qu’une personne non-binaire comptera parmi les lecteurs. C’était important pour moi car ce personnage est basé sur quelqu’un de mon entourage qui aborde ces enjeux. Il est primordial, et c’est marqué dans mon livre, que ce soit une personne non-binaire qui joue ce rôle. On en voit pas car on leur offre pas assez de rôles.»

Elle confirme cependant que la pièce sera montée au complet mais qu’elle ne pouvait indiquer quand ni où. On sait par contre que ce sera dans les Basses-Laurentides. Elle ajoute avoir d’autres projets sur le feu et est à la recherche d’une résidence d’écriture.

La lecture dynamique de L’Appel du lac, de Marilou Leblanc, sera présentée le 20 mai, à 19h30, à l’Espace culturel St-Gilles de Brownsburg-Chatham (562, route des Outaouais). Les billets sont en vente sur le site lepointdevente.com.