
Plusieurs citoyens avaient érigé des digues dans le secteur du Petit-Canada à Lachute.
Après quelques printemps plus calmes, la fonte des neiges 2023 donne des sueurs froides aux résidents riverains de certains cours d’eau d’Argenteuil alors que l’on craignait que certaines rivières sortent de leur lit. Heureusement, la situation ne devrait pas être aussi dramatique que lors des crues historiques de 2017 et 2019, même si les responsables de la sécurité civile gardent un œil sur un système dépressionnaire important qui devrait affecter la région en fin de semaine.
Au moment d’écrire ces lignes en fin d’après-midi le 18 avril, la rivière du Nord avait atteint une hauteur de 61,45 mètres à la hauteur du pont de la route 148 à Lachute, soit cinq centimètres au-delà du seuil d’inondation mineure. Quelques résidences du secteur du Petit-Canada à Lachute, plus particulièrement de la rue Filion, ont vu leur terrain être partiellement couvert d’eau.
À St-André-d’Argenteuil, le niveau de cette même rivière était plutôt élevé, tout juste en aval de l’Île-aux-Chats, alors qu’il atteignait 49,23 mètres à 14h45 le 18 avril. Cependant, les résidences de ce secteur qui avaient leur fondation dans l’eau se comptaient sur les doigts d’une seule main. Plusieurs d’entre elles étaient protégées par des digues de sacs de sable érigées par les citoyens dans l’éventualité que le niveau de la rivière monte encore.
Plus au sud, à la terrasse Robillard, on ne notait pas de débordement important, ni sur la rue Fournier, aux abords de la rivière des Outaouais. Cette dernière affichait une hauteur de 40,49 mètres au barrage de Carillon à 15h, ce qui est dans la moyenne pour un 18 avril. Cependant, au même moment, son débit de 6020 m³ par seconde était beaucoup plus élevé que la normale mais en même temps moins élevé que ce que les prévisions laissaient entrevoir, qui était de 6300 m³ par seconde.
La municipalité a d’ailleurs restreint l’accès aux zones menacées d’inondation à la circulation locale uniquement depuis ce matin.
À Brownsburg-Chatham, quelques rues secondaires étaient fermées dans le secteur de Pine Hill en raison du débordement de la rivière de l’Ouest.
Françoise Bouchard, porte-parole du ministère de la Sécurité publique du Québec, a expliqué au Régional que la situation se stabilisait dans la région en fin d’avant-midi mardi. La fin des précipitations reçues la veille combinée à un retour à des températures dans les normales de saison ont contribué à ce que la situation se stabilise.
«Actuellement, les secteurs de la rivière du Nord où il y a des inondations année après année subissent des conséquences, dit-elle. On observe que la rivière commence à peine à baisser.»
Ne pas baisser la garde
Même si le pire semble avoir été évité pour l’instant, madame Bouchard souligne que la Sécurité civile ne baissait pas la garde pour autant: Environnement Canada prévoyait des précipitations importantes au cours de la prochaine fin de semaine, avec entre 10 et 15 millimètres de pluie dans la région de Lachute dimanche.
«C’est difficile de prévoir pour la fin de semaine mais dépendamment du volume de pluie, ça pourrait remonter, prévient-elle. Ça ne fera pas comme en 2017 car il n’y a présentement pas de couvert de glace mais il faut que les gens se préparent, surtout ceux qui sont inondés année après année.»
Selon elle, il est peu probable que la situation dégénère comme ce fut le cas en 2017 et 2019. «On n’a pas de couvert de glace mais on a eu beaucoup de neige. Ce qui a précipité la montée des eaux, c’est la trop belle température d’en fin de semaine dernière, explique-t-elle. Avec un retour des températures normales pour la saison, les rivières sont en train de se stabiliser.»
Madame Bouchard invite d’ailleurs ces citoyens à consulter régulièrement les médias sociaux de leur municipalité respective pour connaître l’évolution de la situation.