le Samedi 19 avril 2025
le Jeudi 16 février 2023 9:01 Sports

Un retour en force pour Avery Martin-Duval

Le boxeur originaire de Hawkesbury a bien fait lors de son premier combat de 2023.
Un retour en force pour Avery Martin-Duval
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Ayant fait ses classes dans les rangs amateurs, il s’agissait de la première victoire dans les rangs professionnels du Silvertooth Gym de Montréal, mené par Lentz Lundy, nouvelle entraineur d’Avery Martin-Duval, au centre (crédit photo : Vincent Ethier, EOTTM).

Le boxeur Avery Martin-Duval a frappé fort pour entamer son année 2023, et ce, dans tous les sens du terme. Le natif de Hawkesbury a terrassé son adversaire mexicain, Edouardo Mota Garcia, à l’aide d’un puissant crochet de gauche au 3e round, forçant ainsi l’arbitre à mettre fin au duel présenté le 2 février, au Cabaret du Casino de Montréal.

« Tu crois qu’il aurait pu continuer? », a questionné le boxeur de 21 ans qui, dans le feu de l’action, ne semblait pas avoir remarqué que celui que l’on surnomme « El Huracán » peinait à rester sur ses pieds en se relevant de sa terrible chute.

À son 10e combat professionnel en carrière, Martin-Duval s’offre ainsi une 5e par mise hors de combat. Toujours invaincu, son bilan est maintenant de neuf victoires et un combat nul. Pour « L’ouragan » mexicain, c’est une 2e défaite en dix combats, mais une première avant la limite.

Changement de personnel majeur

Cette victoire n’était toutefois pas comme les autres pour l’espoir de la firme promotionnelle Eye of the Tiger Management (EOTTM). Il s’agissait de son premier combat sans son entraineur et mentor de longue date, Jessy Ross Thompson, avec qui il s’est séparé « d’un commun accord », à seulement quelques semaines du combat.

« On sentait qu’on était à un point où ça n’avançait plus. J’arrivais au gym, j’étais un peu marabout, il était marabout aussi. Puis à moment donné, à notre dernier training [lundi], je lui ai dit : ‘Coach, il faut step it up, j’ai envie d’être ‘un vrai de vrai’, je veux faire ça de ma vie, on ne peut pas laisser ça aller comme ça’. Alors on ne s’est pas entrainé mardi et mercredi il est arrivé chez moi, j’allais préparer mon sac  et il m’a dit : ‘Oublie ça, je ne suis plus capable », raconte le boxeur.

Sa relation avec Jessy Ross Thompson va toutefois bien au-delà d’une entente professionnelle. Il n’a donc pas voulu fermer la porte à retravailler avec celui qu’il considère comme un père.

« Je ne pense pas que ce soit définitif et je vais lui parler après le gala. Jessy c’est celui qui m’a tout appris. Je pense qu’avec tout ce qu’on a vécu, on ne se voyait plus comme des partenaires […], mais peut-être que cette pause-là va nous aider à être capables de retravailler ensemble… », ajoute-t-il, voulant que leur relation de type père-fils ne se fasse pas non au détriment de celle boxeur-entraineur.

Une nouvelle voix

En prenant ce qui est pour l’instant une pause à cet énorme chapitre, celui qui est surnommé « The Future » a eu un peu moins de quatre semaines pour se trouver un homme de coin. Avec peu de temps pour créer une relation solide avec un entraineur-chef inconnu, il s’est donc tourné vers Lentz Lundy, un ex-boxeur devenu entraineur.

« On s’entrainait avec ‘Jess’ dans le temps et on a toujours été proche, alors il a compris quand je l’ai contacté et m’a tout de suite  dit de venir au gym », se rappelle ‘AMD’.

Une fois là-bas, la magie a tout de suite opéré. Les deux anciens coéquipiers se sont notamment mis d’accord sur le style que le boxeur devait adopter pour connaitre du succès.

« Je lui ai fait comprendre que je voulais oublier la puissance. Je veux être un beau boxeur, que les gens voient et se disent : ‘wow, il n’a pas juste de la puissance, il sait boxer’ », raconte celui qui a vu le jour à Hawkesbury, mais qui réside maintenant à Montréal.

Vaincre ses démons

Même s’il n’a pas voulu baser son entrainement là-dessus, au final, le 2 février, Avery Martin-Duval a démontré toute l’étendue de sa force de frappe. Cependant, c’est en se concentrant sur sa boxe, sans chercher le coup parfait qu’il réussit à le faire, selon son nouvel entraineur.

« À ses deux derniers combats, il avait ‘sluggé’ avec ses adversaires. Je ne voulais pas qu’il refasse ça, j’étais là pour le ramener, lui dire de relaxer et de rester ‘dans sa game’ », raconte Lentz Lundy, fier de son boxeur.

Le principal intéressé ne cache lui-même pas que, dans le ring, il est parfois son propre ennemi. Or, en le réalisant de plus en plus, il se voit déjà être en train de graduellement renverser la vapeur : « Des fois on dirait que je suis trop un animal pour aucune raison. Puis je me dis : ‘reviens sur la terre, big, t’es pas obligé de ‘swinger’ des shots comme ça’.

En quête de constance

Cette victoire en trois rounds, elle vient à la suite de deux performances plus difficiles l’ayant poussé à boxer un total de 12 rounds, en juin et septembre dernier. En récompense de cette dose d’expérience et d’adversité, c’est un énorme gain de confiance qui arrive maintenant.

« Ce camp d’entrainement-là, ce combat-là, m’a rappelé qui je suis. Je sais que je peux être champion du monde et dans une ‘couple’ d’années tu vas me voir boxer avec les meilleurs, sans faute », conclut le boxeur poids plume, qui ne demande qu’à ‘continuer comme ça’, souhaitant idéalement être de retour dans le ring en avril prochain.

Du côté des patrons du « Future », c’est aussi un énorme soupir de soulagement, bien que dans ce sport, dès qu’un boxeur sort du ring, son prochain combat devient quasi instantanément son plus important.

« On a eu des petites craintes d’avant-combat, parce qu’avec les changements importants qu’il a faits, on ne savait pas trop comment il allait réagir, mais ça a été une de ses plus belles performances depuis longtemps… Maintenant, c’est de garder ça pour plus d’un combat », a affirmé le directeur général d’EOTTM, Antonin Décarie, en toute fin de soirée.

Avery Martin-Duval veut maintenant bâtir de cette performance et potentiellement remonter dans le ring en avril prochain (crédit photo : Vincent Ethier, EOTTM).