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le Vendredi 23 Décembre 2022 12:06 Sports

Du Japon au Canada: le karaté de Hawkesbury s’illustre

Deux citoyens de Hawkesbury, Antonios Tsourounakis et Glen Collard, se sont rendus au Japon en novembre dernier pour respectivement acquérir leur 4e et 5e dan de ceinture noire en karaté kyokushin.
Du Japon au Canada: le karaté de Hawkesbury s’illustre
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Deux citoyens de Hawkesbury, Antonios Tsourounakis et Glen Collard, se sont rendus au Japon en novembre dernier pour respectivement acquérir leur 4e et 5e dan de ceinture noire en karaté kyokushin. De retour au pays avec son bjectif accompli, Sensei Tsourounakis s’est entretenu avec le Régional pour raconter son périple de huit jours en Asie.

« C’était vraiment exigeant […] juste pour se rendre, on parle d’un voyage de 16 heures, avec 14 heures de décalage horaire. Une fois arrivés à Tokyo, on a pris un autre vol vers Osaka, pour ensuite prendre le bus vers Kobe », raconte celui qui était au Japon du 8 au 16 novembre.

Le trajet n’était toutefois pas le moment le plus difficile qui attendait le résident de Hawkesbury, venu dans l’est de l’Asie pour faire ses preuves et donc, littéralement, combattre.

« Bienvenue dans le club des 40 »

La grande épreuve du 4e et 5e dan avait lieu le 12 novembre. Cela se tenait au Honbu Dojo, soit le quartier général des maitres du karaté kyokishin.

Pour l’occasion, Sensei Tsourounakis et Sensei Collard étaient accompagnés d’un peu plus d’une centaine de pratiquants, dont 45 autres canadiens. Du lot, seulement six, dont Antonios Tsourounakis passaient les épreuves de leur 4e dan et un seul, soit Glen Collard, passait celles du 5e dan.

Pour en venir aux épreuves, elles consistent à une première phase de conditionnement physique intensif de 45 minutes, une deuxième phase de multiples katas (mouvements) à accomplir sans erreur et finalement, dans le cas d’Antonios Tsourounakis, combattre un adversaire différent par minute… pendant 40 minutes.

« Ce n’est pas vraiment de gagner ou perdre, parce que tu ne peux pas ‘battre’ 40 Japonais reposés en 40 minutes […], l’épreuve, réellement, c’est d’y survivre », a raconté celui qui a relevé le défi avec brio, tout comme Glen Collard qui devait quant à lui combattre 50 combattants.

Une riche expertise pour Hawkesbury

Antonios Tsourounakis était déjà Sensei depuis 2015, alors qu’il avait acquis son 3e dan de ceinture noire, soit la plus haute qui peut être acquise au Canada. De retour du Japon avec un 4e dan, il constate le travail accompli, mais n’a aucune intention de ralentir.

« Les gens croient parfois que tout s’arrête à une ceinture noire, mais c’est faux. Une ceinture noire veut simplement dire que tu maitrises toutes les bases », indique celui qui s’entraine et enseigne au Dojo du Shian Lino Gambuto, sur la rue Main de Hawkesbury.

De ce fait, c’est avec sa communauté qu’il pourra maintenant partager ses nouvelles connaissances durement acquises, tout comme Glen Collard qui, avec un 5e dan, atteint maintenant le titre de Shian, soit de maitre du Kyokushin.

« C’est un karaté full-contact, un des plus populaires dans le monde, parce qu’il vise vraiment à faire ressortir le meilleur de soi-même », indique le Sensei Tsourounakis, faisant partie d’une communauté de près de 12 millions de pratiquants, dont l’un des plus connus est la légende canadienne d’arts martiaux mixtes, Georges St-Pierre.

Un mode de vie « différent »

De retour chez lui, l’entrepreneur de Hawkesbury ne cache pas que la dernière année fut mouvementée ; préparation de près de neuf mois, élections municipales de Hawkesbury et la gestion de son entreprise, le Déjà Vu Restaurant & Bar.

« Je m’entraine normalement deux fois par semaine. Dans les derniers mois, c’était trois ou parfois quatre fois et j’aurais aimé pouvoir m’entrainer encore plus. Il y une grosse partie mentale à travers ça, parce que même en me rendant là, j’étais sûr de passer les tests, mais j’ai dit ‘let’s go’ et ça a fonctionné », raconte-t-il, en soulignant qu’il n’aurait pas pu réussir à gérer tout cela sans le support de sa famille et ses proches.

Plus encore, si le principal intéressé s’investit autant dans son sport, c’est qu’il y voit bien plus d’avantages que d’inconvénients. Des atouts qui ne s’arrêtent pas qu’au niveau physique, mais aussi mental.

« Ce n’est pas que de se battre et de savoir se défendre, c’est de se maitriser soi-même, parce que les skills que tu apprends dans le karaté, ils sont applicables dans la vie », affirme-t-il, en témoignant avoir développé son leadership et sa confiance en soi au karaté, les transmettant ensuite au travail, que ce soit à son restaurant ou au conseil municipal.

« Deux métros et un bus » plus tard

Avant de devenir un karatéka avec une ceinture noire de 4e dan, Antonios Tsourounakis était d’abord un étudiant qui voulait simplement se sortir la tête de ses livres.

« J’étudiais à Montréal et je me cherchais quelque chose à faire. En voyant l’annonce, j’ai décidé d’aller faire le cours juste pour voir ce que ça donnerait », se souvient-il, alors âgé de 21 ans.

Même si le début de la vingtaine est associé à la jeunesse, en karaté, c’est considéré comme un âge tardif pour faire ses débuts, et ça, l’étudiant de l’Université Concordia l’a remarqué tout de suite.

« Il y avait un gars, je crois qu’il était ceinture brune, qui m’avait vraiment impressionné et qui n’avait que 17 ans.  En même temps, ça m’avait aussi vraiment découragé parce que moi j’étais ceinture blanche et j’étais plus vieux. À cause de ça, j’ai voulu lâcher dès le premier jour, mais je me suis dit ‘non, tu as pris deux métros et un bus pour venir, alors tu vas rester’ », conclut celui qui n’a pas lâché depuis, près de 25 ans plus tard.