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le Jeudi 21 juillet 2022 16:41 Sports

Un lutteur du coin dans la cour des grands

Un lutteur du coin dans la cour des grands
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Champion des poids légers d’une fédération de lutte professionnelle, propriétaire d’une autre et actuellement demi-finaliste au concours pancanadien Lutte Académie, la carrière de Mathis Myre semble déjà bien rempli. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que le prodige de Hawkesbury n’a que 18 ans.

« Je n’ai pas été élevé dans la lutte, mais en même temps, c’est un peu une histoire de famille. Mes parents m’ont montré à aimer ça, j’en regardais avec mon grand-père et je jouais aux jeux de luttes avec mes amis », raconte Mathis Myre.

Voyant que son intérêt pour la lutte était sérieux, c’est en 2016, soit à l’âge de 12 ans, que ses parents l’ont inscrit à l’école de lutte de Jacques Rougeau, basée à Montréal, où il se rendait au moins une fois par semaine pour apprendre les rudiments du sport.

« Mon premier cours était le même jour que le Wrestlemania 32, qui est le plus gros événement de lutte annuel, ce sera à jamais gravé dans ma mémoire », se souvient celui qui, cinq ans plus tard, soit en 2021 remportait son premier championnat, soit celui des poids légers de la Gatineau Pro Wrestling (GPW).

Lutte Académie

Avant de conquérir ce titre, Mathis Myre s’est rapidement fait un nom dans le milieu. Entre 2016 et 2018, l’enfant prodige de Hawkesbury participera à de nombreux galas de lutte.

En août 2018, il participera notamment à un gala présenté au Stade IGA devant plus de 5 000 personnes. Un événement qui fut vendu comme le gala d’adieu de son mentor, le légendaire Jacques Rougeau, fils d’un lutteur tout aussi légendaire du même nom, qui ferma son école la même année.

Toutefois, en 2021, Jacques Rougeau effectua son retour en lutte avec une nouvelle idée, celle de Lutte Académie, un concours pancanadien rassemblant des dizaines de lutteurs de tous genres. Sachant que l’enjeu de ce concours est élevé, Mathis Myre fera partie de ceux qui répondirent à l’appel.

« Il y aura quatre gagnants, trois hommes et une femme qui gagneront chacun une bourse de 5 000$, en plus d’une inscription de trois mois à la Nightmare Factory, l’une des plus grosses écoles de lutte au monde […] », souligne-t-il.

Le lutteur de Hawkesbury devra toutefois attendre encore un peu avant d’apprendre s’il est vainqueur ou non, alors que la demi-finale et ensuite la finale se tiendront au milieu et à la fin du mois d’août. Aussi, le tout n’est pas nécessairement décidé par l’issue des combats, mais bien par des juges et un vote populaire, chapitre dans lequel Mathis Myre s’illustre actuellement.

« Je suis juste content honnêtement, c’est le fun de voir que je commence à avoir une fanbase, qu’il y a des gens qui m’encouragent et qui sont derrière moi », indique-t-il avec reconnaissance, alors qu’il a reçu plus d’une centaine de votes au coût de 1,50$ chacun.

Carrière internationale en vue?

Même si une victoire à Lutte Académie pourrait être un bon tremplin pour sa carrière, Mathis Myre ne laissera pas un seul concours dicter sa carrière et ses objectifs ambitieux.

« C’est sûr que j’aimerais ça gagner, mais [à court et moyen terme], j’aimerais aussi aller lutter à l’extérieur du pays, au Mexique, aux États-Unis ou en Europe. […]. Je suis déjà champion des poids légers à Buckingham, mais j’aimerais aussi être champion incontesté d’une fédération », affirme le jeune lutteur avec excitation.

S’inspirant notamment de Shawn Michaels, Macho Man, Bret Hart, Bryan Danielson ou encore Seth Rollins, Mathis Myre rêve déjà des grands circuits, peu importe lequel.

« C’est sûr que la WWE [World Wrestling Entertainment] reste un rêve, mais il y a plusieurs autres belles opportunités, surtout aux États-Unis, comme la AEW [All Elite Wrestling], qui est rendue leur principal compétiteur. Il y aussi la Ring of Honor et l’Impact Wrestling dans lesquels tu peux très bien gagner ta vie […] », affirme-t-il avec excitation.

Jeune entrepreneur

Cependant, avant de pouvoir accéder aux grands circuits, Mathis Myre est conscient  qu’il devra d’abord être « maitre chez lui ».

À cet effet, en plus de sa participation à Lutte Académie, de sa conquête de titre de la GPW, il est aussi le propriétaire de sa propre fédération de lutte, Au Sommet de la Lutte, qu’il a fondée à l’âge de 15 ans seulement avec l’aide de ses parents.

« On a fait notre premier gala à l’École secondaire Le Sommet en septembre 2019 […]. C’est sûr que la COVID-19 nous a un peu ralentis, mais on est revenu avec un deuxième gala au Complexe sportif Robert Hartley en décembre 2021 », raconte-t-il, annonçant en primeur qu’il tiendra un troisième gala, le 8 octobre prochain, au Centre communautaire de Grenville.

Dans ce gala, il tentera de prendre sa revanche sur les deux hommes masqués qui lui ont « volé » le championnat en décembre dernier.

Bref, tout semble sourire à Mathis Myre qui, en plus d’être lutteur et entrepreneur, poursuit aussi des études en relations publiques au Collège de La Cité d’Ottawa.

Son parcours à Lutte Académie sera donc à suivre dans les semaines à venir. Dans les mois à venir, les débuts d’Au Sommet de la Lutte en territoire québécois le seront tout autant, mais finalement, avec son ascension fulgurante actuelle, c’est son nom qui sera à retenir dans les années à venir.