Après une adaptation théâtrale de son roman en 2005 et un documentaire sur sa vie mise en contexte avec celle de l’histoire des pionniers de Gore l’an dernier, l’auteure Margaret Cook a maintenant droit à sa biographie. En effet, l’organisme Les Sentiers de Gore a lancé La Vie comme elle est le 19 mai dernier, un livre retraçant la vie de celle qui a adopté Argenteuil et qui, pendant plus de 20 ans, s’est faite le témoin de la société québécoise à travers ses chroniques mensuelles.
Les Sentiers de Gore est un OBNL créé en 2017 visant à rendre accessible les sentiers pédestres de la municipalité du même nom ainsi qu’à en faire la promotion du patrimoine et de la culture. Dans cette optique, son président, Jean-François Hamilton, est tombé par hasard sur le roman Land Possessed de Margaret Cook. Publié en 1969 et pas encore traduit en français, ce roman historique raconte la vie des pionniers de Gore au milieu du XIXe siècle. Depuis sa lecture du roman, monsieur Hamilton voue une certaine admiration pour l’auteure qui résidait à Gore.
Ce n’est donc pas un hasard qu’en compagnie d’Hélène Beauchamp, monsieur Hamilton a coécrit cette biographie. «C’est un projet de longue haleine qui a commencé il y a huit ans, quand j’ai découvert Margaret Cook et l’importance qu’elle avait eue pour raconter l’histoire d’Argenteuil, explique-t-il. Ce livre présente un pan méconnu de notre région.»
Margaret Cook est née Iva Marguerite Fern Neill en 1897 à Shefford, dans les Cantons-de-l’Est. En 1919, elle devient enseignante à l’école secondaire anglophone de Lachute et vient résider dans la région. Elle découvre Gore en 1928 et se marie à Harold Sterling Cook en 1930. En 1943, le couple achète la propriété Sunnyacres à Gore comme résidence d’été et en 1949, elle signe une chronique pendant plus de 20 ans dans le journal anglophone lachutois The Watchman sous son nom de plume, Margaret Cook. Elle décède en 1975 à sa résidence principale de Ste-Anne-de-Bellevue mais ses cendres sont inhumées au cimetière jouxtant l’église Holy Trinity de Gore.
Cette biographie, publiée à compte d’auteur, retrace ainsi le parcours de madame Cook, de sa jeunesse dans les Cantons-de-l’Est à la publication de ses chroniques mensuelles en passant par l’écriture de son roman.
Une écriture colorée mais transparente
La coautrice de La Vie comme elle est, Hélène Beauchamp, s’est dite elle aussi fascinée par la vie de Margaret Cook. «C’est une femme qui me touche profondément. C’est une femme dont il fallait absolument faire une biographie, lance-t-elle. Elle n’était pas féministe mais elle écrivait comme une femme, avec beaucoup d’humour. À une époque où il y avait peu de femmes qui écrivaient dans les journaux, elle a osé le faire avec une grande qualité. Elle parlait aux lecteurs, elle était en dialogue avec son époque et sa communauté.»
Selon madame Beauchamp, Margaret Cook était une femme fidèle, que ce soit à ses racines irlandaises ou à sa région d’adoption. Sa vision du monde de son époque s’unit à celle d’aujourd’hui, croit-elle. «Elle ne cachait rien de ce qu’elle pensait réellement dans ses écrits. Elle était une acrobate qui, lorsqu’elle écrivait, ne faisait pas de peine à personne mais disait ce qu’elle pensait réellement.»
Cette écriture colorée et transparente en même temps était l’une de ses forces selon Hélène Beauchamp. «[Ce qui m’a le plus surpris chez elle], c’est sa culture! En la lisant, on devinait qu’elle citait souvent Shakespeare, dit-elle. J’ai aussi découvert qu’elle était quaker: même si elle était officiellement anglicane, spirituellement, elle était quaker.»
Pour Jean-François Hamilton, le fait que Margaret Cook ait pu tenir une chronique mensuelle pendant autant d’années est ce qui l’a le plus surpris en écrivant cette biographie. «Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’ampleur de son œuvre! En fouillant dans les archives, on voyait que ses chroniques mensuelles étaient très longues et elles ont duré très longtemps.»
La biographie de Margaret Cook La Vie comme elle est est disponible à la vente en français et en anglais (sous le titre Life As It Is) à la Galerie-boutique de la Route des arts (76, rue Clyde, Lachute). Des copies sont également disponibles pour être empruntées à la Bibliothèque Jean-Marc-Belzile de Lachute.
Par ailleurs, Les Sentiers de Gore indiquent être à la recherche d’une maison d’édition pour republier le roman Land Possessed de Margaret Cook, livre qui n’a pas eu de réimpression depuis plus de 50 ans.
Pour en savoir plus sur Les Sentiers de Gore, visitez le www.lessentiersdegore.com.