L’autrice lachutoise Tricia Lauzon a lancé le dernier volume de sa série de romans fantastiques La descendance interditeen avril dernier. Même s’il s’agit du quatrième tome de la série, la principale intéressée confie que c’est une histoire qui se lit en deux temps.
« L’héroïne des deux premiers est Kaitlyne qui est une grande guerrière, qui cherche la gloire et qui a plusieurs pouvoirs […]. Celle du troisième et quatrième est sa fille, Adelyne, qui ne veut pas de ses pouvoirs, qui ne veut pas régner et qui cherche le grand amour […]. Les deux premiers contiennent beaucoup d’action, sont vraiment dans le fantastique et intéressent parfois plus les garçons, alors que les deux suivants font davantage dans la romance, l’émotion et semblent plus toucher les filles », explique Tricia Lauzon, qui avait lancé sa série en 2019, année où elle a aussi lancé sa propre maison d’édition, les Éditions Lo-Ély.
Affronter l’incertitude
Passionnée de lecture et d’écriture depuis l’enfance, Tricia Lauzon n’a pourtant pas décidé d’en faire tout de suite carrière, se lançant d’abord dans le monde de l’éducation.
« On me disait toujours qu’on ne pouvait pas vivre de sa plume au Québec, alors au départ ce n’était qu’une passion. À l’époque, j’avais aussi un intérêt pour les mathématiques et l’enseignement semblait être une manière plus ‘conventionnelle’ de gagner sa vie pour ma famille et moi, c’est donc la voie que j’ai d’abord choisie », raconte celle qui a enseigné pendant plus de cinq ans.
« En fait, j’adorais enseigner, ce que j’aimais moins c’était de ‘jouer à la police’, ce qui est pratiquement inévitable quand tu enseignes au secondaire », se remémore-t-elle.
Plonger dans sa passion
Après avoir choisi de quitter l’éducation pour la direction et le marketing, c’est le décès tragique de sa cousine, d’un âge similaire au sien et atteinte d’un cancer, qui sera l’élément déclencheur pour la faire sauter à pieds joints dans sa passion.
« On dit souvent ‘tu feras ça à ta retraite’, mais j’ai réalisé que personne n’était assuré de se rendre là. J’ai pensé à ce qui serait mon plus grand regret s’il m’arrivait la même chose, j’avais déjà ma famille, mes enfants et un bon emploi, alors ça aurait vraiment été de ne pas avoir foncé dans l’écriture », raconte celle qui a décidé de ne plus attendre et d’utiliser son expérience en gestion pour publier son premier livre sous sa propre bannière.
Les Éditions Lo-Ély
Créées en août 2019, les Éditions Lo-Ély ont depuis connu une croissance impressionnante. Après avoir publié deux livres cette année-là, dont le premier tome de La descendance interdite, le nombre de publications augmentera à huit en 2020, treize en 2021, alors que 16 à 18 livres sont attendus en 2022.
Si ce n’est pas simple de se partir en affaires, ce l’est encore moins quand une pandémie mondiale frappe dans les premiers mois où l’on fonde son entreprise, et ça, Tricia Lauzon peut en témoigner.
« J’étais à la bibliothèque de Lachute pour le lancement de mon deuxième livre en 2020 et le lendemain ce fut le confinement général […]. C’est vrai que les librairies étaient très populaires durant le confinement, mais c’était différent pour nous parce qu’on avait à peine eu le temps de se faire connaitre […]. Pour faire un parallèle avec le fantastique, c’était comme si je venais de réussir à ouvrir la porte d’un nouveau monde et qu’elle se refermait d’un coup », se souvient celle qui n’a toutefois pas abandonné.
Une grande famille
Malgré la pandémie, les Éditions Lo-Ély ont pu continuer de croitre grâce au travail d’une présidente et fondatrice qui a dû redoubler d’ardeur pour faire connaitre son entreprise et les livres y étant liés. Cela s’est d’abord fait dans des marchés extérieurs. Par la suite, en participant à de nombreux salons du livre, comme celui de Mirabel où elle était à la tête de l’organisation, mais aussi de partout ailleurs allant de l’Abitibi jusqu’aux Maritimes. Tout cela pour bâtir une « grande famille » de plus d’une vingtaine d’auteurs provenant d’un peu partout et écrivant dans tous les styles.
« Certains s’impliquent dans les marchés et salons, d’autres m’aident dans la gestion, comme celle des réseaux sociaux ou du comité consultatif [de choix de livres publiés]. Il y en a aussi qui sont davantage dans leur monde et c’est bien comme ça aussi […]. On ne traite pas les auteurs comme des employés et je souhaite vraiment conserver cette dynamique de familiale même en continuant de grandir », confie l’autrice et entrepreneuse.
Avoir le droit de rêver
Dans quelques mois, la maison d’édition Lo-Ély va célébrer son troisième anniversaire. Avec le succès grandissant de sa jeune entreprise, le parcours de Tricia Lauzon envoie un message d’espoir à tous ceux qui se passionnent pour l’écriture et qui voudraient en faire un gagne-pain.
« C’est important de vivre ses rêves et il n’y a pas non plus de mauvais parcours. Ce n’est pas parce qu’on essaie d’écrire qu’on doit abandonner nos études ou notre travail pour autant et même si cela ne fonctionne pas du premier coup, il ne faut pas non plus prendre un ‘non’ comme quelque chose de négatif. Il faut juste trouver à quoi peut nous servir ce ‘non’ », conclut-elle en donnant l’exemple de l’autrice anglaise J.K. Rowling, dont la saga Harry Potter s’est vue être rejetée par plus d’une dizaine de maisons d’édition avant de connaitre un succès mondial.
Tel que mentionné plus haut, en dehors de l’écriture de l’éventuel cinquième tome de La descendance interdite, le travail de Tricia Lauzon consiste beaucoup à se faire découvrir par le public. De ce fait, le public souhaitant en apprendre davantage sur l’entreprise lachutoise peut se rendre au editionsloely.comou encore poser toute question, voire faire une proposition, à l’adresse courriel info@editionsloely.com.