L’édition du Régional que vous tenez entre vos mains est parue à mi-chemin entre deux dates significatives à votre calendrier : le dimanche 13 mars, l’heure avançait de 60 minutes et le restera jusqu’à l’automne; quelques jours plus tard, le dimanche 20 mars marquera l’arrivée officielle du printemps (sinon ‘officieuse’, dépendant combien de tempêtes de neige la fin de l’hiver a encore dans le corps).
Cette tradition du changement d’heure est née en Nouvelle-Zélande en 1895 lorsqu’un entomologiste nommé George Hudson a proposé l’adoption du Daylight Saving Time (DST) ou ‘Heure d’été’ afin du profiter de la clarté du soleil pour consacrer plus d’heures à son travail. Chez nous en Ontario, les premières municipalités à adopter ce concept furent Port Arthur et Fort William, le 1ermai 1908; ces deux municipalités se sont par la suite amalgamées pour former Thunder Bay; Orillia a suivi peu après. C’est lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918) que le changement d’heure s’implante comme une mesure pour augmenter la production manufacturière.
L’objectif fondamental était de maximiser la présence du soleil dans l’hémisphère nord au cours du printemps et de l’été; plusieurs politiciens ont convenu du bien-fondé de ce principe et ont adopté des lois ou décrets à cet effet. Mais la controverse a bientôt éclaté quant aux réels bienfaits et aux actuels méfaits de cette pratique qui a peiné à faire l’unanimité.
Au Canada, on a voté une loi en 1987 qui spécifiait que la réglementation de ‘l’heure légale’deviendrait de juridiction provinciale ou territoriale; les provinces canadiennes adoptent souvent les mêmes pratiques que les états américains qui les bordent pour faciliter le commerce entre eux; le Québec a rapidement adopté sa Loi sur le temps légal le 1erjanvier 2007 pour s’harmoniser à celle adoptée aux États-Unis et l’Ontario a fait de même par décret ministériel. La Saskatchewan, le Yukon et une partie de la Colombie-Britannique gardent cependant la même heure tout au long de l’année. D’est en ouest, le Canada compte six fuseaux horaires qui couvrent quatre heures et demie.Environ 70 pays adhèrent également ausystème de changement d’heure, hormis le Canada et les États-Unis : le Mexique, Cuba, le Brésil, l’Australie; la plupart des pays d’Europe ont laissé tomber la procédure en 2018 après l’avoir testée pendant quelques années. L’Ontario a voté une loi en 2019 pour ne plus changer l’heure…en autant que et dès que le Québec et l’État de New York en feront autant.
Bon à savoir : vous devrez changer l’heure manuellement sur vos horloges et cadrans ‘mécaniques’, mais le tout se fera automatiquement sur vos appareils électroniques tels que téléphones, tablettes et ordinateurs. On suggère de profiter de l’occasion du changement d’heure pour changer les piles des avertisseurs de fumée et de monoxyde de carbone. On suggère également, pour prolonger la vie de votre matelas, de le pivoter de côté, de la tête au pied, afin de répartir les points de pression du corps sur toute la surface.
Un ‘hic’ cependant : de plus en plus d’études approfondies sur le cerveau humain tendent à démontrer qu’il y a une relation très étroite entre le sommeil et la santé du cerveau, que le changement d’heure a un effet néfaste sur le sommeil; elles prônent donc de conserver l’heure normale à l’année puisque notre corps a une horloge biologique de 24 heures et qu’elle régule les fonctions de l’organisme sur un horaire de 24 heures : tous nos systèmes (digestif, immunitaire, hormonal,…) en sont affectés. Éventuellement, notre corps s’adaptera, comme il le fait quand on voyage dans un fuseau horaire différent, mais il est en état de choc pendant un certain temps, deux fois par année.
Les spécialistes en maladies mentales affirment sans équivoque que les maladies mentales ont des cycles d’évolution liés aux saisons : au printemps, c’est le retour de la bonne humeur et du bien-être; il existe un lien évident entre troubles psychologiques, météo et saisonnalité : les troubles de dépression saisonnière (d’octobre à février en général) sont souvent dûs à un manque de lumière. Autrefois, l’équinoxe du printemps qui avait lieu le 21 mars était considéré comme le début de la nouvelle année : peu à peu, le soleil nous réchauffe, les journées s’allongent, l’air semble plus doux, plus propre. Au fil des siècles, le printemps est devenu la saison de l’espoir, de la transformation et du renouveau dans toutes les cultures et civilisations du monde entier. BIENVENUE PRINTEMPS, ON T’ATTENDAIT!