Le conseil des maires de la MRC d’Argenteuil devait se pencher prochainement sur un projet qui n’en est pas à ses premiers balbutiements: la création d’un parc le long de la rivière Rouge. Après avoir essuyé un refus du gouvernement du Québec de créer un tel parc sous la gestion de la Société des établissements de plein-air du Québec (SÉPAQ), la MRC a cependant reçu l’automne dernier une lettre d’appui du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) dans l’éventualité de la création d’un parc régional.
L’idée d’un parc le long de la rivière Rouge n’est pas nouvelle: l’ancien maire de Grenville-sur-la-Rouge, John Saywell, en avait proposé l’idée alors qu’il était candidat au poste de député d’Argenteuil il y a une douzaine d’années. Au printemps 2019, le sujet est revenu aux devants de l’actualité alors qu’Hydro-Québec annonçait vouloir se départir des 697 hectares qu’elle possède de part et d’autre de la rivière Rouge. Des négociations avaient eu lieu entre la société d’état, la municipalité et la MRC mais sans qu’une entente ne soit conclue.
Or, en septembre dernier, le conseil des maires de la MRC a adopté une résolution demandant au gouvernement provincial de se porter acquéreur de ces 697 hectares, dont 492 sont situés à Grenville-sur-la-Rouge, le reste étant sur le territoire d’Harrington. Jumelés aux 320 autres hectares que possède déjà le gouvernement sur la rive ouest de la rivière et qui sont adjacents aux terrains d’Hydro-Québec, la MRC espérait ainsi qu’un nouveau parc provincial soit créé, géré par la SÉPAQ.
«Toutes les régions du Québec rêvent d’avoir la SÉPAQ chez elles, indique Éric Pelletier, directeur général adjoint de la MRC d’Argenteuil. Qui dit SÉPAQ dit aire protégée. C’est aussi un levier économique important, beaucoup de choses se développent autour des parcs de la SÉPAQ. Quand tu as un tel parc, tes dépanneurs vivent mieux, tes supermarchés vivent mieux…»
Selon lui, outre l’aspect économique, la présence d’un tel espace de plein air permet aussi à la population de la région d’adopter de meilleures habitudes de vie.
Un parc régional?
Malheureusement, en octobre, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, responsable de la SÉPAQ, a décliné la demande de la MRC de créer un parc provincial. Mais tout n’était pas perdu: quelques jours après ce refus, la MRC a reçu une lettre du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), propriétaire des terrains par le truchement d’Hydro-Québec, annonçant son appui dans l’éventualité de la création d’un parc régional par la MRC.
«Ça disait que si notre objectif était de faire profiter ces terrains à l’ensemble de la population, ils étaient disposés à nous accompagner dans cette démarche, explique monsieur Pelletier. L’idée d’un parc régional permet d’atteindre en grande partie notre objectif de pérenniser la nature publique de ces terrains et d’en permettre l’accès à des fins de loisir et de plein air.»
Cependant, pour l’instant, le conseil des maires n’a pas encore pris position à savoir s’il allait officiellement de l’avant vers cette idée de création d’un parc régional. Au moment d’écrire ces lignes, le conseil des maires de la MRC d’Argenteuil devait prendre position sur ce dossier lors de sa séance d’ajournement du 28 janvier. Dans l’ordre du jour de la séance, le libellé de la résolution ne laisse cependant planer aucun doute sur la position de la MRC: «Autorisation de la MRC d’Argenteuil à discuter avec le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles sur la possibilité de créer un parc régional en vertu de la Loi sur les compétences municipales», peut-on y lire.
Il y avait cependant possibilité que ce point à l’ordre du jour ne soit finalement pas adopté par les maires. Et même si ceux-ci se positionnent en faveur du projet, cela ne voudra pas dire que le parc sera automatiquement créé dans les jours à venir.
«On n’est pas déçu de la décision de la SÉPAQ: on aurait plutôt été agréablement surpris qu’ils acceptent notre demande, admet monsieur Pelletier. C’était un ‘long shot’ mais on pourrait se réessayer dans une couple d’années. Mais la lettre du MERN a été très bien accueillie.»