La MRC d’Argenteuil, et particulièrement sa ville-centre de Lachute, semble de plus en plus avoir la faveur de ceux qui désirent s’installer loin des grands centres. Selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), qui se base sur des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Lachute arrive au 6e rang au Québec des agglomérations de plus de 10 000 habitants en ce qui a trait à l’augmentation des mises en chantier de maisons neuves pour l’année 2020. Et c’est sans compter la hausse des ventes de maisons dans presque toutes les municipalités du territoire.
Au total, ce sont 234 mises en chantier d’habitations qui ont eu lieu en 2020 à Lachute, soit une hausse de 134% par rapport à 2019. Cette hausse est la 6e plus importante dans la province sur la quarantaine d’agglomérations de plus de 10 000 habitants de la liste de l’APCHQ. Le nombre de 234 mises en chantier donne aussi le 8e rang à Lachute en 2020, derrière des villes comme Valleyfield, Granby, Drummondville et St-Hyacinthe qui ont toutes plus de 60 000 habitants.
Uniquement lors des trois derniers mois de 2020, ce sont 139 mises en chantier qui ont eu lieu dans la municipalité, en hausse de 53% par rapport à la même période en 2019.
Pour le maire de Lachute, Carl Péloquin, ces chiffres ne font que confirmer ce que l’administration municipale voit déjà depuis quelques temps. «Ça fait quelques temps que l’on vit cet engouement, indique monsieur Péloquin. Ça avait commencé avant la pandémie mais on dirait que depuis, cela a accéléré les choses.»
Selon le maire, un mouvement qu’il nomme lui-même «Exit Montréal» se vit sur les couronnes nord et sud de la métropole, où les citoyens décident de quitter cette dernière pour s’établir en banlieue. «Avec la pandémie, il y a certains citoyens qui n’ont pas aimé être pris à Montréal et se mettent à la recherche de grands espaces, dit-il. Sur la couronne nord, il reste de moins en moins d’espace dans certaines municipalités tandis que d’autres ont décidé de mettre un holà sur le développement, comme Mirabel et St-Colomban.»
C’est pour cette raison que Lachute se retrouverait donc comme destination de choix pour des gens cherchant à fuir les grands centres. Pour monsieur Péloquin, il s’agit d’une opportunité à ne pas manquer et il affirme que la ville est prête à faire du développement qui sera ordonné.
«Notre comité consultatif d’urbanisme a le triple du travail des années passées, affirme-t-il. Il y a les mises en chantier mais aussi le développement industriel qui augmente. Le commercial va suivre s’il y a plus de gens qui s’installent ici.»
Selon le maire, l’arrivée de nouveaux citoyens (selon les décrets de population, Lachute a compté 226 résidents de plus en 2020) devrait aider les entreprises à se dénicher de la main-d’œuvre puisqu’une pénurie sévit actuellement et ce, peu importe le domaine.
Vente de maisons
Outre les nouvelles constructions, la vente de maisons se porte également bien et pas uniquement à Lachute. Selon la Société Centris, qui recense les données dans l’industrie du courtage immobilier dans la province, 234 propriétés ont été vendues à Lachute au cours de la dernière année, une hausse de 45%. Parallèlement, le nombre de propriétés mises en vente a baissé de 7% en un an.
Cette hausse du nombre de maisons vendues et cette baisse du nombre de maisons mises en vente se voient aussi toutes deux dans les autres municipalités d’Argenteuil. La hausse du nombre de maisons vendues varie de 35% à Harrington à 110% à Grenville-sur-la-Rouge tandis que l’on note une baisse des maisons mises en vente variant entre 5% à St-André et 26% à Brownsburg-Chatham.
«Pour les municipalités de Gore, Mille-Isles et Wentworth, on note beaucoup de demandes, note monsieur Péloquin qui est aussi préfet suppléant à la MRC d’Argenteuil. Le secteur du multilogements s’est distingué au cours de la dernière année. On voit que les promoteurs ont des carnets remplis, ils ont donc intérêt à travailler rapidement.»
D’ailleurs, monsieur Péloquin note que le développement résidentiel qui devrait avoir lieu dans le prolongement de l’avenue de la Lorraine devrait voir le jour dès ce printemps. Un parc devrait être inclus dans ce projet, un espace vert «qui sera comparable au parc Ayers», affirme le maire, en mentionnant la présence de jeux d’eau, de courts de tennis et de sentiers dans un espace naturel protégé.
«On ne va jamais assez vite au goût des entrepreneurs ces temps-ci, admet monsieur Péloquin. On essaie de faire le plus vite possible mais des fois, ça achoppe au niveau de l’ingénierie, des plans et devis ou de l’arpentage. Et il y a les notaires, ils sont très occupés ces temps-ci!»