Le 6 décembre dernier, quatre des sept membres du conseil municipal de la ville de Hawkesbury, soit Robert Lefebvre, Yves Paquette, André Chamaillard et Raymond Campbell, ont tenu une conférence de presse pour répondre aux propos récemment tenus par le Maire Assaly.
Plus tôt, le 10 novembre, madame Assaly avait indiqué abandonner sa poursuite contre John Saywell (et donc la ville) pour se concentrer sur le problème de climat de travail toxique qui règne à Hawkesbury. Selon elle, un rapport confidentiel mené par la firme indépendante RH, indiquerait que ce problème n’est pas lié à son règne de maire, puisque le problème remonterait à 2014. Justement, Yves Paquette est entré au conseil en 2014 et il n’est pas du tout en accord avec les propos de Paula Assaly.
« Concernant le rapport RH, madame Assaly mentionne que le climat était déjà toxique depuis 2014. C’est faux. Certains employés aimaient le format de comités, d’autres un peu moins, mais le travail était tout de même très bien accompli. D’ailleurs, aucune plainte de harcèlement n’a été formulée par les employés et aucun employé n’a démissionné à cause d’un climat considéré comme toxique par madame Assaly. Encore là, si c’était malsain pour l’administration de travailler avec le conseil et les comités, qu’on m’explique comment le conseil, avec la grande collaboration de l’administration, a réussi à apporter 100 millions de dollars en investissements dans notre ville ? », a questionné Yves Paquette, en ajoutant qu’il a été élu pour servir les citoyens et non régler des conflits.
D’ailleurs, le conseiller Robert Lefebvre a lui aussi contredit le maire au sujet du rapport RH. Il note que seuls quatre employés-cadres de la ville, étant à l’emploi lors des événements du rapport RH, sont restés par la suite. Plus encore, que ces quatre employés ont eux-mêmes claqué la porte de la ville dans les quatre mois suivant les événements de juin 2020. Bref, comment le climat pourrait être « toxique » en 2021 pour les mêmes raisons qu’en 2014 si tous les postes-cadres ont changé de mains?
Qui dit vrai?
Malgré l’abandon de sa poursuite, Paula Assaly n’a pas changé son discours en ce qui concerne John Saywell. Elle avait réaffirmé que c’est lui, et non elle, qui avait manqué à son devoir de déontologie, en ne lui demandant jamais sa version des faits. Des propos qui avaient été soutenus par les conseillers Lawrence Bogue et Antonios Tsourounakis.
En revanche, le conseiller Robert Levebvre avance que madame Assaly est la responsable de ce manque de communication.
« Monsieur Saywell lui a donné plusieurs occasions de s’entretenir avec lui, mais plus tard, madame Assaly a fait appel à son propre conseiller juridique et c’est ce qui a mis fin à tout contact entre eux », a dit le conseiller qui, tout comme le maire, est en poste depuis 2018.
Par ailleurs, l’ancien administrateur au Canton de Champlain a aussi contesté les méthodes de madame Assaly pour combattre le climat toxique, notamment celle de marcher chaque jour devant l’hôtel de ville.
« Dans le rapport du commissaire à l’intégrité Saywell, il était recommandé que madame Assaly reçoive la formation d’un consultant pour l’aider à acquérir des compétences en matière de leadership. Elle a accepté [aux coûts de 7 500$ pour la ville], mais personnellement, je doute que de faire du piquetage devant l’hôtel de ville fasse partie de la formation [qu’elle a suivie] pour améliorer l’environnement de travail avec le conseil municipal et la directrice générale », a-t-il affirmé.
À noter que, le 29 novembre dernier, le conseil a établi que les manifestations de madame Assaly n’étaient pas approuvées par le conseil et que le conseil s’excusait de ses agissements. Le tout, approuvé par un vote accepté à quatre contre 2, alors que le maire et le conseiller Bogue ont voté contre et qu’Antonios Tsourounakis s’est abstenu.
Déclarations communes
Au-delà des déclarations de monsieur Paquette et monsieur Lefebvre, la conférence fit aussi part d’un document comprenant des déclarations communes, soussignées par les quatre conseillers sur place, incluant donc Raymond Campbell (conseiller depuis 2018), ainsi que le doyen du conseil, monsieur André Chamaillard, en poste depuis 2016.
À travers leurs dix déclarations, les quatre conseillers se questionnent à savoir si le climat toxique ne viendrait pas en fait du bureau du maire Assaly. Aussi, madame Assaly avait affirmé que le conseil avait voté pour la promotion de Dominique Dussault à titre de directrice générale de la ville, même si cela représentait selon elle un conflit d’intérêts puisque madame Dussault avait émis une plainte contre elle (menant au rapport Saywell). À cela, au-delà du conseil, les quatre conseillers ont indiqué que les chefs de service avaient eux aussi approuvé la promotion de madame Dussault et même que c’est cinq conseillers (et non quatre comme l’avait dit le maire) qui ont voté en accord à cette promotion.
Plus encore, les quatre conseillers ont affirmé que c’est « en raison des actions [de madame Assaly] que les coûts sont élevés » et que les deux rapports portés contre elle le prouvent. Ainsi, ils ont indiqué que les coûts actuels de 565 494,32$ représentent 5% des taxes municipales. Une somme qu’ils auraient évidemment préféré investir dans « quelque chose qui aurait réellement servi les citoyens de Hawkesbury ».
Bref, que ce soit ou non le dernier chapitre de toute cette saga, ce le sera du côté de messieurs Lefebvre, Paquette, Campbell et Chamaillard. Les quatre conseillers ont conclu la conférence en disant que c’était la dernière fois qu’ils répondaient aux commentaires de Paula Assaly.