le Samedi 19 avril 2025
le Lundi 20 septembre 2021 21:43 Politique

Stéphane Lauzon reste député d’Argenteuil-La Petite-Nation

Stéphane Lauzon reste député d’Argenteuil-La Petite-Nation
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La soirée électorale du 20 septembre dernier a fait durer le suspense jusqu’au bout! Dès l’ouverture des premières boîtes de scrutin, l’écart entre le bloquiste Yves Destroismaisons et le député libéral sortant Stéphane Lauzon était minime. Cette lutte serrée a duré tout au long de la soirée jusqu’à ce que finalement, comme lors du scrutin de 2019, il a fallu attendre vers 1h10 du matin pour que Stéphane Lauzon soit déclaré vainqueur.

Tout au long de la soirée, les deux candidats se sont échangés l’avance mais celle-ci restait minime, à moins de 200 voix. L’écart s’est finalement creusé à partir de 23h en faveur de monsieur Lauzon qui a maintenu une avance de plus de 700 voix dans les deux dernières heures du dépouillement. Il l’a finalement remporté avec plus de 1250 voix d’avance.

«On ne l’a pas volé! Tout cela a été possible grâce à tous ceux qui ont cru en moi», a lancé le vainqueur devant une trentaine de partisans réunis à la salle des Chevaliers de Colomb de Thurso.

Monsieur Lauzon a évidemment profité de sa tribune pour remercier tous ceux qui l’avaient appuyé durant la campagne, avec une pensée plus spéciale pour sa sœur aînée. «Ma sœur a su prendre la relève de mes deux autres sœurs qui ne sont plus Terre, a-t-il lancé ému, lui qui a perdu une de celle-ci au cours des derniers mois. Tous les matins, elle s’est levée pour travailler au bureau de campagne. C’est une histoire d’amour et de famille.»

Le député réélu confirme cependant que cette campagne a été plus difficile que les précédentes: outre le contexte de la pandémie qui a restreint les contacts avec les électeurs, les actes de violence verbale dont il a été victime sur les réseaux sociaux ainsi que le vandalisme de ses affiches électorales qui a été encore plus important qu’en 2019 ont eu un impact sur monsieur Lauzon ainsi que sa famille.

«Je garde un goût amer de cette campagne avec autant de messages négatifs et haineux ainsi que le saccage de nos affiches électorales», a-t-il déploré avant de s’adresser directement à ses trois filles. «Mes enfants, je vous lève mon chapeau. La plupart du monde sur Terre est du bon monde. Ce sont des petites exceptions [qui posent ces gestes]. Il faut persévérer et ne pas prendre au sérieux tous les commentaires que l’on entend ou voit sur Internet. C’est ce qui permet de continuer à faire de la politique dans le monde d’aujourd’hui.»

S’atteler à de nouveaux dossiers

Monsieur Lauzon a par la suite indiqué poursuivre le travail des six dernières années concernant des dossiers qu’il juge prioritaires, comme le déploiement d’Internet haute vitesse, sa plus belle réalisation depuis qu’il est député selon ses dires.

«Maintenant, il faut livrer la marchandise, on a des engagements avec le gouvernement du Québec de livrer cela avant septembre 2022, a-t-il déclaré. On a créé des attentes très élevées et je vais m’assurer de surveiller ce dossier pas à pas.»

Le député a confirmé qu’il va appuyer la demande de la MRC d’Argenteuil pour financer la réalisation d’une étude de faisabilité pour le retour du train de passagers entre Montréal et Gatineau en passant par Lachute. Il ajoute également avoir des solutions à proposer dans le dossier de la pénurie de main-d’œuvre et vouloir œuvrer pour la modernisation de l’usine Orica de Brownsburg-Chatham.

Stéphane Lauzon n’a cependant pas voulu commenter le fait que son parti n’ait pas fait de gain à l’échelle nationale, alors que le déclenchement de ces élections avaient pour objectif d’obtenir un gouvernement majoritaire, ni sur le fait que son parti a obtenu moins de voix que le Parti conservateur dans l’ensemble du pays. Monsieur Lauzon a lui-même reçu presque autant de voix qu’en 2019.

«J’en conclus que les Canadiens voulaient un gouvernement libéral. On a entendu toute sorte de chose ces dernières semaines, notamment qu’on allait avoir un gouvernement conservateur majoritaire. Mais les citoyens ont choisi le Parti libéral pour former le gouvernement et je suis fier de faire parti de celui-ci!»

«La victoire du cynisme»

Joint le lendemain matin du scrutin, le candidat du Bloc québécois Yves Destroismaisons semblait avoir le moral dans les talons après cette deuxième défaite en deux élections. Si en 2019 l’écart n’avait été que d’environ 700 voix avec le candidat libéral (18 167 contre 18 896), le Bloc a vu ses appuis diminuer d’environ mille voix cette année avec 17 261 votes, alors que le Parti libéral a obtenu un résultat semblable qu’à la dernière élection, ce qui explique l’avance de 1250 voix des libéraux cette année. Le taux de participation a été semblable avec 48 918 votes exprimés (49 997 en 2019) alors qu’il restait encore une boîte de scrutin à dépouiller et que l’on attendait encore le décompte des bulletins du vote par correspondance.

«Je suis déçu, je pense avoir fait une belle campagne avec beaucoup de visibilité, a-t-il déclaré. Ce qui me déçoit le plus, c’est que l’on a dépensé 610 millions $ pour cette élection pour en revenir au même résultat. Cette élection va avoir augmenté le cynisme des gens.»

Il enchaîne: «Les gens me demandaient souvent à quoi ça servait d’aller voter, que ça ne donne rien. Ils ont la preuve que ça ne donne effectivement rien car on se retrouve à la même place qu’avant l’élection. Le grand gagnant de la soirée, c’est le cynisme malheureusement.»

Même s’il dit avoir fait campagne pour inciter les gens à aller voter, le nombre d’électeurs qui ont pris part à cette élection est resté stable par rapport à la dernière fois. Il croit donc que cela aurait pu jouer un rôle dans le résultat si les gens avaient été plus nombreux à aller voter. Selon monsieur Destroismaisons, il ne croit pas que le décompte des quelque 2600 bulletins du vote par correspondance (qui devait débuter mercredi) va changer quoique ce soit au résultat final.

Il conclut qu’il ne croit pas se représenter à une élection, qu’elle que soit le palier de gouvernement, bien qu’il dit conserver toutes ses options ouvertes.

Comme en 2019, Marie Louis-Seize, du Parti conservateur, a pris le troisième rang du scrutin avec 6375 voix suivie par Michel Welt, du Nouveau Parti démocratique, avec 3305 voix. Marc Vachon, du Parti populaire du Canada, a pris le cinquième rang avec 2738 votes. Paul Lynes, du Parti libre du Canada, ferme la marche avec 728 voix.