Quand Daniel Lapierre a approché le Parti vert du Canada (PVC) pour les représenter quelques semaines avant le déclenchement officiel des élections, c’est cette optique qui le motivait à agir.
« On n’est jamais mieux servi que par soi-même, je voulais du changement et je n’allais pas rester les bras croisés pour l’obtenir », a indiqué celui qui réside à L’Orignal depuis plus de 20 ans.
Évidemment, qui dit Parti vert dit environnement et si on veut parler d’environnement, il faut mentionner le débat sur le projet de cimenterie qui est actuellement bien présent dans l’actualité. Même si le projet semble en voie d’aller de l’avant, Konstantine Malakos (candidat du NPD) a récemment organisé une manifestation laissant planer qu’il était selon lui encore possible de stopper le projet.
De son côté, Daniel Lapierre s’est lui aussi toujours ardemment opposé au projet. Par le passé, ce dernier a même organisé un spectacle-bénéfice avec William Deslauriers, au Complexe sportif Robert Hartley, pour payer les coûts de l’appel d’Action Champlain contre la cimenterie. Toutefois, il ne partage plus l’optimisme de Malakos croyant encore possible de stopper le projet. En revanche, il est selon lui encore possible « d’amoindrir le choc ».
« Les amendes qu’on donne actuellement pour contrevenir aux lois environnementales sont ridicules. En les augmentant, on pourrait refroidir les ardeurs de Colacem. Je crois aussi qu’on devrait faire comme avec les mesures liées à la COVID-19 et qu’on devrait passer par le Bureau de santé pour approuver le projet », suggère Daniel Lapierre, rappelant que la cimenterie est située tout près d’une école et qu’elle émane des produits extrêmement toxiques dans l’air que respirent des enfants en plein développement.
D’ailleurs, ce dernier avait aussi une réponse à offrir à Malakos qui avait profité de la manifestation pour dire que le NPD avait le meilleur programme environnemental.
« Tout le monde peut dire qu’il possède le meilleur programme, l’important c’est de pouvoir le mettre en action et je crois que quand on compare celui du PVC avec le NPD, on peut voir que le nôtre est mieux rodé pour être appliqué », indique le natif de Lachute en soulignant tout de même les efforts du NPD en matière d’environnement.
Passer de la parole aux actes
Depuis quelques années, la question environnementale est de plus en plus présente dans les débats. Cependant, il est clair aux yeux du père de trois enfants que ce n’est pas suffisant de simplement en parler.
« La pollution touche tout le monde puisque ceux qui polluent en font ensuite subir les conséquences à tous les autres. L’ONU a récemment partagé un rapport concluant que la planète était en alerte rouge en matière environnementale. Nos dirigeants doivent donc arrêter d’aller ‘faire un tour’ à Paris (sommet sur le climat) pour bien paraître et commencer à de vraies actions pour changer les choses », mentionne le candidat du PVC avec conviction.
Alors que le budget fédéral de l’année 2021 prévoit un montant qui sera remis en incitatif aux propriétaires de grandes terres pour les convaincre de ne pas couper leurs forêts, celui qui a aussi fait un baccalauréat en physique y voit de l’hypocrisie dans le discours libéral.
« En s’informant un peu, on se rend compte que plusieurs projets de coupes reçoivent encore très souvent des subventions gouvernementales pour aller de l’avant. », rappelle-t-il pour questionner l’intérêt réel du gouvernement libéral à vouloir stopper la déforestation.
Une vision d’équité sociale
Encore une fois, quand on pense au Parti vert, on pense évidemment à l’environnement. En revanche, si Daniel Lapierre a choisi de représenter le PVC, ce n’est pas uniquement à cause de leur plan environnemental.
« Le Parti vert offre une vision d’équité sociale. En 2021, avec tout l’argent qu’on a, ce n’est pas normal qu’autant de gens ne puissent pas manger trois repas par jour et avoir un endroit où dormir. Malheureusement, malgré toutes nos ressources, il y a un manque de volonté clair de la part du gouvernement quand vient le temps d’aider ces gens », mentionne l’ancien président de l’association de hockey mineur de Hawkesbury.
Ne pas avoir peur du changement
Depuis plusieurs années, il est facile de constater que le Parti libéral et le Parti conservateur s’échangent le pouvoir. Il est d’ailleurs facile d’en connaitre la raison selon Daniel Lapierre.
« Les gens ont toujours eu peur du changement et c’est pleinement normal. Aussi, ce n’est pas tout le monde qui s’intéresse à la politique. Si les gens s’y intéressaient davantage, ils remarqueraient que les ‘vieux partis’ sont guidés uniquement par l’argent et le changement arriverait plus rapidement », déplore-t-il.
Au final, bien qu’il espère évidemment récolter un maximum de vote et que les élections sont souvent représentées comme un concours de popularité, le candidat du PVC espère que les gens voteront pour lui pour les bonnes raisons.
« Les gens doivent arrêter de voter pour quelqu’un pour sa personne et non ses idées. Certains vont voter pour Francis Drouin parce que c’est un ‘bon gars’ sans même regarder les idées du parti qu’il endosse. C’est certain que c’est important d’être apprécié des citoyens mais j’espère sincèrement que ceux qui voteront pour moi le 20 septembre prochain le feront avant tout pour mes idées et les valeurs de mon parti », conclut le nouveau politicien avec espoir.