Comme il y a deux ans, le Bloc québécois comptera sur Yves Destroismaisons comme candidat du parti dans Argenteuil-La Petite-Nation. Mais contrairement à 2019, monsieur Destroismaisons estime avoir le vent en poupe depuis que la campagne électorale a été déclenchée. Signe que le parti croit fortement aux chances de son candidat de ravir la circonscription aux libéraux, le chef Yves-François Blanchet est venu appuyer celui-ci sur le terrain le 19 août dernier.
Travailleur social de formation, Yves Destroismaisons est père de trois enfants et plusieurs fois grand-père. Enseignant à La Cité collégiale, il avait été défait seulement par un peu plus de 700 voix en 2019.
«On a passé proche, personne ne s’attendait à ça, explique-t-il. C’était une victoire morale: monsieur Lauzon avait gagné en 2015 par plus de 9000 voix et ça fondu à seulement 700 voix en 2019. J’ai tellement senti l’élan de sympathie suite à cette victoire morale que j’ai décidé de me relancer.»
Il indique que depuis ses résultats à ce scrutin de 2019, il sent une énergie au sein de l’exécutif du Bloc québécois dans la circonscription. «Je sens de l’enthousiasme. Je sens aussi que les aînés sont en colère et choqués avec la position du gouvernement Trudeau qui crée deux classes d’aînés. On l’a vu avec l’envoi du chèque de 500$ aux plus de 75 ans, dit-il. On sent les encouragerments sur le terrain, sur les réseaux sociaux. J’ai donné plus d’entrevues avec les journalistes en ce début de campagne que durant toute la dernière campagne.»
Selon lui, son expérience lors de la campagne de 2019 va l’aider à remporter le siège de député de la circonscription cette année. «La clé est de rappeler aux gens de Lachute et d’Argenteuil qu’on a failli gagner la dernière fois et que c’est faisable, lance-t-il. Il faut encourager les gens à aller voter: après la dernière campagne, il y a plein de gens qui m’ont dit qu’avoir su [que ce serait si proche], ils auraient été voter.»
Il estime d’ailleurs que la population a pu voir au cours des deux dernières années que le Bloc québécois avait encore son utilité à Ottawa. «En deux ans, le Bloc a fait énormément: il a protégé la gestion de l’offre et l’industrie de l’aluminium, il a proposé d’investir davantage dans les énergies vertes et d’augmenter les pensions des aînés, énumère le candidat. Il a aussi proposé de protéger les fonds de pension pour les employés d’entreprises qui font faillite: les libéraux ont voté contre mais heureusement, ça été adopté à la majorité. Que quelqu’un vote contre ça, c’est inadmissible.»
Le chef de passage
Moins d’une semaine ne s’est écoulée à cette campagne électorale que le chef du parti de monsieur Destroismaisons, Yves-François Blanchet, était déjà de passage à Lachute pour appuyer son candidat. Il faut dire que plus tôt dans la campagne, monsieur Blanchet avait déjà lui-même cité Argenteuil-La Petite-Nation comme circonscription que son parti pouvait aller chercher cette année. On indique qu’il y aurait même de fortes chances qu’il revienne faire un tour dans le secteur d’ici le 20 septembre.
«C’est un excellent orateur, c’est quelqu’un qui est posé, qui s’exprime très bien et qui connaît ses dossiers. C’est lui qui nous a entraînés vers le haut la dernière fois, affirme monsieur Destroismaisons. On ne peut pas s’attendre cette fois-ci à une vague de sympathie pour un chef, à part peut-être pour celui du Bloc.»
Yves-François Blanchet a profité de son passage à Lachute pour visiter la Clinique de pédiatrie sociale en communauté dans le secteur Ayersville avant de se déplacer au centre-ville où il a déambulé à pied. Il a rencontré des citoyens massés devant le restaurant Tim Hortons avant de se rendre prendre un cornet au Bar laitier Lowe.
Non à des normes canadiennes
Tout juste avant ce bain de foule, monsieur Blanchet a participé à un point de presse au parc Horace-Lamarche, en face des CHSLD de l’hôpital de Lachute, pour dénoncer la proposition du gouvernement Trudeau d’instaurer des normes canadiennes en matière de résidences pour aînés.
«J’ai envie de dire: ‘Kossé ça, des normes nationales?’, a ironisé le chef bloquiste. De quelle nation parle-t-on? Si on parle de la nation québécoise, on n’a pas besoin de personne pour nous dire de quoi il s’agit. À partir du moment où le parlement canadien a reconnu les Québécois comme une nation, on a droit à des normes nationales bien à nous dans un secteur d’activité qui est de compétence exclusive des provinces.»
Selon monsieur Blanchet, les transferts fédéraux aux provinces en matière de santé ne devraient pas être assujettis à des conditions comme ces normes pour les résidences pour aînés. Il demande que le fédéral augmente de 28 milliards de dollars ses transferts en santé et ce, sans condition.
«Ultimement, en terme constitutionnel, la santé est une compétence du Québec et des provinces, a lancé monsieur Blanchet. Le fédéral n’administre pas d’hôpitaux ou de soins de longue durée comme au Québec. C’est une question de ressources: revendiquons ce qui nous revient, le Québec n’est pas le seul à le demander.»