Le Canton de Champlain doit-il verser une seconde aide financière de 50 000$ au groupe d’opposition citoyen Action Champlain, tel que demandé par ce dernier, pour financer sa lutte pour empêcher que Colacem ne construise sa cimenterie? Certains citoyens de la municipalité croient que non et demandent à la municipalité de refuser cette demande.
«Je ne pense pas être le seul contribuable à m’objecter à ce que le groupe privé d’Action Champlain ait accès à la fiscalité de notre municipalité aussi facilement », clame haut et fort Gilles Caron, résident du secteur de L’Orignal du Canton de Champlain.
Ils seraient plusieurs citoyens de la municipalité, comme monsieur Caron, à supporter le projet d’expansion de la cimenterie Colacem et à s’opposer farouchement à ce que le conseil municipal approuve une seconde aide financière en faveur d’Action Champlain dans sa lutte contre l’entreprise.
«J’ai fait part au maire du Canton, via courriel, de mes préoccupations concernant le financement d’un groupe privé en utilisant des fonds provenant de l’argent des contribuables, et à date, je n’ai eu aucune réponse, ni même reçu un accusé de réception», se plaint Gilles Caron.
Rappelons que le Tribunal d’appel de l’aménagement local (TAAL) a rendu le 12 avril dernier un jugement en faveur de Colacem qui voudrait construire une cimenterie dans le secteur de L’Orignal. Le groupe Action Champlain, né de la mobilisation citoyenne pour s’opposer à ce projet industriel et qui a mené jusqu’à présent la bataille devant les tribunaux, a porté ce jugement en appel le 27 avril dernier et recherche près de 110 000$ pour financer cette bataille. Environ 70 000$ auraient été amassés jusqu’à présent et le groupe a fait appel à la municipalité pour qu’elle lui verse 50 000$ supplémentaires. En 2018, Champlain avait remis un montant identique au groupe.
« J’étais présent à la séance du conseil du 17 mars 2018, lorsque le maire Barton et ses conseillers avaient voté à 5 contre 3 en faveur d’octroyer la somme de 50 000$ sur les 200 000$ demandés par Action Champlain, rappelle monsieur Caron. Même si plusieurs gens présents s’opposaient à ce que nos taxes soient utilisées pour supporter ce groupe privé, comme aucun débat démocratique n’a eu lieu, nos revendications n’ont fait aucune différence dans le balancier.»
En consultant le procès-verbal de cette rencontre de mars 2018, on peut y lire que le Canton de Champlain s’était engagé à faire ce don de 50 000$ à Action Champlain mais qu’il s’agissait alors d’un don unique. Monsieur Caron estime donc que si cette subvention était unique, la seconde demande d’Action Champlain ne devrait ainsi même pas être considérée ou étudiée par la municipalité.
«Elle devrait être rejetée, de dire monsieur Caron, et nous, en tant que contribuables, ne devrions pas être tenus de subventionner un groupe qui se bat dans une cause que la municipalité et Action Champlain ont déjà perdue. Le verdict du TAAL rendu le 12 avril dernier est explicite.»
Une demande différente dit le maire
Le maire du canton de Champlain, Normand Riopel, répond qu’il ne s’agit pas de la même demande que celle de 2018. « La demande d’Action Champlain est différente aujourd’hui et elle sera débattue à la séance du conseil du 13 mai prochain, dit-il. Le premier don de 50 000$ a coûté une augmentation de moins de 1% de taxes aux contribuables ».
Questionné au sujet de la possibilité de soumettre la question du soutien financier de la municipalité à Action Champlain à un référendum, le maire Riopel n’avait pas de commentaire pour l’instant.
«Toutes ces démarches et études créent des dépenses additionnelles, accroissent notre fardeau fiscal et dès lors, augmentent nos taxes, poursuit Gilles Caron. Les contribuables de tout le Canton ne devraient pas être tenus responsables de payer tout ou en partie les dépenses encourues par Action Champlain. C’est un non-sens!»