L’Union Culturelle des Franco-Ontariennes (UCFO), voix des femmes francophones de l’Ontario depuis 90 ans, joint sa voix à celle de toutes les Canadiennes pour exprimer sa profonde inquiétude face aux coupures prévues de 81% au ministère de Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC).

« Canada, respecte tes femmes et tes filles, parce qu’elles sont ton avenir. »

Des coupures de cette ampleur constituent une catastrophe qui minerait la crédibilité internationale du Canada et créerait une crise pour les femmes les plus vulnérables. De plus, le ministère de FEGC n’a pas suffisamment pris en compte les langues officielles en contexte minoritaire et la fragilisation des groupes de femmes francophones en zones rurales lors de la répartition des fonds des dernières années. Pour cause, nous vous lançons ce défi : trouvez plus d’une photo d’aînée sur la page Facebook de FEGC. Cette absence en dit long.

A l’heure qu’il est, le gouvernement du Canada dépense 65 fois plus pour les pétrolières que pour l’égalité des genres. Nos partenaires du G7, eux, investissent dans l’égalité plus sérieusement : l’Allemagne 38$/personne, la France 41$/personne, le Canada $10/personne (qui tombera à 2$/personne avec les coupures). Doit-on rappeler que les femmes représentent la moitié de l’électorat canadien? C’est un outrage flagrant.

Les femmes et les aînées franco-ontariennes préservent la culture, le patrimoine et les traditions. Elles sont proches aidantes, bénévoles, passeuses de traditions — elles cumulent une charge de travail communautaire considérable sans reconnaissance financière. Leurs maigres pensions les maintiennent dans la précarité malgré leur contribution immense au pays.

Ces coupures entraîneront la fermeture de centres et services de femmes essentiels, la disparition définitive de certains services en français dans les communautés rurales, la perte de soutien pour les victimes de violence, l’effondrement du filet de sécurité communautaire collectif. Pourtant, ces femmes tiennent leurs communautés à bout de bras et pallient les lacunes des systèmes publics depuis des décennies par leur bénévolat quotidien.

Nous vous
demandons de :

Reconsidérer ces coupures et maintenir le financement actuel de FEGC;

Respecter vos obligations en matière de langues officielles, surtout en contexte minoritaire;

Reconnaître que les organismes de femmes génèrent une valeur sociale et économique qui dépasse largement les budgets accordés;

Assurer la pérennité du financement afin de bâtir de la capacité et pallier la précarité imposée par les cycles de financement par projets.

Les fonds à FEGC sont une recette multiplicatrice extraordinaire pour les communautés canadiennes- à travers les femmes. Cette logique mathématique, économique et sociale est évidente. Mais les mathématiques de Monsieur Carney ne les comptabilisent pas. Les femmes ont bâti ce pays aussi : elles ont fait le travail des hommes en plus du leur pendant la guerre, elles ont contribué des enfants et du travail « invisible » et non rémunéré pendant trop d’années. Et elles continuent toujours par conviction et résilience. Cette contribution mérite une reconnaissance, pas des compressions.

Aux Canadiens et Canadiennes : Écrivez à vos député(e)s. Revendiquez au nom de vos mères, vos femmes, vos soeurs, vos filles, vos amies et en votre nom aussi. Signez notre pétition au : https://chng.it/HzZCmgfWwV

Mesdames de l’Ontario français, il est temps de sortir nos épingles à chapeaux à nouveau!