Pour la première fois depuis que le projet a été annoncé il y a maintenant dix ans, le gouvernement fédéral a confirmé une aide financière de 750 000$ au projet de conversion de l’Église unie de Lachute en bibliothèque municipale le 6 juin dernier. Cependant, les citoyens devront encore attendre quelques années avant d’enfin pouvoir accéder au bâtiment.
C’est le député d’Argenteuil-La Petite-Nation, Stéphane Lauzon, qui est venu faire l’annonce de cette subvention au nom de la ministre Pascale St-Onge, ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. Le montant de 750 000$ en provenance de cette agence servira pour les travaux d’aménagement intérieur et extérieur de l’immeuble situé sur la rue Principale. On a également mentionné qu’un ajout a été fait au projet mais autant la Ville de Lachute que le député n’ont voulu expliquer en quoi celui-ci consistait. Monsieur Lauzon a cependant indiqué que le projet est maintenant complètement différent que lorsqu’il l’a vu la première fois en 2015.
«C’est un chantier qui a été réfléchi dans une seule optique, celle du développement durable, notamment par l’intégration de mesures d’efficacité énergétique, a poursuivi le député Lauzon. Ce n’est pas facile de bâtir du neuf avec du vieux car ça apporte un paquet de défis mais l’aspect final aura un effet wow!»
«Beaucoup de travail a déjà été fait mais il reste de beaux défis. Si ce montant peut aider, je suis fier de faire partie de cette contribution, a enchaîné monsieur Lauzon. Une bibliothèque, c’est autre chose que le prêt de livres. C’est un milieu de vie: ça reste important de pouvoir se prendre des livres mais c’est important aussi d’avoir des activités autour de ça, des activités communautaires qui vont faire en sorte que les jeunes et moins jeunes viendront se côtoyer.»
Le maire de Lachute, Bernard Bigras-Denis, a tenu à souligner l’excellente relation qu’avait la ville avec le député fédéral tout en ajoutant que cette subvention allait grandement aider pour le montage financier du projet qui a été lancé en 2012.
«C’est un grand projet qui est porteur et qui nous semble important. Ce montant va aider à couvrir la hausse des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, a indiqué le maire. Dans Argenteuil, on a un indice de littératie qui est deux fois inférieure à la moyenne québécoise. On se doit d’offrir des services qui sont mieux adaptés à la réalité de notre population, offrir un espace d’apprentissage mieux adapté. On veut offrir un espace de vie qui est complémentaire à des services pour que les citoyens aient accès à ce lieu beaucoup plus souvent.»
Quand le projet verra-t-il le jour?
L’Église unie de Lachute, construite en 1939, est devenue la propriété de la Ville de Lachute en 2012. À ce moment, la municipalité prévoyait la transformer en bibliothèque de 1611 mètres carrés, soit quatre fois plus grand que la bibliothèque actuelle, avec une inauguration prévue en 2014. Originellement estimé à près de 6,2 M$, on indiquait en novembre 2020 que le coût du projet était désormais passé à 9,5 M$, dont 5,5 M$ auraient été à la charge des contribuables lachutois. Les 4 millions $ restant proviendraient de subventions du gouvernement québécois.
Selon le maire Bigras-Denis, Lachute étudierait différentes options concernant ce projet, ce qui fait en sorte qu’il ne veut pas s’avancer sur un échéancier quant à l’ouverture de cette nouvelle bibliothèque, mais prévient que ce sera avant qu’une autre décennie ne s’écoule.
«Il y a eu une augmentation des coûts mais on fait un bon travail pour revoir le montage financier et pour travailler avec d’autres partenaires, précise le maire, citant en exemple cette première aide financière dans ce projet en dix ans en provenance d’Ottawa. On va contrôler ce que le citoyen aura à absorber et on évalue très attentivement l’impact sur la gestion de la Ville.»
Parmi les options étudiées, le maire confirme que le projet pourrait voit le jour… mais ailleurs sur le territoire de Lachute. Cependant, si la Ville décide de déplacer le projet ailleurs, elle perdrait toutes ses subventions, incluant celle qui vient d’être annoncée par le gouvernement fédéral, ce qui ne semble pas être une option privilégiée actuellement.
«C’est ma responsabilité en tant que maire d’évaluer tous les projets. Si je ne le faisais pas, je ne ferais pas ma ‘job’ comme du monde, indique-t-il. Par contre, le conseil évalue de manière très favorable à maintenir le projet à l’Église unie.»