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le Vendredi 3 Décembre 2021 12:16 Municipal

Maladie du cerf fou : Tom Arnold déplore le manque d’action du fédéral

Maladie du cerf fou : Tom Arnold déplore le manque d’action du fédéral
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Le 9 novembre dernier, la municipalité de Grenville-sur-la-Rouge a publié un communiqué dénonçant un incident remontant au 29 octobre. Ce jour-là, un enclos de la ferme Harpur, dont  le sol est contaminé depuis 2018 par la maladie débilitante du cervidé (MDC), était demeuré ouvert. Menant une famille de chevreuils à y pénétrer et à être abbatus quelques heures plus tard par des agents du ministère de la Faune. Alors que la décontamination du terrain traine depuis plus de trois ans, le maire Tom Arnold déplore le manque d’action du gouvernement fédéral dans l’affaire.

« L’idée de l’entreprise propriétaire de l’enclos, c’était de laisser le terrain là, entouré d’une clôture [qui n’est pas restée fermée]. En gros, faire comme si de rien n’était », déplore le maire de GSLR, Tom Arnold, en parlant du plan qui a tout de même été approuvé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

En 2018, quand la MDC avait fait son apparition à la ferme Harpur, l’entreprise avait abattu 3200 de leurs bêtes. Pour éviter la propagation, la chasse avait été interdite sur plus de 400 km2 avoisinant l’enclos et plus de 800 cervidés sauvages avaient aussi été abattus dans les environs. Une certaine partie du terrain en question (couvrant environ 200 acres) avait été décontaminée par une entreprise américaine spécialisée, alors qu’une autre, pourtant plus importante, avait seulement été « isolée ». Une solution qui ne fait aucun sens aux yeux du maire.

« Le prion de la maladie peut rester très longtemps dans le sol. Différentes zones ont été évaluées, il y a les zones légèrement, modérément et hautement contaminées. Les zones qui l’étaient légèrement ont été décontaminées, mais celles qui le sont hautement le sont toujours », résume-t-il.

Que faire?

La solution pour décontaminer le sol pour de bon serait de retirer 15 à 20 centimètres de la surface du sol, sur une superficie de 200 acres. Évidemment, le maire reconnait qu’il s’agirait d’une opération coûteuse. Cependant, il indique que le manque d’action commence lui aussi à coûter très cher aux contribuables.

« Jusqu’à maintenant toute la situation a coûté des milliers de dollars aux contribuables et quand je dis des milliers, c’est que le montant est bien plus près du million que du zéro », indique-t-il sans pouvoir donner un chiffre exact.

Problème de communication

En plus du manque d’action, l’administration de GSLR déplore aussi le manque de communication qu’elle a avec le gouvernement fédéral, notamment du député du comté d’Argenteuil – La Petite-Nation, Stéphane Lauzon.

« Par le passé, il m’a déjà dit que c’était un ‘dossier complexe’ et que c’était normal que cela prenne du temps, mais depuis sa réélection, c’est le silence radio complet de sa part », raconte Tom Arnold, en mentionnant que, depuis son élection, monsieur Lauzon s’est aussi désisté de plusieurs événements dans la région, notamment un pour le jour du Souvenir.

Le journal a d’ailleurs communiqué avec le bureau de monsieur Lauzon pour un commentaire sur toute l’affaire, mais aucune suite n’a été donnée.

Lorsque tout a commencé, en 2018, monsieur Arnold se rappelle que la situation n’était pas comme ça initialement et qu’il était en communication constante avec le fédéral. Les choses ont toutefois changé car la municipalité déplore même être ralentie par le gouvernement dans ses tentatives de prendre son destin en main.

« On aimerait bien prendre des actions légales pour accélérer les choses, mais pour cela ça nous prend les documents du fédéral. On nous a dit de faire des demandes d’accès à l’information, mais le processus pour avoir une réponse est fortement ralenti par la COVID-19 apparemment » affirme celui qui est maire de Grenville-sur-la-Rouge depuis 2017.

Selon le site du ministère de l’Agriculture, environnement et ressources naturelles du Québec, la MDC est une maladie incurable chez les cervidés, mais il n’a jamais été prouvé qu’elle ne pouvait être transmise aux humains. Il demeure toutefois fortement déconseillé de manger de la viande d’un cervidé qui souffrirait de cette maladie. Cependant, aux yeux du maire Arnold, qui indique qu’il est possible pour les singes de contracter la maladie, il y aura toujours un risque tant et aussi longtemps que la situation ne sera pas traitée à sa juste mesure.

« Le danger va continuer à être là tant que le terrain ne sera pas décontaminé. Le rôle de la municipalité, c’est de s’assurer que ce soit fait, pour la sécurité de tout le monde, même si ça nécessite éventuellement des actions légales », conclut-il avec détermination.