Le 19 novembre dernier, au centre culturel Le Chenail, de nombreux organismes oeuvrant à Prescott-Russell ont annoncé avoir uni leurs forces et leurs ressources dans une stratégie collaborative d’attraction de main-d’œuvre. Ainsi, ils ont amassé la somme de 125 000$ afin d’offrir des incitatifs à l’emploi allant jusqu’à 1000$ par nouvel employé, n’ayant jamais travaillé à Prescott-Russell et étant embauchés de manière permanente par une entreprise ou un organisme sans but lucratif (OSBL) d’ici.
Aux yeux de la directrice générale du Centre de service à l’emploi de Prescott-Russell (CSEPR), Caroline Arcand, la pénurie de main-d’œuvre représente la nouvelle réalité de la plupart des entreprises. Il était donc primordial d’agir maintenant pour venir supporter les entrepreneurs de la région avec cette initiative qui représente selon elle un « très beau risque ».
« Certains se demanderont ce qui arrivera si après avoir reçu leurs primes, les employés repartent après quelques années, mois ou semaines. Moi, je me demande ce qui arrivera si nous n’essayons rien?’ », a indiqué madame Arcand, en s’inspirant de la célèbre citation de l’ancien joueur de football, John Barrow qui disait ‘If you never try, you will never know what you’re capable of’.
S’unir et agir pour la région
Présent sur les lieux, le député fédéral, Francis Drouin, s’est vu recevoir quelques fleurs pour ses efforts de communications entre le fédéral, les programmes en découlant et tous les organismes ayant travaillé au projet. Prenant la parole, il en a profité pour donner tout le crédit aux organismes nommés plus haut et à leur initiative collective.
« Je suis content et même ravi de voir à quel point nous pouvons tous travailler ensemble, car s’il y a un mot pour décrire l’annonce d’aujourd’hui c’est ‘partenariat’ », a-t-il dit avant de céder le micro à Stéphane Sarrazin, maire du Canton d’Alfred et Plantagenet ainsi que président des Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR). Ce dernier a profité de son allocution pour s’adresser directement aux 125 futurs employés de la région.
« À tous les gens qui pourraient être intéressés à venir s’installer et travailler dans la région, n’hésitez pas, car vous trouverez ici une communauté chaleureuse qui vous accueillera à bras ouverts », a affirmé monsieur Sarrazin.
Bien que ce sera le CSEPR qui va gérer le fonds de 125 000 dollars, c’est le directeur général de la Société de développement communautaire de Prescott-Russell (SDCPR), John Candie, qui a fait naitre cette initiative, pour ensuite appeler madame Arcand pour lui dire : « nous allons payer les gens pour venir travailler ici ». Maintenant que le projet est officiellement lancé, monsieur Candie croit que la venue de 125 travailleurs permanents dans la région va avoir un impact dépassant largement les employés et les employeurs.
« On dit souvent qu’un bon emploi peut changer la vie d’une personne. Dans le cas présent, c’est plusieurs emplois qui peuvent changer la vie de la communauté de Prescott-Russell », a affirmé John Candie avec enthousiasme, en ajoutant que ces 125 postes viseront les emplois nécessitant des prérequis, mais également ceux qui n’en exigent pas.
Outre les organismes nommés plus haut la Commission de formation de l’Est ontarien (CFEO), l’Association d’investissement industriel de Hawkesbury (AIIH) et la Chambre de commerce de Prescott-Russell (CCPR) font, eux aussi, partie des organismes ayant pris part à la stratégie collaborative annoncée au Chenail. Bref, une grande collaboration qui a nécessité un grand travail.
« Pour représenter tout le chemin qui a été fait pour mettre ce projet sur pied, je crois qu’on a passé par Rome pour heureusement revenir à Hawkesbury avec un produit fini », a raconté avec ironie Julie Brisson, présidente de la CCPR, pour venir conclure la conférence de presse.
Davantage à venir?
Lors de la période de questions ayant suivi l’annonce, John Candie a affirmé qu’il n’y avait présentement aucune garantie en ce qui concerne une possible continuité à ce projet. En revanche, il a laissé la porte ouverte à ce que d’autres partenaires s’y joignent, pour ainsi augmenter la somme actuelle de 125 000$ et donc le nombre de 125 emplois.
Toute entreprise en quête d’un argument fort de 1000 dollars pour convaincre un employé de l’extérieur de Prescott-Russell de venir travailler pour elle peut entrer en contact avec le CSEPR.
D’ailleurs, pratiquement toutes les entreprises (ou OSBL) de la région des CUPR sont éligibles à ce programme d’attraction de main-d’œuvre. Parmi les exceptions n’y ayant pas accès, il y a principalement les organismes complètement financés par la province, comme les hôpitaux, qui devront ainsi trouver un autre moyen pour combler leur manque de main-d’œuvre.