Avec le début de la vaccination dans les Laurentides contre la Covid-19, plusieurs espèrent que cette pandémie ne sera bientôt plus que chose du passé. Si les nouvelles mesures de confinement semblent réussir à faire diminuer le nombre de nouveaux malades dans les Laurentides, la situation est plutôt inversée dans Argenteuil alors que ce nombre ne cesse d’augmenter.
Au moment d’écrire ces lignes le 19 janvier, on recensait 39 cas actifs dans Argenteuil, en baisse de six depuis la veille. Au total, en une seule semaine, ce sont 49 nouveaux cas qui ont été détectés dans la région, pour un total de 424 depuis le début de la pandémie. Absentes au cours des derniers mois, pas moins de trois résidences pour aînés de Lachute se retrouvent cette semaine sur les listes gouvernementales de CHSLD et de ressources intermédiaires comptant au moins un cas parmi leurs résidents. Il s’agit des CHSLD de l’hôpital de Lachute (7 cas), de la Résidence Lachute (6 cas dont un décès) et du Médaillon d’or (un cas).
Quant aux établissements scolaires, le Centre de formation professionnelle Performance Plus et les écoles Bouchard, St-Alexandre, St-Julien, Laurentian Regional High School et Laurentian Elementary figuraient sur les listes gouvernementales en date du 18 janvier, 16h.
Alors que le nombre de cas actifs augmente dans Argenteuil, c’est l’inverse qui se produit dans le reste des Laurentides: ce nombre est passé de 1059 le 7 janvier dernier à 813 douze jours plus tard, une baisse de 246.
«Il y a eu très peu de répit durant le temps des fêtes, on a atteint des chiffres de près de mille nouveaux cas par semaine, indique le docteur Éric Goyer, directeur de la Santé publique des Laurentides. On essaie de voir s’il y a une tendance à la baisse alors que ces derniers jours, on a noté entre 100 et 200 nouveaux cas par jour. On espère que ça va se stabiliser rapidement.»
Le docteur Goyer a tenu à préciser qu’actuellement, très peu d’autres virus respiratoires, comme la grippe, circuleraient actuellement. Une personne qui souffre de symptômes s’apparentant au rhume ou à la grippe aurait de grandes chances d’être en fait atteinte de la Covid-19. «C’est probablement un coronavirus. On demande donc aux gens qui ont des symptômes, même minimes, de rester à la maison, de se faire tester et d’attendre les résultats, invite-t-il. Ça va nous aider à casser cette deuxième vague.»
Vaccination en cours
Depuis deux semaines, le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) des Laurentides a entamé sa campagne de vaccination contre la Covid-19, en commençant par les résidences pour aînés et le personnel soignant. En date du 19 janvier, 9143 doses du vaccin auraient été administrées dans les Laurentides.
«Je suis très satisfaite du travail qui est fait par l’équipe de vaccination, a déclaré Rosemonde Landry, présidente du CISSS des Laurentides. La vaccination apporte beaucoup d’espoir à la population et à nos employés. C’est la lumière au bout du tunnel. C’est le début de la fin.»
Au cours des prochains mois, le CISSS espère pouvoir vacciner 75% de la population laurentienne, ce qui représente près d’un million de doses à raison de deux doses par personne. «L’objectif de la vaccination est de réduire la mortalité, la morbidité et le niveau d’hospitalisations, explique Caroline Chantal, directrice responsable de la vaccination contre la COVID-19 au CISSS des Laurentides. La vaccination se fait sur une base volontaire, sur rendez-vous et gratuitement.»
Madame Chantal rappelle qu’après le personnel de la santé et les résidences pour aînés, la campagne de vaccination s’étendra à la population générale en commençant par les aînés de plus de 80 ans, ceux de plus de 70 ans, puis ceux de plus de 60 ans. Les personnes de moins de 60 ans ayant une maladie chronique ou un problème de santé suivront et seront suivies des personnes assurant un service essentiel et qui sont en contact avec des personnes à risque. Le reste de la population adulte sera le dernier groupe à être vacciné.
«On comprend l’empressement de la population à savoir où et quand elle pourra se faire vacciner, enchaîne-t-elle. Les doses sont limitées au départ […] mais on s’attend à une accélération du nombre de vaccins en février.»
On ignore encore à quel moment la vaccination de la population adulte générale débutera puisque cela variera selon le nombre de doses disponibles ainsi qu’avec l’arrivée des vaccins des fabricants autres que Pfizer et Moderna. On sait cependant que plus de 35% des 14 000 employés du CISSS des Laurentides ont reçu leur première dose tandis que les CHSLD publics de Lachute ont vacciné leurs résidents au cours de la dernière semaine. Le Québec prévoit attendre jusqu’à 90 jours avant d’administrer la seconde dose dans le contexte d’une pénurie du vaccin.
«Avec une première dose, cela offre une excellente efficacité de protection de l’ordre de 90%, explique la docteure Danielle Auger, médecin-conseil à la Direction de santé publique. La seconde dose permet d’assurer une protection à plus long terme.»