Les 27 et 28 octobre dernier, la MRC d’Argenteuil a organisé des portes ouvertes dans le cadre de son 40e anniversaire de création. En effet, c’est en 1983 que le Comté d’Argenteuil a cédé sa place à la Municipalité régionale de comté (MRC) d’Argenteuil. La tenue de ces portes ouvertes était l’occasion pour les citoyens de découvrir les deux bâtiments historiques qui abritent les locaux de la MRC, soit la gare de Lachute et l’ancien palais de justice, mais aussi de mieux comprendre le rôle que joue cette organisation dont le rôle est peu connu du grand public.
Depuis 1855, le Comté municipal d’Argenteuil chevauchait le district électoral du même nom au sein de ce qui était à l’époque le Bas-Canada. Dès cette époque, les comtés étaient responsables des cours d’eau, des ponts, de la voirie intermunicipale et de la gestion des territoires non organisés. Au fil du temps, certaines responsabilités ont été ajoutées, comme la confection des rôles d’évaluation, ou retirées, comme la gestion des ponts.
Jusqu’au début des années 80, le Comté municipal d’Argenteuil couvre un très large territoire, s’étendant jusqu’à Lac-des-Seize-Îles, Morin-Heights et Arundel. Mais une réflexion a lieu dans les années 60 et 70 sur le rôle de ces comtés. Le gouvernement de René Lévesque adoptera en 1979 la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui donnera naissance aux Municipalités régionales de comté dans les années suivantes.
Dans le cas de la MRC d’Argenteuil, c’est le 1er janvier 1983 qu’elle est officiellement formée. Son territoire sera réduit à celui que l’on connaît aujourd’hui, à quelques exceptions près, et englobera une douzaine de municipalités dont plusieurs fusionneront au cours des décennies suivantes pour ne plus qu’en compter neuf aujourd’hui. De six employés en 1983, ce nombre est passé à une soixantaine aujourd’hui, à mesure que de nouvelles responsabilités lui ont été transmises. Notons d’ailleurs que la directrice des finances de la MRC, Josée Tardif, est la seule employée à être encore présente depuis la création de celle-ci il y a 40 ans.
Démystifier
Les 27 et 28 octobre dernier, les deux immeubles qui abritent les locaux de la MRC d’Argenteuil, la gare de Lachute et l’ancien palais de justice situé sur la rue Grace, avaient ouvert leurs portes au public.
«La dernière fois qu’on avait fait des portes ouvertes, c’était en 2014, rappelle Lucie Lafleur, conseillère en communication à la MRC d’Argenteuil. Cette année, on a décidé de refaire cette activité dans le cadre de notre 40e anniversaire. Notre lien avec la population est peut-être moins direct qu’avec leur municipalité. C’est donc une occasion pour nous de démystifier ce qu’est une MRC, notre rôle, nos services.»
Éric Pelletier, directeur général de la MRC depuis près de deux ans, abonde dans le même sens. «Une MRC est une bébitte un peu bizarre: les citoyens connaissent bien leur municipalité locale et les gouvernements du Québec et du Canada mais les MRC sont tellement différentes d’une région à l’autre qu’il est difficile pour eux de savoir ce que ça fait, dit-il. Ces portes ouvertes permettent à chacun des départements de dire en quoi consiste son travail.»
Selon lui, le rôle d’une MRC est assez évolutif. Bien sûr, l’organisme a certaines responsabilités obligatoires telles que décrites par la loi, comme la protection de l’environnement, la gestion des cours d’eau, l’élaboration des rôles d’évaluation… Mais chaque MRC peut également décider de reprendre certaines responsabilités au nom de ses municipalités constituantes.
«Dans le cas de la MRC d’Argenteuil, on joue aussi le rôle de coopérative de services, explique monsieur Pelletier. Par exemple, nous avons un service informatique qui offre du soutien aux neuf municipalités locales en plus de la MRC. Dans les MRC voisines, il n’y a pas ce service.»
Ce partage de ressources permet aux municipalités de réduire les coûts pour certains services et d’y avoir un accès plus direct, contrairement à lorsqu’elles font affaires avec le privé. Près de la moitié du personnel actuel de la MRC travaille d’ailleurs pour ces départements au service des municipalités, que ce soit en communications, en ingénierie ou encore en foresterie.
«Une petite municipalité qui affiche un emploi pour un demi-poste, ce n’est pas facile à combler, illustre monsieur Pelletier. En passant par la MRC, ça devient plus attractif, les postulants peuvent intégrer une équipe et avoir un poste à temps plein si deux ou trois municipalités se mettent ensemble.»
L’avenir?
Le directeur général convient que la tendance actuelle est que les MRC reçoivent de plus en plus de responsabilités de la part du gouvernement provincial.
«Il y a 1200 municipalités locales au Québec pour 87 MRC, dit-il. Beaucoup de dossiers sont donc transférés aux MRC car avoir juste 87 interlocuteurs est beaucoup plus facile que d’en avoir 1200.»
Il y a également la tendance venant directement des municipalités de fusionner certains de leurs services avec leurs voisins afin de sauver des coûts. «On le voit déjà à la MRC d’Argenteuil: quand Harrington et Mille-Isles nous demandent d’embaucher un urbaniste qui va travailler exclusivement pour eux deux mais en étant chapeauté par la MRC, c’est une forme de fusion, explique monsieur Pelletier. C’est une tendance que l’on voit déjà ici et le gouvernement provincial offre des subventions pour favoriser ce genre de partage de ressources.»
Selon lui, ces deux tendances feront en sorte qu’une MRC comme Argenteuil aura de plus en plus de responsabilités. «Tout ce qui sera du cadre légal, on va le prendre. Pour le reste, ce que l’on pourra mettre en place pour les municipalités locales pour réduire les coûts, ça va se faire de concert avec ces dernières.»
Pour plus de renseignements sur les différents services de la MRC d’Argenteuil, visitez le argenteuil.qc.ca.