le Dimanche 20 avril 2025
le Mardi 26 janvier 2021 15:11 Hawkesbury

L’économie en temps de pandémie. Fatigue et frustration chez les entrepreneurs

L’économie en temps de pandémie. Fatigue et frustration chez les entrepreneurs
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À l’initiative du député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell Francis Drouin, la Chambre de commerce de Hawkesbury a organisé une rencontre virtuelle avec quelques-uns de ses membres afin de discuter de l’impact de la pandémie de Covid-19 mais aussi des restrictions gouvernementales sur leur entreprise. Fatigue et frustration semblent occuper une bonne part de l’esprit des entrepreneurs par les temps qui courent.

Après l’avoir fait avec deux autres chambres de commerce de sa circonscription, le député Francis Drouin a invité celle de Hawkesbury à prendre part à cette rencontre virtuelle avec quelques-uns de ses membres pour connaître leurs préoccupations face à la situation sanitaire actuelle.

«C’est une bonne opportunité de reconnecter avec nos entreprises. Les secteurs du tourisme et de la restauration ont été durement frappés par la deuxième vague et il est donc important de jaser avec eux pour connaître les enjeux et voir si on peut leur venir en aide de d’autres façons qu’avec les subventions déjà annoncées, mentionne le député. Notre gouvernement est en mode survie pour créer un pont pour que nos entreprises soient là à la fin de la pandémie. Toute la question de la relance économique est au cœur des prochaines préoccupations.»

Quelques entrepreneurs ont finalement répondu à l’invitation de la Chambre de commerce qui s’est dite satisfaite de la participation à cette rencontre. Parmi les participants, on notait la présence de Murielle Huneault-Pilon, agente de développement économique communautaire au Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell. Cette dernière ayant des contacts avec des entreprises à travers les Comtés unis de Prescott-Russell, elle a ainsi le poûls de plusieurs d’entre eux dans divers domaines.

«Les entrepreneurs sont fatigués et il y a un peu de frustration par rapport au fait qu’ils ont suivi les directives sanitaires gouvernementales mais que le nombre de cas continue à monter, dit-elle. Les gens étaient enthousiastes avec l’arrivée du vaccin mais on semble maintenant en manquer.»

Elle ajoute que la pénurie de main-d’œuvre qui était présente avant la pandémie ne s’est pas résorbée avec l’arrivée de cette dernière. «Les chercheurs d’emploi se doivent de rester à la maison pour surveiller les enfants et ils se font aussi dire par le gouvernement de rester chez eux, raconte-t-elle. C’est difficile pour les employeurs de chercher de la main-d’œuvre.»

La frustration pour de petits commerçants, fermés parce qu’ils vendent des produits jugés non-essentiels, est aussi grande lorsqu’ils voient de grandes surfaces vendre ces mêmes produits alors qu’ils ne le devraient pas.

Subventions et santé mentale

Christine Bonneau-O’Neill, propriétaire de L’Orignal Packing, entreprise qui a pu rester ouverte puisque jugée essentielle, confirme elle aussi toute la frustration et la fatigue auxquelles font face les entrepreneurs de la région. «Les gens sont moins patients. La non-concordance des règles entre le Québec et l’Ontario fait en sorte que les Québécois viennent magasiner ici et ça crée de la frustration des gens autour, affirme-t-elle. De voir les aéroports ouverts alors que nos commerces sont fermés, ça frustre aussi les gens.»

Madame Bonneau-O’Neill indique que comme son entreprise est restée ouverte, elle n’a pas fait appel à des subventions. Cependant, elle souligne que peu de subventions salariales pour les travailleurs au salaire minimum du secteur de l’alimentation étaient accessibles pour aider ses employés.

Pour sa part, Jean-François Leclerc, président de Montebello Packaging, admet que son entreprise a été chanceuse jusqu’à présent avec la situation actuelle. Entreprise essentielle, l’usine n’a pas eu à cesser ses activités mais il admet du même souffle qu’il est difficile de garder ses employés au travail: si ceux-ci décident de ne pas rentrer travailler parce qu’ils disent avoir des symptômes s’apparentant à la Covid-19, sans avoir confirmation qu’il s’agit bien de cette maladie, l’entreprise a les mains liées.

«C’est dur de dire non. Ça peut être risqué pour une entreprise de dire à un employé de ne pas rentrer car ça ne prend pas de temps pour que la productivité descende, illustre-t-il. Heureusement, dans le coin ici, les gens sont bons pour suivre les mesures sanitaires sans trop chialer.»

Monsieur Leclerc a espoir que la situation se résorbe au cours des prochains mois. Cependant, il souligne que la problématique de la santé mentale devrait être prise en considération car cela a un impact sur le comportement des employés.

L’importance de l’achat local

Francis Drouin, député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, en était donc à sa troisième rencontre avec des entrepreneurs de sa circonscription au cours des dernières semaines. Il a donc entendu plusieurs fois les mêmes problématiques être soulevées.

«Une des principales préoccupations que j’ai entendues jusqu’à présent est l’injustice entre les magasins de grandes surfaces et les PME, admet le député Drouin. Ce n’est pas le fédéral qui peut légiférer là-dessus mais je suis de tout cœur avec les entrepreneurs. Quand il y a deux équipes de hockey sur la glace, il faut s’assurer que les deux jouent avec les mêmes règles.»

Il y a aussi la fatigue liée aux restrictions qui touche non seulement les entrepreneurs mais toute la population en général.

«Mais du côté positif, au sein des consommateurs, on sent leur volonté de vouloir acheter local, ajoute-t-il. Du côté fédéral, on a transféré des fonds à la Société de développement communautaire de Prescott-Russell pour aider les entreprises qui n’avaient pas de présence en ligne ou qui n’offraient pas de ventes en ligne à s’ajuster. Plusieurs entreprises ont pu en bénéficier dans la région.»

D’autres projets liés à l’achat local ont également vu le jour ou sont sur le point de l’être selon le député.

«Les publicités dans les journaux locaux demeurent un outil important pour que les gens sachent quels sont les commerces ouverts chez nous», conclut le député.