La population de l’est-ontarien peut commencer à espérer un retour à la normale d’ici quelques mois: le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO) a annoncé que la vaccination contre la Covid-19 devait débuter au début de cette semaine. Parallèlement, la situation semble un peu plus critique dans la province alors que l’Ontario enchaîne les records en terme de nouveaux cas quotidiens.
En date du 12 janvier, Prescott-Russell comptait 231 cas actifs de la Covid-19, portant à 1005 le nombre de personnes ayant contracté la maladie depuis le début de la pandémie. Cependant, en deux mois, le nombre de personnes ayant été malade a plus que doublé: ils étaient 508 à avoir eu la maladie pas plus tard que le 17 novembre dernier.
Cette hausse marquée des cas dans la région suit ce qui se passe dans le reste de l’Ontario alors que plus de 3000 cas sont décelés quotidiennement, majoritairement dans la région de Toronto. Le nombre de patients hospitalisés augmente également dans la province et dans la région du BSEO, l’hôpital de Cornwall se retrouve actuellement débordé. Le médecin hygiéniste du BSEO, docteur Paul Roumeliotis, indique cependant qu’à l’Hôpital général de Hawkesbury, il n’y aurait pas de patient atteint de la Covid-19 actuellement.
«Le nombre de cas dans la région suit une augmentation importante, indique le docteur Roumeliotis. Il y a actuellement 14 flambées, majoritairement dans les résidences de soins de longue durée, mais la plupart du temps, ce ne sont pas des résidents mais des employés qui ont testé positif lors du dépistage régulier.»
D’ailleurs, en date du 30 décembre, la Résidence Prescott-Russell était de retour sur la liste des établissements aux prises avec une éclosion mais celle-ci s’est résorbée le 11 janvier.
Cependant, il importe de préciser qu’en ce qui a trait à la moyenne sur sept jours du taux de contamination par 100 000 habitants, Prescott-Russell a le meilleur taux du BSEO avec 82,9 et est en baisse depuis une semaine. Ceci signifie que le nombre de contaminations diminue dans la région après avoir atteint des taux inégalés, une tendance suivie par les autres secteurs mais à un rythme moindre. Le taux nécessaire pour revenir en palier d’alerte orange est de moins de 40.
Freiner la propagation
Actuellement, sur le territoire du BSEO, une personne atteinte de la Covid-19 peut transmettre la maladie à 1,36 personne, un taux qui était à 1,5 il n’y a pas si longtemps. «C’est un taux qui nous garde en zone rouge. L’idéal serait que l’on soit en bas de 1, explique le docteur Roumeliotis. Ce que l’on voit, c’est que depuis le 30 août, la majorité des nouveaux cas proviennent de contacts rapprochés: les deux tiers des cas le sont par des personnes qui ramènent la maladie à la maison pour contaminer leurs proches. Beaucoup l’attrapent au travail ou au contact avec des amis et ramènent ça ensuite à la maison ce qui donne un effet multiplicateur.»
Au moment d’écrire ces lignes, le gouvernement de Doug Ford se préparait à annoncer de nouvelles mesures restrictives pour freiner la propagation de la maladie à l’échelle de la province. «Tout est sur la table mais je ne suis pas certain de ce qui pourrait être annoncé, admettait le docteur Roumeliotis lundi en fin d’après-midi. Ce qui est sûr, c’est que l’on va cibler la mobilité des gens pour qu’ils restent autant que possible à la maison. Probablement que des commerces jugés non-enssentiels seront fermés mais je ne pense pas que le gouvernement fasse comme au Québec et impose un couvre-feu.»
D’ailleurs, concernant la présence nombreuse de Québécois qui viennent magasiner dans les villes ontariennes, le docteur Roumeliotis indique avoir justement reçu des plaintes là-dessus. «Ça me préoccupe et je vais en parler avec le député local. Cependant, le BSEO n’a aucune autorité sur les déplacements interprovinciaux».
Début de la vaccination
La bonne nouvelle de cette semaine est que la vaccination devait débuter au courant de cette semaine dans Prescott-Russell avec une première phase. Celle-ci visera les résidents dans les résidences de soins de longue durée ainsi que les travailleurs de ces centres. Les travailleurs des établissements de santé ainsi que les citoyens qui reçoivent des soins à domicile seront également ciblés en priorité.
«On pense que cette première phase sera complétée à la fin de février ou au début de mars, confirme le docteur Roumeliotis. Cependant, l’horaire ne prend en compte que les vaccins actuellement offerts, soit ceux de Pfizer et de Moderna. Si d’autres vaccins commencent à être livrés, cela ira encore plus vite.»
La seconde phase devrait commencer avec les travailleurs dits essentiels (premiers répondants, enseignants, industrie de l’alimentation…) suivis par les aînés de plus de 60 ans. Les adultes dits à risque précèderont finalement le reste de la population générale.
«Rendus à la phase 2, et avec l’arrivée d’autres vaccins, on va s’assurer de rendre le vaccin disponible aux médecins, aux pharmacies, aux centres communautaires pour que toute la population puisse se faire vacciner rapidement», conclut le docteur Roumeliotis.