À partir du 3 décembre prochain, tout le personnel (incluant les enseignants) voulant travailler dans un établissement scolaire du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) devra être doublement vacciné. La décision, votée unanimement lors de la dernière semaine de septembre, laissera donc une période de deux mois à toutes les personnes concernées pour pouvoir s’adapter.
« Évidemment, il y aura toujours quelques mécontents mais je peux dire que c’était ce qu’une très grande majorité du Conseil voulait », a déclaré Denis Chartrand, président du CEPEO.
Déjà depuis le premier octobre, tout le personnel non vacciné doit fournir un test « COVID » négatif chaque semaine afin de pouvoir venir travailler. Le 3 décembre sera aussi la date limite afin d’offrir une preuve d’exemption médicale pour tous ceux qui ne peuvent pas recevoir le vaccin pour des raisons de santé.
Un pas dans la bonne direction mais…
Si Denis Chartrand se dit content de cette nouvelle mesure, cela ne veut pas dire qu’il a obtenu pleine satisfaction. Le 28 août dernier, l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO) avait demandé à l’administration Ford de rendre la vaccination obligatoire pour tout son personnel scolaire mais aussi tous ses élèves admissibles. Bien que le gouvernement n’ait finalement pas fait suite à cette demande, Denis Chartrand, qui préside aussi l’ACÉPO, croit fermement que la vaccination des élèves éligibles (12 ans et plus) pourrait faire la différence.
« Avec les mesures sanitaires qu’on a déjà (distanciation, port du masque, nettoyage récurrent des surfaces, utilisation de produits désinfectants), je crois que la vaccination des élèves pourrait vraiment permettre de finalement ‘aplatir’ toutes les ‘vagues’ à venir et garder nos écoles ouvertes », indique celui qui représente les quatre conseils scolaires des écoles publiques francophones de l’Ontario (CSPGNO, CSPNE, CS Viamonde et CEPEO) via la présidence de l’ACÉPO en plus d’assurer la présidence du CEPEO.
Chartrand se veut d’ailleurs quelque peu critique envers l’administration Ford, pour ne pas encore avoir fait ce qui est selon lui « la chose à faire ».
« Le gouvernement aurait dû obliger les élèves admissibles à se faire vacciner au moment de la rentrée scolaire. Il devrait encore le faire et peut-être qu’il changera éventuellement de position si la situation empire », conclut-il en citant l’Université d’Ottawa comme un exemple d’établissement scolaire ontarien ayant rendu la vaccination obligatoire aux élèves étudiant en ‘présentiel’.
Cependant, contrairement aux universités, l’ACÉPO doit absolument passer par le gouvernement si elle veut faire adopter une telle mesure dans les écoles de ses conseils.
La vaccination scolaire en chiffres
Au moment où l’obligation vaccinale a été adoptée pour le personnel du CEPEO, plus de 87% de ce personnel était déjà doublement vacciné. Les chiffres sont toutefois moins élevés dans la tranche d’âge des 12 à 17 ans, dans laquelle se retrouve la majorité des élèves fréquentant les écoles secondaires. En date du 6 octobre, selon les chiffres rapportés par le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO), environ 81% avaient reçu une première dose et seulement 71% étaient pleinement vaccinés. Ces chiffres font de cette tranche d’âge la deuxième où le vaccin est le moins populaire, juste après les « 18 à 29 ans » qui sont doublement vaccinés à seulement 66%.