Alors que la quatrième vague de Covid-19 commence à se faire sentir sur le territoire du Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO), le gouvernement provincial a annoncé le 1er septembre dernier que l’accès à certains lieux et espaces publics nécessiteront une preuve vaccinale de deux doses à partir du 22 septembre.
Après avoir démenti en août dernier qu’une telle approche se préparait, le gouvernement ontarien a confirmé qu’un document prouvant qu’une personne a reçu deux doses de vaccin sera exigé à partir du 22 septembre pour accéder aux restaurants (à l’exception des terrasses et des commandes à emporter), les bars, les salles de réception, les salles de sports et événements sportifs ainsi que les théâtres et cinémas, notamment. Les commerces au détail ne sont pas touchés par cette mesure.
L’Ontario imite ainsi le Québec, le Manitoba et la Colombie-Britannique qui ont déjà ou qui sont sur le point d’imposer une telle mesure.
«On a demandé au gouvernement de faire comme au Québec, avec un code QR, confirme le docteur Paul Roumeliotis, médecin hygiéniste du BSEO, qui est aussi président de l’Association des agences locales de santé publique de l’Ontario. Il n’y a cependant pas encore d’application de lecture, alors il faudra télécharger ou imprimer le document en format PDF et présenter une pièce d’identité avec celle-ci.»
Selon lui, une application de lecture des codes QR devrait être disponible d’ici le 22 octobre. «C’est un outil qui va nous permettre d’éviter de surcharger notre système de santé et de refermer notre économie, croit-il. C’est une mesure temporaire qui pourrait être en place tant qu’on n’aura pas 90% de la population de pleinement vaccinée.»
Des exclusions à ce passeport vaccinal seront autorisées, notamment pour les enfants de moins de 12 ans et les personnes qui n’auront pas été vaccinées pour des raisons médicales. Aussi, les employés des lieux visés par le passeport vaccinal ne seront pas tenus de l’avoir. Plus de détails devraient être connus au cours des prochaines semaines.
Les jeunes adultes ciblés
Selon le docteur Roumeliotis, la majorité des nouveaux cas de Covid-19 sont détectés au sein de la population âgée de moins de 30 ans non pleinement vaccinée et sont le résultat de contacts rapprochés avec des proches infectés au sein de leur cellule familiale. En guise d’exemple, en date du 30 août, le BSEO comptait 74 cas actifs de Covid-19: de ce nombre, 62 (84%) étaient chez des personnes qui n’étaient pas pleinement vaccinées.
En date du 7 septembre, on comptait 30 cas actifs dans les Comtés unis de Prescott-Russell.
«C’est ce que l’on remarque dernièrement: les nouveaux cas viennent de personnes non vaccinées, souligne le docteur Roumeliotis. On notera aussi que ce sont les moins de 30 ans pour lesquels on a plus de travail à faire en terme de vaccination.»
En effet, en date du 7 septembre, seulement 68% des 20 à 29 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin sur le territoire du BSEO, soit le taux le plus faible parmi tous les groupes d’âge. Suivent ensuite les moins de 20 ans à 71,6%. L’objectif d’atteindre 85% de la population qui aura reçu ses deux doses de vaccin se rapproche alors qu’à la fin août, le BSEO avait 83,9% de sa population qui avait reçu une première dose et 77,3% était pleinement vaccinée. Au 30 août, il ne manquait que 2000 nouveaux vaccinés pour atteindre cette marque de 85% pour les premières doses.
Le docteur Roumeliotis rappelle que le variant Delta est beaucoup plus virulent que la souche originale du virus et se transmet ainsi plus facilement.
«Le vaccin est très efficace: les personnes non-vaccinées ont six fois plus de risque de développer la maladie. Si elles l’ont, elles ont 30 fois plus de chances de se retrouver à l’hôpital et si elles sont hospitalisées, 48 fois plus de chances d’aller aux soins intensifs, affirme le médecin hygiéniste. Le vaccin prévient de façon importante les complications liées à la Covid-19.»