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le Mardi 13 avril 2021 12:36 Société

Nouveau programme d’aide aux personnes endeuillées

Nouveau programme d’aide aux personnes endeuillées
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La perte d’un proche est toujours un moment difficile. Ajoutez à cela les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 qui empêche les gens de se rencontrer et cela donne une situation des plus sombres pour personnes endeuillées. Heureusement, depuis le 1er mars dernier, les Services communautaires de Prescott-Russell offre un tout nouveau programme d’aide pour ces gens afin de les aider à passer au travers cette période et ce, en faisant un simple appel.

En composant le 613 632-0939, poste 137, une personne endeuillée peut entrer en contact avec l’un des huit bénévoles qui ont suivi une formation du Programme de soins palliatifs Champlain. Le service est offert du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30.

«C’est une première pour la région de Prescott et Russell pour faire un suivi des gens en période de deuil, confirme Sylvie Lefebvre, directrice générale des Services communautaires de Prescott-Russell. C’est accessible à tout le monde et non pas pour une clientèle spécifique.»

Les personnes qui feront appel au service, qui est disponible en anglais et en français, pourront se faire accompagner gratuitement dans leur cheminement à travers le deuil.

«Ce sont les personnes qui vont décider par elles-mêmes de nous appeler et chaque appel sera transmis à notre coordonnatrice qui va faire un jumelage avec l’un de nos bénévoles, explique madame Lefebvre. Ce sera fait selon les besoins des personnes qui nous contacteront et on fera un plan avec elles pour s’assurer que l’on réponde à leurs besoins.»

Si la publicisation de ce service au sein du grand public devrait permettre aux gens de connaître l’existence d’un tel programme, il n’est pas exclu que des médecins réfèrent aussi des gens à celui-ci.

«Ce n’est pas de la thérapie mais bien un accompagnement, insiste madame Lefebvre. Avec la Covid-19, le deuil se fait plus difficilement car on ne peut pas voir les gens. De plus, certaines personnes n’ont pas une écoute active pour aider les gens endeuillés. Des fois, juste de savoir que l’on est écouté peut faire une différence et aider  à trouver ses propres solutions.»

La directrice générale ajoute que les personnes qui accompagnent un proche en soins palliatifs peuvent aussi faire appel au service offert afin de se préparer à l’inévitable.

Aider son prochain

Catherine Eberdt-Grasshoff est l’une des bénévoles qui tâchera d’aider les personnes endeuillées. Cela fait une quinzaine d’années qu’elle joue déjà ce rôle au sein de l’Hôpital général de Hawkesbury (HGH) du côté des soins palliatifs.

«C’est quelque chose qui me tient à cœur. Il y a des gens qui ont besoin de support lorsqu’il sont en train de mourir mais leur famille est trop émotive pour pouvoir répondre à ce besoin, dit-elle à propos de son expérience à l’HGH. En étant bénévole, on est plus objectif et on peut mieux écouter. Les gens ont besoin d’être écoutés et on est là pour ça.»

Aider les personnes endeuillées peut se faire de différentes façons, que ce soit psychologiquement, spirituellement ou encore émotionnellement. «On utilise beaucoup son intuition, on fait prendre conscience aux gens de ce qu’ils ont besoin pour passer au travers de cette épreuve.»

De son côté, Reginald Harden est actuellement le seul bénévole masculin du programme. Selon lui, les hommes vivent leur deuil différemment que les femmes.

«En raison de notre culture nord-américaine, les hommes vivent cela de manière différente, dit-il. Notre culture dicte que les hommes doivent cacher leurs émotions et se montrer forts alors que les émotions sont considérées comme une faiblesse. Je crois bien au contraire que les hommes n’ont pas à se cacher. En bloquant ses émotions, ça peut avoir un impact sur la santé.»

Le programme d’aide est pour lui une belle façon pour les hommes de s’ouvrir sur leur deuil et de mieux passer au travers de celui-ci. Il croit fermement que ce programme répond à un besoin important dans la communauté de Prescott-Russell.

«Il n’y a pas une personne qui fait son deuil de la même manière, lance Sylvie Lefebvre. C’est un honneur d’accompagner ces gens et de rentrer dans cette peine qu’ils partagent avec nous. On en apprend beaucoup nous-mêmes sur la mort et sur notre propre mort.»