le Lundi 14 octobre 2024
le Vendredi 30 juin 2023 9:22 Culture

À la découverte de l’autre

Grenville-sur-la-Roue accueillait le 5e Fiesta agri-culturelle!
À la découverte de l’autre
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C’est le 25 juin dernier que se tenait la 5e édition de la Fiesta agri-culturelle, organisée par le Centre pour l’immigration en région. Malgré le smog qui envahissait la région, l’événement a su attirer son lot de curieux, incluant des personnalités étrangères.

Au programme cette année de ce festival multiculturel, plusieurs artistes de divers horizons culturels se sont succédés sur la scène située dans le gymnase du Séminaire du Sacré-Cœur de Grenville-sur-la-Rouge où se déroulait l’événement. Sur les terrains sportifs situés devant l’école, on retrouvait plusieurs activités pour les plus jeunes.

Le public a ainsi eu droit à des prestations de danses indiennes, de percussions japonaises ou encore de chants ukrainiens. À noter que l’ensemble des artistes invités étaient des femmes.

 Cependant, lors de cette journée du 25 juin, une alerte de smog, causé par la fumée des feux de forêt qui ravagent le nord du pays, a quelque peu affecté la participation du public à l’événement.

«C’est un peu lent en raison de l’alerte de smog. Je crois que ça ralentit un peu la venue du public, nous a confirmé Gabriel Garcia, organisateur de l’événement. Mais les gens qui sont présents apprécient grandement ce que l’on propose. On est content dans l’ensemble de la manière que ça se déroule.»

Travailleurs étrangers

Lors de l’annonce de la tenue de l’événement à la mi-juin, monsieur Garcia avait rappelé comment ce festival vise notamment à intégrer les travailleurs étrangers dans la communauté québécoise. Le 25 juin, une dizaine de travailleurs guatémaltèques avaient répondu présent à l’invitation et semblaient s’amuser ferme.

«Il y a beaucoup d’activités, j’aime ça», nous a indiqué Alex, un de ces travailleurs étrangers dans un français respectable, pour qui il s’agit d’un quatrième été à travailler dans les champs du Québec.

«Pour toutes les activités qu’il y a ici, c’est très bon, a renchéri son compatriote Ned qui reçoit lui aussi des cours d’immersion française de la part de monsieur Garcia. J’ai beaucoup aimé les spectacles avec la danse.»

«C’est vrai que la musique et la danse, c’est bien, mais j’aime bien aussi ce jeu de football», a répliqué Alex à propos du jeu gonflable en forme de cible sur lequel ces travailleurs bottaient un ballon de soccer au moment où Le Régional les a interrompus pour cette entrevue.

Visite consulaire

Plus loin, la consule générale du Guatémala au Québec, Julissa Hengstenberg Delgado, profitait pleinement des activités entourant ce festival.

«On est très content de pouvoir participer à ces activités multiculturelles car ça nous aide à nous rapprocher de la société québécoise mais aussi des travailleurs temporaires guatémaltèques, nous a-t-elle expliqué. Ça permet à ces travailleurs de découvrir autre chose que ce qu’ils connaissent dans leur travail. Ce genre d’initiative est vraiment super! C’est vraiment sympa!»

Madame Delgado rappelle qu’ils seraient entre 15 000 et 18 000 travailleurs saisonniers en provenance du Guatémala à venir travailler dans la Belle Province chaque année, majoritairement dans des entreprises agricoles. C’est bien sûr  sans compter sur les travailleurs provenant d’autres pays qui oeuvrent eux aussi dans les champs de la province.

«On est très présent au Québec car la main-d’œuvre guatémaltèque est très qualifiée, indique-t-elle. Grâce à l’accueil des Québécois, ce programme de travailleurs saisonniers guatémaltèques fonctionne très bien et bénéficie aux deux pays. J’ai croisé des travailleurs pour qui cela fait 15 ans qu’ils reviennent dans les mêmes entreprises. Je pense que c’est devenu une histoire d’amitié et d’amour.»

Et l’an prochain?

L’édition de cette année se déroulait au lendemain des célébrations de la St-Jean et monsieur Garcia admet que cela aurait pu avoir un impact sur la participation des citoyens.

«Il va falloir évaluer ça avec le conseil d’administration, dit-il. Mais on était obligé de tenir l’événement à cette date-ci car nous avons des subventions qui nous demandent de tenir l’événement entre la St-Jean et la Fête du Canada. On va donc se pencher à savoir si ça vaut la peine d’obtenir cette subvention si ça limite notre achalandage.»

D’ailleurs, monsieur Garcia ne pouvait dire si l’événement allait être de retour l’an prochain. Une entente de subventions prenait fin cette année et il faudrait donc aux organisateurs trouver d’autres sources de financement pour 2024.

«Il faudra voir s’il y a d’autres programmes qui pourraient nous financer. L’an prochain, ça va être un défi!, confirme-t-il. Et si on revient l’an prochain, ça sera peut-être en format plus petit. Il faudra évaluer ça selon le financement.»