Si la tendance se maintient, une mésentente entre la municipalité de Grenville-sur-la-Rouge (GSLR) et l’organisateur derrière le sentier Nature et Tradition, situé au Camping des Chutes de la Rouge, va vraisemblablement provoquer l’annulation de sa 3e édition de cet été.
« C’est une question de valeur et de principe, on est là depuis 2020 et je suis dans le domaine depuis 50 ans et c’est en continuant de mettre ça gratuit que l’on va pouvoir faire découvrir l’art aux gens », déplore Jacques Charbonneau, président de l’organisme à but non lucratif (OBNL) Nature et Tradition.
L’idée qu’il déplore est celle du conseil d’administration du Camping qui veut mettre un coût d’entrée de 8$, en plus des frais de stationnement pour que les non-résidents de GSLR puissent visiter le sentier.
« Nous, on ne fait pas ça pour enrichir le camping, mais pour enrichir la population et son patrimoine », affirme-t-il, en précisant que le sentier se situe sur un terrain appartenant à Hydro-Québec et que les gens payeraient 8$ uniquement pour avoir le droit de passer.
La réponse du conseil
En contreparties, le Journal a aussi contacté Manon Jutras qui est conseillère municipale, présidente du Comité consultatif d’urbanisme de GSLR et membre du conseil d’administration du Camping. Bien qu’elle n’ait pas voulu commenter le dossier, elle a tout de même voulu rectifier quelques éléments.
D’abord, que dans une résolution votée le 11 avril dernier, le conseil s’est dit vouloir encourager l’art dans la région, vouloir que le sentier et le weekend de la culture prévu au début de l’automne, du 30 septembre au 2 octobre. Tout cela, en se disant même prêt à offrir leurs équipements et l’entrée gratuite lors de ce weekend. Pour ce qui est du sentier, elle a précisé que l’entrée était gratuite en tout temps pour les citoyens de GSLR et que le stationnement leur était même gratuit du lundi au jeudi.
Tout cela, en spécifiant que les coûts d’entrée étaient les mêmes pour les non-résidents de GSLR lors des années précédentes.
Deux versions différentes
Ce n’est toutefois pas le même discours que tient Jacques Charbonneau qui croit que le conseil d’administration, et indirectement la municipalité, ne cherchent que le profit et déforment les faits.
Selon lui, pour qu’il ait raison d’être, le sentier doit être offert gratuitement à tout le monde qui désire le voir et non pas seulement à ceux de GSLR. Aussi, dans ses précédentes demandes de subventions, dont certaines ont été accordées par la municipalité elle-même, la MRC et la députée Agnès Grondin, il était spécifié que le sentier était ouvert à tous. De ce fait, il indique que c’est à la fin de l’année dernière que le Camping a commencé de vouloir imposer un coût d’entrée.
Plus encore, que même s’il n’a aucun problème avec les coûts de stationnement, que le stationnement de l’aile nord du camping, où se situe l’accès au sentier, n’était même pas ouvert en semaine l’année dernière.
Aussi, le président de Nature et Tradition cite le concept d’acceptabilité sociale, ayant sondé près d’une centaine de personnes sur les réseaux sociaux pour constater que, sans surprise, pratiquement personne ne souhaite payer.
Encore de l’espoir?
Bref, étant donné les discours contradictoires, il serait surprenant de voir une 3e édition du sentier Nature et Tradition cet été et ainsi un weekend de la culture cet automne.
« C’est déplorable parce que la plupart des gens qui viennent marcher dans le sentier et voir de l’art ne viennent pas pour la plage. Oui le stationnement c’est correct, mais les faire payer pour le droit de passage uniquement cela ne fait aucun sens », dénonce le président de l’OBNL en proposant que le problème puisse pourtant se régler facilement en remettant des bracelets aux visiteurs.
Malgré tout, il demeure ouvert à ce que les activités aient lieu, mais ne reviendra pas sur sa position.
« Il est encore temps de tout organiser, mais la gestion des entrées, ce n’est pas notre problème. Si la municipalité ne revient pas sur sa position en donnant l’accès gratuit à tous, ce sera annulé et on regardera pour faire ça ailleurs l’an prochain, conclut-il, déterminé.