Les élections municipales se tiendront cet automne, toutefois c’est au scrutin provincial du 2 juin que Stéphane Sarrazin, maire d’Alfred-Plantagenet, fait campagne. Une campagne qu’il a décidé de faire sous la bannière du Parti progressiste-conservateur ontarien mené par Doug Ford.
« Je travaille avec les [7 autres] maires de Prescott-Russell et on trouvait qu’on n’avait pas une bonne représentation depuis quatre ans et on n’a pas réalisé ça récemment, mais il y a déjà quelques années. C’est à ce moment qu’on s’est dit qu’il nous fallait un candidat pour mieux nous représenter et c’est moi qui ai décidé d’aller de l’avant », raconte celui qui a été président des Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR) en 2021.
Ainsi, avec ce manque de communication avec Amanda Simard, députée provinciale libérale de Glengarry-Prescott-Russell, Stéphane Sarrazin explique que les CUPR se sont créés un autre « canal de communication », s’adressant directement au bureau de la ministre Caroline Mulroney.
« Elle a accepté puisqu’Amanda n’était pas vraiment là pour nous. En tant que ministre des Affaires francophones, sachant qu’on est l’une des circonscriptions les plus francophones, elle nous a vraiment beaucoup aidés dans nos dossiers », explique-t-il en indiquant que c’est l’une des raisons qui l’a amené à représenter le Parti progressiste-conservateur.
Être présent pour les municipalités
Même s’il ne veut rien enlever au rôle du fédéral, Stéphane Sarrazin considère que c’est l’administration provinciale qui est le plus près des municipalités, que ce soit au niveau de l’éducation, de la santé, des infrastructures, des routes et bien plus encore. De ce fait, certaines politiques de l’administration Ford lui ont démontré que le Parti progressiste-conservateur avait un désir réel de supporter les municipalités.
« Le gouvernement de Doug Ford, peut-être parce que monsieur Ford a lui-même été conseiller municipal à Toronto, comprenait que les municipalités avaient besoin de plus d’aide. Donc, ce qu’ils ont fait, c’est doubler l’argent remis aux municipalités, en sachant très bien qu’elles avaient de la misère avec leurs infrastructures routières et qu’elles ne pouvaient pas monter les taxes de 40% du jour au lendemain », explique le maire d’Alfred-Plantagenet actuellement en « congé » pour mener sa campagne.
D’ailleurs, étant lui-même maire depuis 2018, Stéphane Sarrazin a été au fait de ce que les politiques de l’administration Ford ont pu amener à la municipalité qu’il dirige.
« Ils ont rendu des sommes d’argent accessibles aux municipalités que tu pouvais uniquement utiliser pour moderniser tes services. Nous, une petite municipalité comme Alfred-Plantagenet de près de 10 000 habitants, on a touché une subvention de 600 000$ qui nous a permis de faire des améliorations majeures au niveau de nos communications et des logiciels qu’on utilisait », se souvient celui qui avait annoncé ses intentions dès 2021.
Les priorités pour la région
Ainsi, aux yeux de Stéphane Sarrazin, il est essentiel pour un député provincial d’être présent pour les municipalités, mais au-delà d’une présence, il est tout aussi important de connaitre les dossiers. Un élément que son expérience de maire lui permet d’assurer.
« J’ai été impliqué dans la politique municipale, mais aussi régionale, parce j’ai siégé au Bureau de santé, sur le réseau agroalimentaire de l’est de l’Ontario, celui de Tourisme Prescott-Russell et là j’en passe. […]. Tout cela pour dire que je connais les dossiers et je connais les priorités pour la région », affirme-t-il.
D’ailleurs, un autre élément qui l’a fait pencher vers les conservateurs est qu’il considère que les priorités pour la région sont les mêmes que celle du gouvernement Ford.
« On parle de travailler pour les travailleurs, essayer de réduire les coûts pour les familles, essayer d’investir dans les infrastructures, les routes et tout ça. On parle aussi de créer des emplois (de bons emplois) et d’amener des entreprises dans la région », indique celui qui vient justement du milieu des affaires et qui considère que c’est exactement dans ses cordes.
Il faut dire que l’éternel concept politique de « créer des emplois » est un peu différent depuis quelques années alors que la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir partout au pays. Bref, un autre dossier que connait bien le principal intéressé.
« Dans Glengarry-Prescott-Russell on a environ de 1500 à 2000 postes à combler actuellement, alors c’est un défi et c’est là qu’on va continuer de travailler avec la ville de Hawkesbury, le Centre de service à l’emploi [de Prescott-Russell], pour aller chercher des gens en dehors de la région pour venir travailler ici », indique-t-il.
Partir, mais pas vraiment
Une chose est sûre, quand on s’est autant impliqué dans des projets, des comités et donc une région qu’on a à cœur, c’est plus difficile de dire au revoir. Toutefois, Stéphane Sarrazin insiste sur le fait que même s’il quitte, il ne quitte pas vraiment.
« Non seulement je vais représenter ces gens-là et être leur canal de communication, mais c’est aussi devenu une famille […]. Donc c’est vraiment important pour moi de rester près des maires, des conseillers et de tous ceux avec qui j’ai travaillé. […] Cela me fait quelque chose de partir, mais avec tout le travail accompli en quatre ans, je sais qu’il va y avoir une belle continuité », témoigne le maire d’Alfred-Plantagnet, dégageant une grande confiance concernant ses chances de victoire au scrutin du 2 juin prochain.
Au final, ce qui a poussé Stéphane Sarrazin vers la politique, ce n’est pas exactement le rêve d’être politicien, mais cela se décrit bien par une leçon de vie que son père lui a apprise.
« Mon père m’a toujours dit ‘si tu n’es pas content de la façon dont les gens font quelque chose, la seule chose à faire c’est de les remplacer’ », conclut celui qui l’a fait en 2018 au municipal et qui tentera de le refaire quatre ans plus tard, cette fois au provincial, sous la bannière du Parti progressiste-conservateur ontarien.