La campagne électorale provinciale a officiellement pris son envol, alors le peuple ontarien sera appelé aux urnes le 2 juin prochain. Le Journal va ainsi rencontrer les cinq principaux candidats en lice dans Glengarry-Prescott-Russell et après le Parti vert la semaine dernière, c’est maintenant au tour du Nouveau Parti bleu (NPB) et de son candidat Victor Brassard.
« Depuis deux ans, les gens veulent du changement. Une grande partie du monde ne croit plus au système actuel, on le voit avec toutes les protestations et dernièrement avec celle des bikers. Je crois que c’est juste le début et qu’il y en aura encore plus dans les prochains deux ans », explique d’entrée de jeu le résident d’Alexandria qui croit que le New Blue Party est le meilleur parti pour « changer le système ».
Un tout nouveau parti
Le Nouveau Parti bleu de l’Ontario a été fondé en février 2020 et son tout premier chef est l’avocat Jim Karahalios qui se présentera dans le comté de Kitchener-Conestoga. Bien que le parti en sera à son premier scrutin, il compte déjà une députée, soit Belinda Karahalios du comté de Cambridge. Cette dernière a fondé le parti avec son mari après s’être fait exclure du caucus du Parti progressiste-conservateur de Doug Ford, pour avoir voté contre un projet de loi du gouvernement qui lui accordait le pouvoir de prolonger ou modifier certaines mesures d’urgence sanitaires.
« Belinda s’est carrément fait exclure pour avoir voulu combattre la fraude et défendre le pouvoir et la voix du peuple », déplore Victor Brassard.
Premier saut en politique
Victor Brassard a touché à tout dans sa vie. Il a été missionnaire en Asie, a travaillé au tiers-monde, avec les gens de la rue du Québec, a dirigé des entreprises, est maintenant devenu fermier et maintenant politicien, du moins en quelque sorte.
« Mes amis me disaient qu’il était temps et que je pouvais parler, dire mes idées et faire une différence, mais moi, je suis allergique au système politique, affirme-t-il, en disant avoir joué carte sur table avec son nouveau parti. Je leur ai dit que le système était brisé, que je ne voulais pas être un politicien et que même si je gagnais, je ne voudrais pas être payé. Ce n’est pas un travail de représenter le peuple et tous les politiciens devraient aussi avoir un vrai emploi, car comment veux-tu défendre le peuple si tu le représentes pas réellement? », questionne celui qui s’est tout de même fait choisir par le NBP, obtenant au passage plus du double des 30 appuis de citoyens requis.
Être de droite et environnementaliste
S’il a choisi le Nouveau Parti bleu, c’est donc d’abord parce qu’il lui laisse être lui-même, mais aussi parce qu’il s’accorde évidemment avec plusieurs des idées du parti de droite. Cependant, le père de sept enfants, ne représente pas du tout le cliché du politicien de droite.
L’année dernière il a complètement quitté Montréal en vendant son entreprise de logistique et de soutien aux entreprises pour se concentrer à temps plein à sa ferme d’Alexendria. Accompagné de sa femme, rencontrée en Ukraine il y a près de dix ans, il opère une ferme éco-indépendante, fonctionnant à l’énergie solaire, où il produit sa propre nourriture de manière naturelle.
D’ailleurs, en parlant d’écoresponsabilité, il veut faire de la protection des forêts de Prescott-Russell l’un des principaux chevaux de bataille de sa campagne et selon lui, l’opposition de son parti à la taxe carbone n’est aucunement contradictoire avec ses idées environnementalistes.
« La taxe carbone, c’est de la fraude en soit. Les politiciens vont se promener en jet, laisser nos forêts être ravagées, des investisseurs étrangers acheter et opérer des fermes polluantes sans même habiter dans la région, mais vont taxer les citoyens qui prennent leur auto? Cela ne fait aucun sens », déplore-t-il.
Simplifier le monde de l’éducation
Un autre élément qui lui tient aussi à cœur est le domaine de l’éducation. Un domaine qu’il dit avoir eu le temps d’examiner ayant sept enfants, âgés de 5 à 39 ans.
« Après toutes ces années, ce que je retiens du système c’est que ça a toujours été compliqué. Pour moi, ce qui est le mieux, c’est quand les écoles sont plus petites, moins centralisées et que le pouvoir décisionnel est davantage communautaire qu’administratif », suggère le fermier avec passion.
En finir avec la pandémie
Ce qui ne diffère pas avec la plupart des autres partis de droite c’est la vision de Victor Brassard et des « nouveaux bleus » quant à la pandémie et toutes les mesures qui sont encore présentes.
« On ne peut pas vivre dans la peur, il y a moins de chance d’être malade en portant le masque, mais ce n’est pas ça la vie. Quand la crainte de la maladie est présente, cela devient aussi une maladie », déplore-t-il, en accusant les dirigeants au pouvoir disant se baser sur la science, de ne se baser que sur la science politique.
« Un parti ouvert d’esprit »
Au final, ce que le père de famille veut, c’est de l’ouverture d’esprit. Dans un monde plus que jamais divisé, il veut redonner la « voix » au peuple et croit que son parti est le seul à pouvoir le faire.
« Quand je suis allé à notre première convention, ce que j’ai trouvé le plus beau, c’est que tout le monde proposait des idées différentes et que tout le monde était représenté. À l’inverse, la corruption est actuellement tellement présente que les gens n’ont plus de voix. Prenez l’exemple du fédéral, les gens ont voté pour les Libéraux ou le NPD pour leurs idées différentes et ils se sont unis ensuite pour garder le pouvoir. Nous, on est peut-être un parti de droite, mais on est un parti ouvert d’esprit », conclut Victor Brassard, tout premier candidat du Nouveau Parti bleu à Glengarry-Prescott-Russell.