Qui dit avril dit printemps, dégels et regels successifs, temps des sucres pour les acéricultures, artisanales ou commerciales. Et, conséquence logique, qui dit temps des sucres dit ‘cabanes à sucre’ ou ‘sugar shacks’ avec une touche d’anglais dans son mot. Comme diraient nos ancêtres dans leur langue colorée, l’est ontarien est mal ‘grayé’ en cabanes à sucres traditionnelles ‘à la québécoise’ où l’on sert des repas/brunch gargantuesques composés de produits typiques du terroir : œufs à l’érable, cretons, saucisses, pain de fesse, bines-maison, crêpes… : nous n’avons pu qu’en identifier trois dans notre région immédiate ou voisine : la ferme/cabane à sucre Drouin de Casselman (ouverte), la ferme/érablière Proulx de Cumberland, ainsi que Charlebois et filles à St-Philippe; la Sucrerie du ruban à Ste-Anne-de-Prescott a fermé sa cuisine cette année. Les résidents de la région Hawkesbury/Champlain/Grenville qui désirent se payer une traite et se sucrer le bec ont cependant le choix d’une multitude de cabanes à sucre typiques à moins d’une heure de route : Rigaud, Mirabel, Papineauville, L’Ange-Gardien sont devenus au fil des ans des endroits privilégiés, très fréquentés et appréciés pour leurs délices-maison!
Bien que la visite annuelle à la cabane à sucre soit une tradition québécoise, elle se développe un peu partout au pays; espérons qu’elle se propagera au même rythme fou que la poutine l’a fait! En Ontario francophone, ce sont les Pères blancs d’Afrique (!) qui ont construit la première cabane à sucre dans la forêt Richelieu de l’ancienne ville de Vanier; c’était dans les années 1940; après leur départ une trentaine d’années plus tard, la cabane est abandonnée, puis détruite. Ce n’est que dans les années 1990 que des bénévoles désireux de poursuivre la tradition l’ont reconstruite au même emplacement, son plafond fabriqué du bois d’arbres abattus suite à la tempête de verglas; elle ouvrira ses portes en 1999 et on dit que c’est la seule située en milieu urbain à travers le Canada; elle fait maintenant partie du Muséoparc Vanier et un Festival des sucres s’y tient chaque année.
Les nouvelles locales et régionales rapportent qu’il y a une véritable ruée vers les cabanes à sucre présentement, qu’elles sont débordées de réservations et de clients; certaines, à regret, se voient contraintes à couper le nombre de places en salle à manger ou à fermer leurs portes certaines journées moins achalandées (s’il y en a!) par manque de personnel; c’est très dommage qu’une telle situation vienne gâcher la fête !