Dans une de ses éditions hebdomadaires de 2021, LE RÉGIONAL consacrait un reportage à l’ancien centre de sports et loisirs Mémorial, à ses transformations successives au fil des ans jusqu’à celles qui ont eu lieu au cours des deux dernières années pour maintenant abriter la banque alimentaire de Hawkesbury; nous avions souligné et félicité le conseil municipal d’avoir choisi de récupérer un édifice historique, bien que sans réelle valeur architecturale, et de le réadapter aux besoins de la communauté; l’alternative aurait été de tout raser, de reconstruire à neuf au coût de ?? millions de $ et de facturer les payeurs de taxes.Dommage pour l’ex-école Christ-Roi qui a dû être démolie faute de preneurs malgré de louables efforts du Conseil.
D’autres édifices institutionnels sont devenus disponibles au cours des dernières années suite à la fermeture d’écoles (L’Assomption, Ste-Marguerite-Bourgeois) et d’églises (L’Ascension et St-Dominique) : les deux ex-églises ont conservé leur cachet et leur ‘look’ original alors que la vocation des deux ex-écoles pourrait amener des ‘relook’plus importants suite à leur ‘rebranding’ : dans certains cas, cette approche a produit de magnifiques résultats : on n’a qu’à penser à l’ancien hôpital Bon Pasteur et à l’ancien hôtel-bar Holiday, tous deux situés sur la rue McGill, et devenus les résidences jumelles pour aîné(e)s du Manoir McGill. Quant aux deux écoles, elles sont maintenant la propriété de deux investisseurs locaux; alors que le sort de l’une est maintenant public et connu, le sort de l’autre est encore indéfini.
Les écoles élémentaires catholiques L’Assomption et Ste-Marguerite-Bourgeois étaient jumelles et des répliques identiques l’une de l’autre; construites à la fin des années 1940, le contrat avait été accordé par le diocèse pour la somme de 84,764.38 $ POUR LES DEUX! La première devait desservir ce qui s’appelait à l’époque Hawkesbury-Est et l’autre Hawkesbury-Ouest. Elles ont ouvert leurs portes simultanément en octobre 1951 après la bénédiction officielle de l’archevêque d’Ottawa, Mgr. Vachon. La photo d’époque de Bernard J. Bogue de la façade de l’école L’Assomption démontre que la structure originale est toujours celle qui se trouve sur place, rue Champlain, aujourd’hui; l’édifice qui abritait l’école Ste-Marguerite Bourgeois a cependant subi des transformations majeures au fil des ans et a peu de ressemblances à l’original.
On a dit de L’Assomption que c’était la première école primaire mixte de Hawkesbury et que ses enseignants originaux étaient surtout des laïcs, alors qu’ailleurs à Hawkesbury, les Frères des Écoles chrétiennes étaient responsables de l’éducation des garçons, les Sœurs grises de la Croix de celle des filles; avant sa fermeture, après une addition arrière, elle comportait douze classes et une grande cour arrière qui jouxtait la rue Cameron. Suite à sa fermeture dans les années 1990, les Sœurs ont perpétué leurs bonnes œuvres sous la direction de Pierrette Leclair, en créant une des premières friperies de la région, un drop-in pour mères célibataires et familles réfugiées et une soupe populaire; elle est par la suite devenue vacante et vendue à l’entreprise locale ASCO Construction.
Considérant le manque de logements abordables à Hawkesbury, un projet de conversion est né, a pris forme, la dernière étape venant tout juste d’être franchie et approuvée par le Conseil municipal le 24 janvier 2022: le changement de zonage de la cote R2 (zonage pour duplex, semi-détaché, unifamiliale) à R4 (zonage pour appartement, duplex, triplex, quadruplex, ‘townhouse’). On y a également approuvé la création de nouveaux lots pour maisons unifamiliales à être bâties plus tard. L’édifice original lui-même comportera une redivision de l’espace intérieur en 17 logements.
Alors qu’un zonage Résidentiel 2 (R2) a pour but de préserver le caractère résidentiel d’un quartier tout en permettant une densité de population et une variété d’habitations supérieure à R1, un zonage R4 permet une encore plus grande variété d’habitations et une plus grande densité de résidents, l’espace physique (le lot lui-même) étant supposément apte à accommoder le tout. Des résidents de longue date de la rue Champlain, ‘une petite rue tranquille’en leurs propres termes, ont fait des démarches pour s’objecter au changement de zonage, mais se sont plus ou moins retrouvés devant un fait accompli, se faisant répondre que l’impact ne serait pas significatif sur leur vie et leur tranquillité.
Lors d’une promenade en auto dans le quartier un après-midi de semaine, tout était calme; mais qu’en sera-t-il si les 17 locataires des 17 logements possèdent tous une automobile et un espace de stationnement réservé à même le terrain? Ou s’ils doivent stationner leur véhicule sur la rue Champlain? Tous devront nécessairement utiliser la rue Champlain comme route d’accès d’entrée et de sortie, puisqu’on n’en planifie pas sur la rue Cameron. Voilà un beau dilemme à résoudre pour les urbanistes de la ville afin de satisfaire tous ses contribuables. Dès que le projet en sera dans ses phases finales, LE RÉGIONAL sera définitivement sur place pour analyser les impacts, si impacts il y a, pour la vie du quartier. Entretemps, nous planifions rencontrer le/la responsable de ce projet chez ASCO Construction pour en confirmer, infirmer et spécifier sa nature et sa réalisation finale. (À suivre!)