L’année 2021 célébrait le100e anniversaire de l’élection d’une première femme à la Chambre des communes à Ottawa, élection qui marquait aussi la première élection fédérale où les femmes exprimaient leur droit de vote : en effet, Agnes Macphail, candidate du parti conservateur, était élue députée dans la circonscription rurale ontarienne de Grey Southeast le 6 décembre 1921; elle allait faire sa marque en championnant la réforme du système carcéral ainsi que les droits des fermiers. L’audace de pionnière de madame Macphail démontre les embûches sociales et les barrières personnelles et familiales de toutes sortes que les femmes ont euà surmonter pour faire leur place dans le milieu politique. Parce jusqu’alors, la politique était un monde dominé par les hommes, ‘an old boys’ club’,dont les avantages en termes d’éducation, de contacts sociaux, professionnels et financiers étaient presqu’insurmontables et impossibles à pénétrer pour une femme.
Dans les années 1960, la proportion de femmes était encore sous la barre de 5%, une proportion qui frise maintenant 30% suite à la dernière élection fédérale avec 103 des 338 sièges occupés par des femmes. Pour les femmes issues des Premières nations, l’attente fut encore plus longue : en 1960, elles ont obtenu deux droits fondamentaux : celui de quitter la réserve et celui de voter; ce n’est qu’en 1988 qu’une candidate des Premières nations fut élue, Ethel Blondin-Andrew, candidate libérale d’un comté des Territoires du Nord-Ouest (aujourd’hui Nunavut); d’autres ont poursuivi la lancée et se sont faites une réputation enviable, que ce soit en politique fédérale, provinciale ou municipale: Kim Campbell, Sheila Copps, Rona Ambrose, Chrystia Freeland, Kathleen Wynne, Pauline Marois, Valérie Plante et plusieurs autres les ont rejointesdans ce groupe depuis et les suivront. Cette ouverture des partis politiques à la ‘femme politique’ a largement contribué à vaincre la misogynie systémique qui semble persister dans nos sociétés modernes et leurs institutions publiques.
Un récent article du Journal de Montréal faisait la nomenclature des combats que les femmes canadiennes ont dû livrer au cours des années 1900 pour faire reconnaitre certains droits fondamentaux : droit de vote au Québec (1940), devenir députée (1941), premières à faire la grève (1919), à fonder un syndicat (1937), droit à un congé de maternité (1979), à l’équité salariale (1996), le droit de s’instruire et faire des études supérieures, le droit à l’allocation familiale (1945), le droit d’invoquer que l’adultère n’est plus un prérequis à l’obtention d’un divorce (1968), le droit de garder son nom et de le transmettre à ses enfants (1981), l’accès à la pilule anticonceptionnelle (1960) et le droit à l’avortement (1989). Ouf! Elles en ont fait du chemin nos mères et nos grands-mères et nous devons rendre hommage à leur ‘guts’, leur détermination! En rétrospective et en considérant tous ces ‘gains’, comment, pauvres hommes que nous sommes et analysant froidement la presque parité d’aujourd’hui, avons-nous pu accepter ces situations? Absolument inconcevable.
Plus près de chez nous dans Prescott-Russell, l’organisation non partisane Leadership féminin Prescott-Russell s’est donnée comme mission de convaincre plus de femmes à tenter leur chance en politique municipale, de leur offrir la formation nécessaire pour s’y sentir confortable et compétente. On y note des statistiques intéressantes : les Comtés Unis comptent huit municipalités dont la répartition de la population compte 51% de femmes; par contre, elles ne représentent que 21% des conseillers/ères élus/es, soit onze femmes par rapport à 41 hommes, dont une seule élue mairesse, madame Paula Assaly, avec laquelle nous aurons un tête-à-tête dans notre prochaine chronique.
Entretemps, considérant que l’automne 2022 sera un temps d’élections aux niveaux provincial et municipal (peut-être même fédéral vu la volatilité de la situation actuelle), il faut planifier, se préparer à l’éventualité. En Ontario, le projet de loi81 section H, a été adopté par l’Assemblée législative de l’Ontario en 2006 régissant les élections municipales : celles-ci doivent se tenir chaque quatre ans, le quatrième lundi d’octobre (en 2022, le 24 octobre). Ont droit de vote les citoyens canadiens âgés de 18 ans et plus, propriétaire ou locataire résidentd’une municipalité ainsi que son/sa conjoint/e, qui est/sont dûment enregistré/s sur la liste officielle des ayants droit de vote.
CANDIDATS/TES RECHERCHÉS/ÉES! Pour se porter candidat/e, voici les critères à respecter : être résident/e ou non-résident/e propriétaire ou conjoint/e de ci-devant; être citoyen/ne canadien/ne âgé/e de 18 ans et plus; ne pas avoir perdu son droit de vote ou avoir été disqualifié/e de tenir un poste public, obtenir 25 signatures de gens qui appuient votre nomination et payer un frais forfaitaire de 100$ (200$ pour une candidature à la mairie). Les nominations s’ouvrent dès le 1ermai pour se clore le 4e vendredi de juillet. Un cours préparatoire en ligne est offert par l’Association des municipalités de l’Ontario aux candidats/tes potentiels/les : ‘So you want to run for Council?’au coût de 24,95$.
À l’enjeu dans Prescott-Russell : tous les postes de maire/mairesse, de conseillers/ères municipaux et scolaires de toutes les municipalités, un poste de député/e provincial/e à Toronto. À qui la ‘chance’? Intéressé/e? Intrigué/e? Pour changer les choses, il faut oser s’engager. Au décompte initial des votes, tout le monde est à ZÉRO : à toi de nous convaincre, de nous avoir convaincu et d’avoir obtenu le plus de votes au décompte final! Bon succès!