Le 26 octobre dernier avait lieu le vernissage de l’exposition d’art Rétrospective par l’artiste peintre Nicole Vezeau à l’hôtel de ville de Grenville-sur-la-Rouge. Comme le titre l’indique, il s’agit d’une exposition faisant un retour sur sa riche carrière, avec des toiles variées, peintes avec des techniques qui le sont tout autant.
Peintures sur pierres, bois, métaux, avec usages d’aquarelles, de pastels, de fusains, de peintures à l’huile ou acrylique, Nicole Vezeau démontre l’étendue de son talent dans cette exposition. Faisant des portraits, allant de celui de Jésus à son autoportrait jusqu’aux paysages, allant de ceux de Hawkesbury jusqu’à certains des endroits aux États-Unis et en Europe, où elle a aussi habité, elle réussit à donner vie à chacun de ses sujets.
D’ailleurs, cette exposition représente aussi un retour aux sources pour l’artiste puisque durant son adolescence, ses parents possédaient un chalet dans le secteur de Pointe-au-Chêne. C’est justement durant cette période, dans les années 50, où elle commença à peindre. À l’âge de 14 ans seulement, elle peignait rien de moins que des portraits de politiciens et amis de son père qui était conseiller municipal à Montréal sous le règne de Jean Drapeau.
Elle voyagea ensuite un peu partout dans le monde, notamment aux États-Unis et ensuite en France, où elle exposa ses œuvres, enseigna les arts, en plus de diplômer de l’Institut des beaux-arts. Tout cela pour revenir au Canada dans les années 80, où elle continua d’enseigner, notamment à L’Orignal et Hawkesbury.
Les arts pour combattre la maladie
Depuis quelques années, madame Vezeau est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa fille, Brigitte Légal, croit que pour plusieurs raisons, les arts l’aident dans cette période plus difficile.
« C’est valorisant pour elle de pouvoir se rappeler de son passé à travers ses œuvres ou même d’en regarder une et de se dire ‘c’est vrai, j’ai fait ça!’ », raconte-t-elle, en ajoutant que cela lui permet aussi de sociabiliser avec des amis et des amateurs d’art durant ses expositions.
Madame Vezeau est d’ailleurs restée très honnête avec sa condition quand sa maladie est apparue, comme le raconte aussi sa fille.
« Après les premiers signes, quand elle ne réussissait plus à peindre comme avant, elle a tout de suite dit qu’elle prenait sa retraite. En profitant ensuite pour se concentrer sur d’autres formes d’arts comme la musique, l’artisanat et la lecture », indique Brigitte Légal.
Malgré tout, elle demeure très active quand vient le temps de partager son art au public. Ayant exposé au centre culturel Le Chenail de Hawkesbury en 2020, juste avant la pandémie. Ses œuvres seront maintenant disponibles à Grenville-sur-la-Rouge jusqu’en janvier 2022, pour le public qui sera intéressé à voir des tableaux représentant la carrière, mais aussi la vie de Nicole Vezeau.
GSLR veut encourager les artistes d’ici
Il n’est pas commun de voir des galeries d’art dans les hôtels de ville. C’est pourtant l’initiative que prend la municipalité de Grenville-sur-la-Rouge pour encourager les artistes de la région. De cette initiative, une première exposition avait eu lieu au mois de décembre avant l’arrivée de la pandémie qui a aussi retardé celle de madame Vezeau.
Maintenant que la machine est repartie, c’est une occasion pour la population de voir de l’art dans un contexte bien différent qu’à l’habitude.
« On veut donner une chance aux artistes d’ici (et des alentours) d’exposer pendant deux à quatre mois. C’est intéressant, car certains viennent expressément pour ça alors que d’autres doivent se rendre à l’hôtel de ville pour diverses raisons et découvrent un artiste en même temps. », indique Liette Valade, coordonnatrice au service de bibliothèque et soutien à la communauté de GSLR, en citant l’exemple d’un citoyen venu plus tôt dans la journée pour payer ses taxes ayant décidé d’acheter un tableau sur le ‘fly’, avant même que le vernissage ait commencé.
Ainsi, avec Rétrospective de Nicole Vezeau, la « machine » est maintenant repartie et l’idée d’accueillir gratuitement les artistes du coin semble être là pour rester à GSLR.
« Il y a toujours des ajustements à faire, mais on espère maintenant faire plusieurs autres expositions en 2022 », conclut madame Valade, avec enthousiasme.